L’emploi du temps adapté au rythme de l’enfant en maternelle
L’enfant scolarisé à l’école maternelle a des besoins physiologiques et psychologiques qui lui sont propres. La connaissance de ses rythmes et leur prise en compte conditionnent sa capacité à s’ouvrir au monde, entrer en interaction avec son environnement c’est-à-dire à apprendre. Faisons le point sur le rythme de l’enfant en maternelle afin d’adapter l’emploi du temps au plus près de ses besoins et capacités.
Un point sur les besoins physiologiques du jeune enfant
Les besoins en sommeil
Le sommeil est l’un des aspects le plus reconnu et fondamental. Entre 3 et 5 ans, l’enfant nécessite 10 à 13 heures de sommeil par 24 heures, siestes comprises. Aux alentours de 4 ans, le besoin de sieste s’atténue. Un bon sommeil est indispensable au développement de l’enfant. C’est durant son sommeil qu’il intègre ce qu’il a appris durant sa phase d’éveil, tant au niveau de son langage, de son raisonnement et de ses habiletés motrices que de ses émotions. C’est également en dormant qu’il renforce son système immunitaire et se développe sur le plan physique. Enfin, grâce à un sommeil réparateur, l’enfant peut se concentrer et rester alerte durant la journée. Pour savoir si un enfant dort suffisamment, il est important de reconnaître les signes d’un manque de sommeil : difficultés de concentration, maladresse, irritabilité, pleurs, désintérêt ou agitation.
Les fluctuations de rythme
Le rythme de l’enfant varie au cours de la journée, alternant phases de temps forts et de temps faibles dans l’attention et la capacité du traitement de l’information. Après le réveil, l’enfant a besoin de 1h30 à 2h pour être pleinement éveillé et attentif. Ce qui signifie qu’à partir de 8h30, il faut entre 30 minutes et 1 heure pour que les enfants atteignent un niveau optimal de vigilance. Le pic de vigilance de la matinée est atteint entre 10 heures (pour les plus jeunes) et 11 heures puis diminue. L’après-midi, l’attention remonte pour atteindre son pic entre 15 et 16 heures 30. Le rythme varie également en fonction du calendrier et des emplois du temps imposés par les adultes. Le lundi est un jour de faible vigilance, surtout le matin, du fait de la désynchronisation du week-end. Les mardis et jeudis sont les jours de meilleure vigilance et attention. Le vendredi après-midi est à nouveau un moment de faible vigilance.
Les besoins alimentaires
Les apports alimentaires quotidiens sont répartis sur la journée. Le petit-déjeuner doit être suffisant pour permettre le maintien de l’attention jusqu’à midi.
Comment les prendre en considération pour permettre les apprentissages ?
Le temps d’accueil
Prévoyez un temps d’accueil qui permette à chaque enfant d’atteindre un niveau d’éveil optimal. En étant attentif au climat de la classe, vous pouvez adapter la durée de l’accueil. C’est également l’occasion de laisser à ceux qui en ont besoin le temps de prendre une collation. En effet, celle-ci a du sens pour les enfants qui n’auraient pas pris de petit-déjeuner, trop peu ou trop tôt. En revanche, elle doit être prise avant 9 heures.
Une alternance de modalités
La journée et la répartition des moments d’activités n’est pas tant à penser en termes de domaines d’apprentissage qu’en termes de modalités de mise en œuvre. L’emploi du temps permet les alternances de moments de regroupement, d’activités en groupe et de temps sans contrainte durant lesquels chacun pourra, s’il le souhaite, s’isoler du groupe. Vous alternez également les moments de découverte, de réinvestissement et d’automatisation.
Les moments de découverte demandent un effort intense de concentration. C’est eux qu’il faut veiller à placer idéalement dans la journée et dans la semaine. Les autres temps viennent s’articuler autour.
Le temps de l’activité physique
La question de la motricité dans l’emploi du temps est toujours une question délicate car, se déroulant la plupart du temps dans une salle commune, elle nécessite la prise en compte des besoins des autres classes. Pour les plus jeunes notamment, elle vient après l’accueil, permettant un réveil corporel avant le pic d’attention qui sera prioritairement laissé aux activités de découverte. La fin de matinée est à éviter pour les plus jeunes car la vigilance est moindre.
La récréation
Temps éducatif nécessaire, elle a une incidence sur la motivation des élèves et leur attention. Elle représente une cassure dans le rythme, l’occasion de jouer librement et de se défouler. Soyez vigilant à ne pas la faire coïncider avec le pic d’attention de vos élèves, ce serait dommage.
La sieste et les temps calmes en maternelle
Pour les élèves de toute petite et petite section
En TPS et PS, elle est indispensable. Les élèves sont couchés juste après le repas sans attendre la fin de la pause méridienne. La sieste dure 1 h 30 – 2 heures, pour permettre un cycle de sommeil complet. Il est conseillé de lever un enfant qui ne dort pas au bout de 20 minutes tout en lui proposant un temps calme. Pour le cas des enfants dont l’endormissement devient compliqué le soir, il est possible de les réveiller doucement, à la demande des parents, pour ne pas compromettre le sommeil nocturne.
Pour les plus grands
Pour les MS, le temps calme n’est pas nécessairement couché. Il est adaptable en fonction des besoins propres à chaque enfant et de ses périodes de fatigue éventuelles.
En GS, ni la sieste ni le temps calme ne sont nécessaires.
Comprendre le cycle de sommeil pour permettre une sieste de qualité
Le cycle se compose ainsi : endormissement puis sommeil léger, sommeil profond puis très profond et enfin sommeil paradoxal. La phase de sommeil profond et très profond intervient dans le processus de croissance et permet une vraie récupération. La phase de sommeil paradoxal, ou période des rêves, est particulièrement importante car elle intervient dans la construction de la personnalité et le processus de la mémoire à long terme. Elle est augmentée si l’enfant est confronté à des situations d’apprentissage. Il est donc nécessaire de permettre un réveil spontané. Il est néanmoins possible d’agir sur la luminosité et le bruit pour permettre à l’enfant de se réveiller seul après un temps de sieste suffisant.
L’emploi du temps, entre permanence et évolution
En offrant des repères stables, l’emploi du temps fixe permet à l’enfant de construire sa représentation du temps et le sécurise. Évolutif, il permet de s’adapter à l’évolution des besoins des enfants au fil de l’année scolaire. Ils sont globalement capables d’une attention grandissante mais peuvent être sujets à la fatigue et l’excitation au cours de certaines périodes. En maternelle, tenez compte de la capacité d’adaptation des enfants et ne figez pas l’emploi du temps. Sa présentation en début de semaine, suivie de rappels réguliers aux moments des rituels, vous permet de renforcer la motivation des enfants et leur capacité d’attention.
En classe, l’organisation matérielle permet à tout moment la mise en retrait et le repos de l’enfant qui en ressent le besoin.