Les enfants de 6 à 12 ans chez Montessori
Maria Montessori distingue 4 phases de développement de l’humain, avant d’entrer dans l’âge adulte. La conscience du moi, entre 0 et 6 ans, laisse la place à l’âge moral, de 6 à 12 ans. Viennent ensuite l’âge social (12 à 18 ans) puis politique (18 à 24 ans). La deuxième étape de développement, qui concerne les enfants âgés de 6 à 12 ans, intègre des périodes sensibles que tout éducateur prendra soin de connaître.
L’enfant va naturellement vers le groupe
L’enfant de 6 à 12 ans n’est plus un être solitaire, il recherche la compagnie de ses pairs. Il aime travailler en équipe, sur un projet commun. Il manifeste un réel intérêt pour autrui, que ce soit au sein de sa communauté ou plus généralement, au sens philosophique.
« Il aime s’associer aux autres dans un groupe où chacun joue un rôle spécifique : on choisit un chef et on lui obéit en formant un groupe uni. Il s’agit là d’une tendance naturelle grâce à laquelle l’humanité s’organise. »
Eduquer le potentiel humain, Montessori p.17
L’enfant s’ouvre au monde
Puisque l’enfant cherche à comprendre l’autre, c’est le moment idéal pour favoriser un enrichissement culturel, à travers l’étude de l’histoire, la géographie, l’Art et les sciences.
« Les progrès culturels précoces et importants qu’ont accomplis nos enfants et qui ont suscité tant d’admiration et tant d’oppositions – du fait de malentendus et d’incompréhensions – ont toujours reposés sur la principe de psychologie infantile suivante : l’enfant apprend par sa propre activité, en puisant la culture dans son « environnement » et non en la recevant d’un maître, et, comme on peut le démontrer, en mettant en œuvre les capacités de son subconscient laissé libre d’absorber et de s’exprimer, selon les processus naturels de l’esprit absorbant ».
La formation de l’Homme, Montessori p.58
L’enfant développe son sens moral
S’il perd son besoin d’ordre physique (classement, routine), l’enfant de 6 à 12 ans développe un fort sens moral. Son sens de la justice et de l’équité l’amène à se questionner sur le bien et le mal. Il aime s’identifier à des hommes ou des femmes qui peuvent lui servir de modèles afin de développer ses valeurs.
« Considérons donc notre méthode comme un secours, une contribution au bien-être de l’enfant. Grâce à ce secours, son âme est fortifiée, son intelligence éclairée et mieux équilibrée. Bien des obscurités, bien des défaillances dues à la faiblesse morale disparaissent, acer, en se fortifiant, l’âme acquiert le pouvoir de résister aux influences nocives, de même qu’un corps vigoureux résiste aux épidémies. »
The Child in the Church, Montessori, 1929. p.160.
L’enfant fait travailler son imagination
C’est la période sensible pour l’imagination : Montessori nous propose cinq épopées imaginatives présentant une vision holistique de la connaissance. Ces grands récits sont destinés à stimuler l’imagination des enfants, introduisant ainsi toutes les disciplines. Cette éducation cosmique montre l’interrelation entre les êtres humains et leur environnement, entre l’Univers et les plus petites particules de matière, entre le passé et le présent.
« Notre imagination nous donne la possibilité de voir des choses que nous ne pouvons pas constater par nos sens. Lorsque nous étudions l’Histoire nous voyons dans notre tête des évènements qui se sont produits dans le passé. Nous pouvons parfois les percevoir si intensément qu’ils nous font même vivre des émotions. Nous pouvons ainsi en conclure que l’intelligence n’est pas la simple capacité à se souvenir d’images, mais aussi le pouvoir d’en construire et d’en reconstruire. […] Non seulement les enfants sont dotés du pouvoir de comprendre, mais ils possèdent aussi la capacité encore plus grande de construire des idées complexes. »
L’enfant est l’avenir de l’homme, Montessori, 2017, p.240
L’enfant est avide de connaissance
Entre 6 et 12 ans, l’enfant croît en taille mais aussi en besoin de savoir. De 6 à 9 ans, l’enthousiasme naturel de l’enfant pour les connaissances jette les bases des compétences nécessaires pour la période de 9 à 12 ans. A ce moment-là, l’enfant ne se concentre plus uniquement sur l’acquisition des savoirs mais commence à développer sa réflexion et à entrainer son esprit critique.
« Désormais, le développement de la conscience est considérable et celle-ci, si elle s’était éveillée auparavant, se tourne maintenant en particulier vers l’extérieur : l’intelligence devient extravertie et l’enfant demande plus que jamais le pourquoi des choses. Sachant que les connaissances sont imparties de manière optimale quand il existe un désir ardent d’apprendre, cette période est celle où peuvent être jetées les graines de toute chose, car l’esprit de l’enfant est comme une terre fertile prête à recevoir ce qui s’épanouira par la suite sous forme de culture. »
Eduquer le potentiel humain, Montessori, p.15.
Retrouvez les périodes sensibles des 3-6 ans dans notre précédent article.
Isableue, pour Pass éducation