Cours pour la 4ème sur le vocabulaire relatif au fantastique.
Le genre fantastique nait à la fin du xviiie siècle et apporte un peu de fantaisie dans le monde en pleine évolution de cette époque. Le récit fantastique se distingue par l’apparition d’un évènement surnaturel dans un contexte habituel du quotidien. L’auteur se sert de cet élément pour créer chez le narrateur ainsi que chez le lecteur une sensation d’étrange, d’incertitude et de peur.
- Le cadre du récit fantastique
Le récit fantastique se déroule généralement dans un cadre familier, réaliste.
Le cadre crée une atmosphère propice au fantastique : les lieux et le moment sont choisis pour éveiller un sentiment de doute, de malaise voire d’angoisse chez le personnage.
Le temps
En Finlande, pendant la révolution de 1918, nous étions quelques garçons et jeunes filles qui nous amusions, le soir venu, à faire tourner les tables. […] Or, dès que le crépuscule tombait, les sentiers de la forêt devenaient dangereux […]
Irène Némirovsky, L’Intransigeant, Les vierges et autres nouvelles, 1938
Le récit fantastique peut se dérouler à tout moment mais l’évènement qui fait basculer l’histoire survient très souvent au crépuscule ou dans une nuit noire.
- Les noms: le crépuscule, la tombée de la nuit, le coucher, le noir, la noirceur, les ténèbres, l’obscurité, l’ombre
- Les adjectifs: noir, obscur, sombre, lugubre, ténébreux, nocturne, impénétrable
- Les lumières dans la nuit: un vague reflet, un halo, un faible éclat, un rayon lunaire, un scintillement, une pâle lueur
- Les conditions météorologiques: brouillard, pluie, brume…
Les lieux
Je m’enfonçai dans le passage et l’odeur se fit plus lourde, plus proche. Finalement, je poussai une autre porte, massive, et me retrouvai dans une vieille chapelle en ruine qui, de toute évidence, avait servi de cimetière. Le toit était détruit et, à deux endroits, des marches conduisaient à des caveaux.
Bram Stoker, Dracula, 1897
Pour accentuer l’ambiguïté du récit, l’histoire se déroule souvent dans des lieux insolites comme un château, un endroit isolé, une grande forêt dense, les ruines d’un ancien bâtiment, un cimetière ou encore dans une ruelle sombre et déserte
- Les personnages
Donc je faisais semblant d’écrire, pour le tromper, car il m’épiait lui aussi ; et soudain, je sentis, je fus certain qu’il lisait par-dessus mon épaule, qu’il était là, frôlant mon oreille.
Guy de Maupassant, Le Horla, 1887
Cet extrait présente une ambiance angoissante dans laquelle le lecteur ne sait plus ce qui est réel ou imaginé par le narrateur. On pressent que celui-ci sombre peu à peu dans la folie.
Je, m’, je, mon désignent le narrateur.
Le, il, lui désignent un personnage perçu par le narrateur, probablement imaginaire.