Qu’est-ce que le unschooling ?

Lorsque l’on se lance dans l’Instruction En Famille, on peut s’imaginer mettre en place le modèle de l’école à la maison en suivant des programmes scolaires par le biais des Cours Par Correspondance (CPC) ; suivre certaines pédagogies alternatives comme celles de Maria Montessori, Charlotte Mason, Freinet ou encore Steiner pour ne citer qu’eux ; faire un mélange de quelques-unes ou même de toutes ces pédagogies, selon ses propres sensibilités ; voire même se lancer dans le unschooling.

Le principe du unschooling est de favoriser les apprentissages autonomes pour les enfants puisqu’on les considère comme des apprenants-nés. Dans le unschooling, comme dans de nombreuses pédagogies alternatives, l’idée fondamentale est que l’enfant est au centre de tous les apprentissages. Mais le unschooling va encore plus loin car les choix d’apprentissages sont faits en fonction des demandes, des besoins, des projets, des passions et des intérêts de l’enfant. Il est au cœur de la pédagogie, à la fois acteur mais aussi meneur de celle-ci. Dans le unschooling, l’adulte n’impose pas de méthode d’apprentissage. Si une activité ne convient pas à l’enfant, elle est mise de côté en attendant le moment où il s’intéressera (ou pas) au sujet. Cela ne veut pas dire que l’enfant est libre de faire tout ce qu’il veut, sans respect pour les autres ni pour l’environnement. Etre parent unschooler ne signifie pas être un parent lointain, comme certain pourrait le croire, mais c’est être un parent bienveillant et accompagnant.

Certains unschoolers affirment qu’on ne peut pas être en unschooling et proposer ou utiliser des supports dits « formels ». Si l’enfant apprécie ces supports, les demande, ou s’il souhaite les utiliser pour l’aider à la préparation d’un examen, pourquoi l’en priver puisque cela répond à ses besoins et à ses demandes ? Mais si c’est le parent qui impose ce support à l’enfant, alors il ne s’agit plus de unschooling mais bel et bien d’un apprentissage dirigé. Malgré tout, le parent peut proposer un apprentissage en réponse à un intérêt que l’enfant porte sur un sujet, une demande faite à un moment donné. Pour le parent, le programme scolaire peut être utilisé comme un pense-bête (il faut penser à la visite annuelle de l’éducation nationale) et imaginer des activités, des sorties, des voyages en lien avec les attendus de fin de cycle.

Dans la plupart des familles unschoolers, les apprentissages sont faits en lien avec la vie que mènent la famille et l’enfant, les expériences, les opportunités qu’ils rencontrent. L’objectif de cette pédagogie est de nourrir cette soif d’apprendre, cultiver cet amour de la connaissance, cette curiosité grandissante chez les enfants. Dans la pratique, les apprentissages autonomes sont différent suivant les centres d’intérêts des familles et surtout des enfants ! Tous les thèmes peuvent être abordés : la lecture, la musique, la botanique, la biologie, les mathématiques, la zoologie, l’histoire, la géographie, la philosophie… mais aussi la cuisine, le jardinage. Cependant, ce ne sont pas des matières qui sont « étudiées », ce sont les choses de la vie : c’est parce qu’une question est posée, qu’elle obtient (ou non, parfois) une réponse, qui relancera une autre question, et ainsi de suite…

Il est naturel chez les enfants de vouloir comprendre le monde qui les entoure, comme il est naturel pour les adultes d’apprendre, mais selon sa manière et ses besoins. Les parents unschoolers travaillent à créer un environnement familial qui va soutenir et cultiver le désir naturel de l’enfant d’apprendre et lui permettre de rejoindre peu à peu le monde des adultes, et devenir eux-mêmes des adultes autonomes.

Ces apprentissages autogérés n’est pas forcément fait pour tout le monde. Même si tous les enfants peuvent apprendre et s’épanouir en tant que unschoolers. Il faut une envie, un enthousiasme intense pour être un parent unschooler. C’est un travail de chaque instant que de devenir un parent unschooler. Il doit développer une grande sensibilité à son enfant pour savoir quoi lui offrir, à quel moment. Il doit apprendre à s’effacer quand cela est utile ou nécessaire, quand l’enfant a besoin de solitude. Il doit savoir être présent quand l’enfant a besoin d’aide, besoin d’encouragements… Le parent accompagnant doit connaître les centres d’intérêts de chacun de ses enfants, penser à ce qui les intéresse, créer des rencontres avec le monde extérieur. Le parent unschooler doit apprendre à lâcher prise, à avoir confiance dans les capacités de ses enfants, et plus que tout à ne pas craindre le regard des autres.

Un slogan unschooling dit que « vivre c’est apprendre, apprendre c’est vivre ».

Les familles unschoolers veulent que leurs enfants découvrent leurs propres passions, qu’ils aient confiance en eux et en la vie. Elles veulent également que leurs enfants soient capables de faire leurs propres choix ; que leurs enfants soient libres de penser même si cela veut dire s’opposer à une culture, de faire ce qui est juste. Les familles unschoolers veulent que leurs enfants soient heureux dans leur présent mais aussi et, peut-être surtout, dans leur avenir !

Sylviana de Lamour en Vadrouille, pour Pass Education

 

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