Lecture sur Jeannot et Colin (Voltaire) en 4ème.
Jeannot, dont les parents ont fait fortune et acheté un titre de noblesse, mène une vie luxueuse jusqu’au jour où il apprend qu’ils sont ruinés. Il demande de l’aide au confesseur de sa mère, mais en vain… C’est alors qu’il voit arriver son ami d’enfance, Colin, qu’il avait délaissé car celui-ci n’était pas aussi riche.
À mesure qu’il s’expliquait, le théatin* prenait une mine plus grave, plus indifférente, plus imposante : « Mon fils, voilà où Dieu vous voulait ; les richesses ne servent qu’à corrompre* le cœur ; Dieu a donc fait la grâce à votre mère de la réduire à la mendicité* ?
- Oui Monsieur.
- Tant mieux, elle est sûre de son salut.
- Mais, mon père, en attendant, n’y aurait-il pas moyen d’obtenir quelque secours dans ce monde ?
- Adieu, mon fils ; il y a une dame de la cour qui m’attend. »
Le marquis fut prêt à s’évanouir ; il fut traité à peu près de même par tous ses amis, et apprit mieux à connaître le monde dans une demi-journée que dans tout le reste de sa vie.
Comme il était plongé dans l’accablement du désespoir, il vit avancer une chaise roulante à l’antique, espèce de tombereau* couvert, accompagné de rideaux de cuir, suivi de quatre charrettes énormes toutes chargées. Il y avait dans la chaise un jeune homme grossièrement vêtu ; c’était un visage rond et frais qui respirait la douceur et la gaieté. Sa petite femme brune, et assez grossièrement agréable, était cahotée à côté de lui. La voiture n’allait pas comme le char d’un petit-maître* : le voyageur eut tout le temps de contempler le marquis immobile, abîmé dans sa douleur.
« Eh ! mon Dieu ! s’écria-t-il, je crois que c’est là Jeannot. » À ce nom ; le marquis lève les yeux, la voiture s’arrête : « C’est Jeannot lui-même, c’est Jeannot. » Le petit homme rebondi ne fait qu’un saut, et court embrasser son ancien camarade. Jeannot reconnut Colin ; la honte et les pleurs couvrirent son visage. « Tu m’as abandonné, dit Colin, mais tu as beau être grand seigneur, je t’aimerai toujours. » Jeannot, confus et attendri, lui conta, en sanglotant, une partie de son histoire. « Viens dans l’hôtellerie où je loge me conter le reste, lui dit Colin ; embrasse ma petite femme, et allons dîner ensemble. »
Ils vont tous trois à pied, suivis du bagage. « Qu’est-ce donc que tout cet attirail ? Vous appartient-il ?
À propos du vocabulaire :
❶ Quel est le sens du mot vanité ? :
a) Une attitude de modestie et d’humilité
b) Une réflexion philosophique sur l’importance de la générosité envers les autres
c) Une grande estime de soi-même souvent excessive
À propos des personnages :
❷ Pourquoi Jeannot et ses parents sont-ils délaissés par leurs proches ?
a) Ils sont devenus pauvres. b) Ils ont trahi leurs proches.
❸ À qui Jeannot demande-t-il de l’aide au début du passage ?
❹ Quel rôle joue Colin ?
❺ Pourquoi son arrivée est-elle caricaturale ?
c) Ils ont déménagé.
❻ Relevez un champ lexical qui montre que Colin aime la simplicité et la modestie contrairement
à Jeannot. En quoi ces personnages s’opposent-ils ?
❼ Dans quel état psychologique Jeannot se trouve-t-il après cet entretien ? Justifiez avec les mots
du texte.
À propos de la narration :
❽ Quel temps est utilisé dans la phrase : « Toutes les grandeurs de ce monde ne valent pas un
bon ami » ? Quel est son emploi ?
❾ Quelle leçon est délivrée ici ?
❿ À quel genre littéraire cet extrait peut-il faire penser, quel est son intérêt ?
Pour débattre :
⓫ – Qu’est-ce qui peut apporter le bonheur à l’homme ?
⓬ – Qu’est-ce qui peut lui nuire ?
Littérature Jeannot et Colin (Voltaire) – 4ème pdf
Littérature Jeannot et Colin (Voltaire) – 4ème rtf
Questionnaire Jeannot et Colin (Voltaire) – 4ème pdf
Questionnaire Jeannot et Colin (Voltaire) – 4ème rtf