Cours en grammaire pour la 4ème sur le cohérence du texte (N°2).
- Rappel : Qu’est-ce que la concordance des temps ?
Dans un texte ou dans une phrase complexe, il est nécessaire de savoir quel temps utiliser pour situer une action par rapport à une autre.
Selon que l’événement de la subordonnée est antérieur (= il se passe avant), simultané (= en même temps) ou postérieur (= il se passe après) à celui de la principale, le temps utilisé change.
« En 1806, Monseigneur l’évêque d’Agra, en visitant les églises de son diocèse, remarqua la triste église des Cordeliers, à Saumur. Les Cordeliers étaient autrefois un monastère. Les révolutionnaires, les premiers qui s’avisèrent d’agir dans le sens du gouvernement et de la religion, y avaient installé les magasins à fourrage du district, y avaient vendu des étables au profit de la Nation, puis, dans un moment de patriotisme, ils avaient démoli les cloîtres pour employer les pierres à la construction d’un pont. » Eugénie Grandet, Balzac
L’auteur a utilisé trois temps pour donner une cohérence au récit : l’imparfait « étaient » pour la description dans un texte au passé, le passé simple « remarqua » pour faire avancer le récit et les verbes au plus-que-parfait (« avaient installé » …) pour marquer l’antériorité par rapport à la principale.
- Au mode indicatif
Il existe deux systèmes, selon que le temps de la principale est au présent ou au passé (imparfait, passé composé, passé simple).
- Le système du présent (verbe de la principale au présent)
« Boule de Suif somnole dans le coin. Elle regarde, en songeant à la maison qu’elle va retrouver. Depuis dix ans elle n’a pas revu sa ville. Elle va revoir sa maison, sa chambre, ses meubles, tout ce qu’elle a laissé pour suivre M. Follenvie, devenu son homme, son amant, et presque son mari. » Boule de Suif, Guy de Maupassant.
Dans ce texte au présent de narration (« somnole »), l’anticipation de Boule de Suif à l’idée de retrouver sa maison est exprimée au futur proche (« va retrouver », « va revoir »), et ses souvenirs au passé composé (« a revu », « a laissé »).