Des rituels à l’école maternelle bien pensés
Les rituels de l’école maternelle ont avant tout une fonction symbolique et sociale. Ils sont généralement réalisés en classe entière, au coin regroupement, et sont répétés chaque jour de manière très similaire. Pourquoi ces séances quotidiennes d’apprentissage sont-elles essentielles pour les plus petits ? Comment l’enseignant doit-il penser leur mise en place ? Voici les clés pour bien comprendre et structurer les rituels à l’école maternelle.
L’importance des rituels en maternelle
Le rôle des rituels dans le développement de l’élève
Les activités ritualisées mises en place à l’école maternelle jouent un rôle primordial dans le développement de l’enfant. Elles lui permettent de s’appuyer sur du familier (reprise des premiers mots d’une comptine en chœur) pour aller vers l’inconnu (suite de la comptine, découverte d’une nouvelle comptine). C’est la répétition quotidienne de ces activités qui favorise le sentiment de sécurité. Cet aspect peut aussi être renforcé par l’utilisation de supports investis affectivement (mascotte de la classe, jeux de doigts familiers).
Pour être pertinents, les rituels doivent être fondés sur des bases connues. En effet, la maîtrise d’éléments déjà intégrés par l’élève facilite l’acquisition de nouvelles connaissances. La mise en place de ces séances répétées incombe à l’enseignant. Il est garant de l’équilibre du groupe classe et doit veiller à proposer des activités alliant sécurisation et exploration. Ces dernières doivent être suffisamment évolutives pour susciter l’intérêt des élèves en continu, tout en les menant vers l’autonomie.
La fonction de socialisation des rituels en maternelle
Les rituels du matin en maternelle font suite à un temps d’accueil qui a généralement une dimension plus individuelle. Ils représentent de manière symbolique le passage de la vie familiale au temps scolaire. Lorsque les enfants entrent à l’école, ils endossent leur statut d’élève et apprennent à s’adapter à une institution qui dispose de ses propres règles. Les premiers rituels de la journée permettent ainsi à chaque enfant de s’intégrer au groupe classe par le biais de pratiques communes, qu’importe les différences de genre et de culture.
De cette manière, l’élève construit sa place au sein du groupe, au sens propre comme figuré. Il dispose son étiquette-prénom du côté des présents et rejoint ses camarades au coin regroupement une fois l’accueil terminé. Les rituels du matin ont pour but de favoriser les activités collectives d’expression (appel, dénombrement des présents, comptines, jeux de doigts…). Les pratiques mobilisant la concentration, l’écoute et le respect mutuel y sont souvent privilégiées. Elles favorisent la prise en compte du groupe, et par conséquent, la socialisation de l’enfant.
La place des rituels dans les apprentissages scolaires
Les activités conduites de manière ritualisée ont une place déterminante dans le processus d’apprentissage des élèves. En effet, ces pratiques répétitives favorisent l’imprégnation et l’appropriation du vocabulaire (jours de la semaine), d’outils (frise numérique) ou de repères normés (musique associée au rangement). Pour optimiser leur efficacité, les rituels doivent être articulés autour de situations d’apprentissage menées par l’enseignant lors d’ateliers. Cette approche en petits groupes facilite le réinvestissement et la consolidation des compétences durant les rituels.
Il est essentiel que ces activités s’inscrivent dans une progressivité et qu’elles soient renouvelées au cours de l’année. Cette pratique évolutive permet à l’enseignant de mesurer les progrès de ses élèves, d’entretenir leur intérêt et d’enrichir la progression des apprentissages proposés. Par exemple, il est possible d’enlever la photo des étiquettes-prénoms en cours de PS et d’en modifier la typographie en MS/GS.
La mise en place des rituels à l’école maternelle
L’organisation spatiale des rituels
L’organisation spatiale est primordiale, car elle conditionne l’attention et la mobilisation des enfants. Lors de la pratique des rituels en maternelle, il est préférable que les élèves soient confortablement installés. L’idéal serait même qu’ils disposent tous d’une chaise ou d’un banc avec un dossier. La position assise au sol est à privilégier pour les regroupements de courtes durées, car elle ne permet pas toujours une bonne concentration. Il faut également veiller à ce que chaque enfant puisse voir le tableau, les affichages, ainsi que le visage (bouche et expression) de la personne qu’il entend parler.
Ce contact visuel rassurant favorise l’activation des différents sens et facilite la compréhension et la participation de l’élève à l’activité. Quant au matériel utilisé lors des rituels (mobilier, affichages, objets), il doit être conservé dans un espace accessible et attitré, afin que chaque enfant puisse aisément s’y référer.
L’organisation matérielle de ces temps d’apprentissage
L’utilisation de matériel lors des rituels favorise le développement cognitif des élèves. Les supports physiques pallient le manque d’abstraction des jeunes enfants en s’appuyant sur d’autres sens que l’ouïe (la vue, le toucher). Il peut s’agir de la mascotte de la classe, d’un bâton de parole, d’un calendrier ou encore d’une frise numérique. La qualité des affichages a également son importance. Tout d’abord, ils doivent être placés à hauteur d’enfants, afin d’en faciliter la manipulation. Ensuite, il est essentiel de veiller à ce que l’écriture utilisée soit lisible et soignée (préférer les majuscules d’imprimerie chez les petits, ajouter le script et la cursive en moyenne et grande section).
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Enfin, il faut trouver le juste milieu entre esthétique et sobriété, privilégier les couleurs attrayantes, mais éviter tout surplus pouvant parasiter l’attention et la compréhension. L’idéal est de réaliser les supports avec les élèves, afin qu’ils en comprennent la logique et la finalité : calendrier des responsabilités, supports représentant la chronologie de la journée, bande numérique, matériel météorologique, etc.
L’organisation temporelle de ces moments ritualisés
Les activités ritualisées se déroulent toujours au même moment de la journée. Pour en tirer le meilleur bénéfice, elles doivent être courtes, connues et faciles à mettre en place. Les rituels du matin démarrent après l’accueil et marquent le début de la journée. Ils suivent un ordre logique auquel les élèves sont habitués (appel, date, comptines…). Cette chronologie favorise la fluidité de l’enchaînement entre les différentes activités et l’attention des élèves est ainsi préservée.
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Tous les rituels de maternelle n’ont pas lieu le matin, mais il est important qu’ils conservent une même temporalité, afin de marquer les étapes chronologiques de la journée. Ainsi, il est possible de ritualiser le retour des récréations, l’arrivée des parents, l’heure de l’histoire ou le début de la séance de motricité. Ces repères temporels sont particulièrement importants pour les jeunes enfants, puisqu’ils ne maîtrisent pas encore la notion du temps qui passe. Par ailleurs, l’enseignant peut instaurer des rituels hebdomadaires (lecture du journal de la classe), mensuels (célébration des anniversaires) ou annuels (le centième jour d’école).
À l’école maternelle, les rituels font partie intégrante du développement de l’enfant. La mise en place de ces activités par l’enseignant repose sur des critères spatiaux, matériels et temporels. Ces instants de vie en collectivité ont pour but de souder le groupe classe autour d’une culture commune. Ils rythment la journée de l’enfant et sont facteurs de socialisation et d’apprentissage. Les rituels du matin sont très présents à l’école maternelle, mais il est tout à fait possible de penser et d’organiser d’autres activités ritualisées pour structurer intelligemment les différentes étapes de la journée, de la semaine, du mois et de l’année.