Le point sur la pédagogie positive dans l’Éducation nationale
Lorsque l’on s’intéresse aux pédagogies alternatives ou que l’on recherche des solutions à des problèmes rencontrés dans la gestion de classe, les concepts d’éducation bienveillante ou de pédagogie positive apparaissent rapidement. Mais même si on en parle de plus en plus, ces approches sont-elles réellement entrées dans les pratiques de nos classes ? Que peuvent-elles apporter ? Comment les mettre en œuvre ? Vous trouverez dans cet article toutes les réponses à vos questions sur la pédagogie positive.
Qu’est-ce que la pédagogie positive ?
La pédagogie positive est une approche respectueuse de l’enfant. Elle est fondée sur les dernières découvertes en neurosciences. Selon celles-ci, la bienveillance et la compréhension sont fondamentales à un bon développement cognitif et affectif de la plus jeune enfance jusqu’à l’adolescence.
Dans son Guide pratique pour les pros de la petite enfance, Héloïse Junier décrit 5 piliers qui définissent la pédagogie positive :
- raisonner en termes de besoins et d’émotions ;
- se doter d’outils de régulation émotionnelle en tant qu’adultes ;
- donner aux enfants de bons modèles à imiter ;
- développer l’intelligence émotionnelle des enfants ;
- prendre soin de soi en tant qu’adultes.
Elle donne beaucoup d’importance à l’environnement dans lequel évolue l’enfant. Les conditions de bien-être et d’amusement sont indissociables des apprentissages. Pour cela, c’est l’enfant dans sa globalité qui est considéré. Les aspects cognitifs, affectifs et somatiques sont pris en compte simultanément. C’est l’approche tête-corps-cœur.
Cette pédagogie développée par Audrey Akoun et Isabelle Pailleaux, dans leur livre Apprendre autrement avec la pédagogie positive, met à disposition des outils et des méthodes : Mind Mapping, exercices de relaxation, etc. Ces supports et techniques permettent d’avoir des actions sur :
- les processus cognitifs ;
- les émotions ;
- le corps dans son ensemble.
Elle repose aussi sur la théorie des profils d’apprentissage développée par Antoine de la Garanderie :
- profil visuel ;
- profil auditif ou verbal ;
- profil kinesthésique.
Ce livre s’adresse à tous. Les enseignants vont y trouver des ressources à utiliser en classe. Les parents qui souhaitent apporter de l’aide à leurs enfants dans leurs devoirs ou leurs apprentissages pourront y puiser de nombreuses idées également.
La pédagogie positive en classe
Tous les apports de l’éducation positive peuvent être transposés à la vie de classe. C’est ce que fait Soline Bourdeverre-Veyssiere dans son livre L’éducation positive dans la salle de classe édité chez De Boeck. Elle y montre que l’on peut :
- éviter le système punition/récompense ;
- modifier notre regard sur les erreurs ;
- construire des relations d’aide et de coopération.
Instaurer un climat serein
La première action à réaliser pour introduire la pédagogie positive dans sa classe c’est d’instaurer un climat serein. Accueillir les élèves de façon personnalisée, être souriant, laisser un temps d’expression avant de se mettre au travail peuvent être des petites choses à expérimenter.
Coopérer
Ensuite, ce qui va également contribuer à un bon climat de classe, c’est de développer les pratiques coopératives. Favoriser la relation d’aide entre les élèves avec du tutorat, expérimenter le travail en groupe, pratiquer les jeux coopératifs en EPS… vont aussi apporter une ambiance agréable et détendue propice au travail.
Apprendre à apprendre
La métacognition est un outil à exploiter. Permettre aux élèves de comprendre ce qui se passe dans leur cerveau lorsqu’ils sont en train d’apprendre est particulièrement important.
Reconnaître et identifier ses émotions
Tout le travail autour des émotions et de leur expression est fondamental dans la pédagogie positive. En effet, on se rend compte que les émotions dites négatives peuvent être un frein aux apprentissages, alors que celles dites positives facilitent énormément les processus de compréhension et de mémorisation.
Mettre tout le corps en jeu
La pédagogie positive, alternative, montre bien l’importance qu’il y a, à ne pas négliger tout l’aspect physique dans les apprentissages, d’autant plus chez les jeunes enfants. Associer des choses à apprendre à des mouvements par exemple peut grandement aider un élève ; permettre d’utiliser différentes assises comme dans la classe flexible, également.
Des pratiques à développer
On voit bien que certaines pratiques issues de la pédagogie positive sont déjà entrées dans les classes, mais il reste encore beaucoup à faire. Cela passe par la formation des enseignants à l’utilisation d’outils concrets.
L’écoute active
Cette technique de communication bienveillante est basée sur l’empathie et un regard positif. Par une attitude de non-jugement, l’adulte aide à la libération de la parole de l’enfant. Elle permet de prendre conscience des émotions et des sentiments ressentis. Cela suppose de donner un espace de parole aux élèves, d’être disponible et bienveillant envers eux. Cela passe par la reformulation des propos afin de clarifier toute situation évoquée. L’écoute active est particulièrement pertinente dans le cadre de la résolution de conflit, mais peut être utilisée de façon générale dans la vie quotidienne.
La confiance en soi
Les élèves arrivent à l’école avec différents degrés de confiance en eux. On peut la favoriser en créant un climat de sécurité physique et émotionnelle, en valorisant les réussites et en soutenant les faiblesses de chacun. L’enseignant peut aussi permettre des temps d’échange entre les élèves, adapter ses pratiques selon les besoins de chacun (par exemple en laissant davantage de temps à ceux qui sont plus lents à l’écrit). Les études en neurosciences montrent que l’estime de soi est un paramètre important dans la réussite et le bien-être des enfants. Il est donc primordial de mettre en place tout ce qui est possible pour la développer.
Les pratiques de bien être
Toutes les pratiques visant le bien-être des enfants à l’école sont à privilégier dans une classe dans laquelle on souhaite introduire la pédagogie positive. Les techniques de méditation, de sophrologie ou de relaxation peuvent être présentées et utilisées sur les temps de transition entre différents moments d’apprentissage. Cela ne les rendra que plus bénéfiques.
Le mind mapping
Le mind mapping qu’on nomme aussi carte heuristique ou carte mentale est une représentation graphique de concepts. C’est un support efficace, en particulier pour les personnes qui ont un profil d’apprentissage plutôt visuel. Avec le Mind mapping, on s’adapte aux différentes façons qu’ont les élèves d’apprendre, on rend les notions plus concrètes, on met de la couleur dans la vie ! C’est une grande aide à la mémorisation.
Utilisez nos tableaux de progression des apprentissages à l’école maternelle, ainsi que nos fiches de préparations afin d’organiser votre classe selon les principes de la pédagogie positive.
En se plongeant dans les principes de la pédagogie positive, on se rend compte que cela peut apporter beaucoup de bien-être à l’école, de motivation et d’efficacité dans les apprentissages. Mais un autre intérêt qu’elle possède, c’est d’amener aussi quelque chose de différent pour les enseignants. Ceux qui développent cette pratique dans leur classe sont plus épanouis, plus motivés et moins fatigués. Alors, essayez de mettre en place quelques-unes de ces idées !