Lecture sur Eugénie Grandet, Balzac, 1833 en 4ème. A Saumur, dans la Loire, La Grande Nanon est la servante de Monsieur Grandet. La Grande Nanon était peut-être la seule créature humaine capable d’accepter le despotisme[1] de son maître. Toute la ville l’enviait à monsieur et madame Grandet. La Grande Nanon, ainsi nommée à cause de sa taille haute de cinq pieds huit pouces, appartenait à Grandet depuis trente-cinq ans. Quoiqu’elle n’eût que soixante livres de gages, elle passait pour une…
Lecture sur Un Cœur Simple, Flaubert,1877 en 4ème. Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-l’Évêque envièrent à Mme Aubain sa servante Félicité. Pour cent francs par an, elle faisait la cuisine et le ménage, cousait, lavait, repassait, savait brider un cheval1 engraisser les volailles, battre le beurre, et resta fidèle à sa maîtresse, — qui cependant n’était pas une personne agréable. Elle2 avait épousé un beau garçon sans fortune, mort au commencement de 1809, en lui laissant deux enfants très…
Lecture sur Germinal, Emile Zola,1885 en 4ème. La scène se situe dans le nord de la France. Catherine travaille à la mine avec toute sa famille. Elle aide un jeune homme, Etienne, qui vient d’être embauché. Le jeune homme, dont les yeux s’habituaient à l’obscurité, la regardait, blanche encore, avec son teint de chlorose[1] ; et il n’aurait pu dire son âge, il lui donnait douze ans, tellement elle lui semblait frêle. Pourtant, il la sentait plus vieille, d’une liberté…
Lecture sur La Rempailleuse, Maupassant,1882 en 4ème. Lors d’une soirée, le médecin du village raconte aux autres convives, l’histoire de la rempailleuse de chaises, amoureuse du pharmacien du village. Toute petite, elle errait, haillonneuse, vermineuse, sordide. On s’arrêtait à l’entrée des villages, le long des fossés ; on dételait la voiture ; le cheval broutait ; le chien dormait, le museau sur ses pattes ; et la petite se roulait dans l’herbe pendant que le père et la mère rafistolaient,…
Lecture sur Le chat noir, Edgar Allan Poe,1843 en 4ème. Relativement très étrange et pourtant très familière histoire que je vais coucher par écrit, je n’attends ni ne sollicite la créance. Vraiment, je serais fou de m’y attendre, dans un cas où mes sens eux-mêmes rejettent leur propre témoignage. Cependant, je ne suis pas fou – et très certainement je ne rêve pas. Mais demain je meurs, et aujourd’hui je voudrais décharger mon âme. Mon dessein immédiat est de placer…
Lecture sur A quoi rêvent les pauvres filles, Zola 1870 en 4ème. Elle a travaillé pendant douze heures. Elle a gagné quinze sous. Le soir, elle rentre à son logement, le long des trottoirs blancs de gelée, grelottante sous sa mince écharpe noire, maigre et furtive, avec cet air craintif des pauvres bêtes abandonnées. Et, comme ses entrailles crient famine, elle achète quelque reste de charcuterie à bas prix, qu’elle emporte à la main, plié dans un lambeau de journal….
Lecture sur La photo qui tue (Anthony Horowitz) en 4ème. À Londres, pour l’anniversaire de son père, Mathew lui achète un appareil photo déniché lors d’une brocante. Il le teste en visant un miroir qui se brise en mille morceaux. Lorsque son père reçoit l’objet, il est très content et décide de le tester avec sa famille. Il y eut un déclic. Christopher brandit triomphalement l’appareil photo. – Ça y est ! J’ai mis la pellicule ! Jamie grimpa sur…
Lecture sur Qui sait ? (Guy de Maupassant) en 4ème. Un soir, le narrateur rentre chez lui après être allé au théâtre. En approchant de la maison, un trouble bizarre me saisit. Je m’arrêtai. On n’entendait rien. Il n’y avait pas dans les feuilles un souffle d’air. « Qu’est-ce que j’ai donc ? » pensai-je. Depuis dix ans je rentrais ainsi sans que jamais la moindre inquiétude m’eût effleuré. Je n’avais pas peur. Je n’ai jamais eu peur, la nuit….
Lecture sur La Cafetière (Théophile Gautier) en 4ème. Le narrateur passe la nuit dans une maison ancienne car il est invité chez des amis. Nous étions harassés ; aussi, notre hôte, voyant les efforts que nous faisions pour comprimer nos bâillements et tenir les yeux ouverts, aussitôt que nous eûmes soupé, nous fit conduire chacun dans notre chambre. (….. ) Rien n’était dérangé. La toilette couverte de boîtes à peignes, de houppes à poudrer, paraissait avoir servi la veille. Deux…
Lecture sur Le Veston ensorcelé (Dino Buzzati) en 4ème. Bien que j’apprécie l’élégance vestimentaire, je ne fais guère attention, habituellement, à la perfection plus ou moins grande avec laquelle sont coupés les complets de mes semblables. Un soir pourtant, lors d’une réception dans une maison de Milan, je fis la connaissance d’un homme qui paraissait avoir la quarantaine et qui resplendissait littéralement à cause de la beauté linéaire, pure, absolue de son vêtement. Je ne savais pas qui c’était, je…