Comment vient l’idée de vivre en communauté ?
Nous partions pour un tour d’Europe, ce n’était donc absolument pas prémédité. Nous venions d’offrir à notre fils un beau moment à Europapark en Allemagne, c’était le point de départ du Road Trip, et les sensations fortes ne se sont pas arrêtées au manège. Emmanuel Macron et nos voisins frontaliers ont annoncé un nouveau confinement. Nous n’avions pas envie d’être seuls pour ce deuxième confinement, surtout sans la possibilité de circuler, le temps pouvait être long et nous sommes en octobre, le temps va devenir maussade, il nous faut du soleil, des copains et de la vie. Nous choisissons donc de partir vivre en communauté, au campus génération. Quelques appréhensions.
Ce qu’on imagine quand on pense vivre en communauté
Mon conjoint et moi-même avons toujours redouté ce genre de lieu. Nous imaginions des écolos, vivant dans des habits de lin, très zéro déchet, le tout sur un fond vegan et militant, puis une obligation de participation au lieu de vie (nous ne sommes pas bricoleurs, monter une étagère c’est notre maximum et encore, sera-t-elle droite ?!). La vie en communauté on peut imaginer aussi cela comme dans le film PROBLEMOS, moins fou mais inspirant un écolieu comme dans mon film préféré la BELLE VERTE.
La réalité du campus génération
Des gens comme vous et moi. Avec diverses façons de faire, diverses façons de vivre, diverses croyances. Aucune obligation de participation, les mots d’ordre LIBERTÉ et AUCUNE RÈGLE. Des locaux partagés mais personne ne vous obligera à vous y rendre. Un grand espace co-working, une salle de bain, des toilettes, une grande cuisine, pour les enfants divers aménagements, une salle de jeux et une petite salle à réserver pour eux, une salle de motricité, défoulement, un patio avec diverses structures, balançoire, punching-ball qui servait aussi pour les jours de pluie et les ateliers d’expressions. Un lieu incroyable, dans la montagne, avec des milliers d’oliviers, deux ânes, des poules, sur des hectares de terrain, avec en plus une piscine. Plusieurs options pour y vivre : avoir son logement roulant (nous, nous avions notre camping-car) tipi, gîte…
Ma vision de cette réalité de vie dans cette communauté
Au commencement de la vie en communauté, je ne suis pas d’accord sur la règle du zéro règle…
La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres
John Stuart Mill.
Il y a de la violence, beaucoup d’enfants sont laissés sans surveillance. Néanmoins, je ne souhaite pas retenir ça de nos deux mois dans ce merveilleux groupe. Je veux me souvenir, des échanges, de l’équilibre instable, mais qui se cherche avec bienveillance et respect. J’ai apprécié le temps de vivre pour nous parents, pouvoir en instruction en famille s’offrir du temps pour soi, c’est ressourçant. Il était agréable de voir les activités diverses proposées par les parents, mais aussi par les enfants, partager avec ses pairs, ses savoirs, c’est ce qu’on recherche lorsque l’on pratique l’instruction en famille.
Pourquoi la vie communautaire est idéale pour les enfants instruits en famille ?
Les enfants ont une vie sociale riche, ils passent beaucoup de temps dehors. Développe leur autonomie, il se crée un monde. Le lieu est pour eux, ils y sont “presque” les maîtres. Il est possible de se lancer dans plein de projets, faire des “leçons” communes en fonction des compétences de chacun.
Exemple d’atelier enfant :
- Melscience (Science, physique, chimie avec des expériences et des supports )
- Aquarelle
- Karaoké
- Lego Master
- Pâtisserie
- Premiers secours
- Théâtre (création de spectacle une fois par mois)
- Le vendredi soir c’était cinéma adulte en haut dans la maison et pour les plus jeunes au même moment en bas.
- A Noël, il a eu un calendrier de l’avent avec 24 jours d’activités.
- Un autre point formidable: créer des sorties extérieures, faire une ou deux voitures, les enfants partent au Skate-park avec un parent et quatre enfants par véhicule.
Pourquoi la vie communautaire est idéale pour les parents IEF ?
Quand un enfant est occupé, il ne s’ennuie pas, et quand il ne s’ennuie pas, il nous laisse du temps, ce qui rend le parent libre. Pour ma part, j’ai senti ma charge mentale allégée avec ce concept. Un parent libre c’est l’occasion de :
- Prendre soin de soi
- Faire du co-working
- Faire ses formations
- Lire
- Boire un thé et refaire le monde
- S’offrir le luxe de se rendre sur place aux diverses activités (il y en a aussi pour les parents) :
- Yoga
- Randonnée
- Chant des voyelles
- Atelier de parentalité
- Danse du tigre…
Des moments pour soi, des journées entières, c’était vraiment confortable. Le campus devient votre relais. Attention, être libre ce n’était pas partir et laisser nos enfants sans surveillance, il y avait de l’entraide, du soutien… pour communiquer nous avions un Whatsapp, il servait pour des demandes de gardes, courses, mais aussi pour parler “éducation”…
Pour une immersion réussie il faut créer son cadre
Rien n’est défini, nous avons ajusté avec nos enfants tout le temps. Comme j’ai pu l’écrire dans l’article Voyager à plusieurs familles pour répondre aux besoins des enfants nomades, il est nécessaire de prendre soin de soi, s’écouter, se respecter pour que l’expérience fonctionne. Le cadre de chez nous ne sera pas le vôtre, mais voici NOTRE façon de vivre :
Nous avions un planning avec les activités, balades qui étaient prévues.
Le matin Homeschooling pour les enfants 10h-11H30
11H30-12h30 les enfants allaient jouer avec leurs amis
12H30-13h30 grignotage
13H30-18H copains ou/et balade en fonction de ce qui est convenu
18H-19h Au campus génération, les enfants avaient le droit à une heure de gaming ensemble
19H30 retour au camping-car, repas et moment calme. Il pouvait y avoir des soirées aussi prévues, nous avons rarement refusé mais c’est un cadre à définir en famille.
Pourquoi essayer de vivre de façon communautaire ?
La vie ensemble est certainement l’avenir de l’homme, nous étions une communauté multi-savoirs, psychologue, rédacteur, graphiste, ingénieur, plombier, parent à plein temps, clown… pour s’alimenter il y a avait un petit potager, une freegan, le supermarché…. des végétaliens, des végétariens, des pescos, des omnis…. pour l’instruction en famille, il y avait des homeschoolers, des unschoolers… Ce que je retiens surtout de cette expérience de vie en communauté, c’est l’échange, le soutien d’une communauté, le respect, le partage, et la liberté d’être.
Liste des écolieux ici, mais un éco-lieu, ne veut pas forcément dire réalité décrite ci-dessus car chaque lieu est différent.
Jeannotte Alice, pour Pass éducation