Paysages actuels – 5ème – Cours – Géologie – SVT – Sciences de la vie et de la Terre
- Comment les roches sont-elles altérées par l’eau et le vent ?
- Comment l’eau agit-elle sur les roches granitiques ?
- Comment l’eau agit-elle sur les roches calcaires ?
- Comment les propriétés chimiques ou physiques des roches expliquent-elles l’action de l’eau ?
- Que deviennent les matériaux provenant de la destruction des roches ?
- Quels sont les différents types de paysages dus à l’érosion ?
- I. Les agents de l’érosion
Lors de l’érosion, des particules des roches ou du sol sont détachées et déplacées de leur point d’origine. C’est un processus de dégradation et de transformation du relief qui peut être lent et progressif, ou encore totalement violent. Il faut plusieurs millions d’années pour araser (aplanir, égaliser) une montagne ou creuser des vallées, mais il ne faut que quelques minutes pour qu’une avalanche, une coulée boueuse d’origine volcanique ou un orage ne transforme le paysage.
Le modelé d’un paysage est dû à l’action de divers agents, principalement l’eau ; L’érosion et la modification du paysage peut être causée par de nombreux facteurs que l’on nomme agents d’érosion: L’érosion par l’eau, par la glace et les glaciers, par le vent, par la gravité, par l’érosion et la température, par l’érosion et l’action de l’homme.
Ces agents peuvent être regroupés en deux mécanismes
1. Mécanismes de désagrégations
Ils sont physiques et chimiques :
a) Physiques :
Le vent participe à la désagrégation en arrachant les minéraux à la roche mère.
L’eau qui se transforme en glace dans les montagnes, occupe plus d’espace et se déplace.
La glace fait ainsi exploser la roche, des blocs de rochers se détachent et sous l’effet de leur poids, dévalent la pente.
Lors de leur chute ces rochers se rompent à leur tour en blocs de plus en plus petits.
Au bas de la pente se forment des éboulis et des moraines.
b) Chimiques :
L’eau riche en dioxyde de carbone provoque la dissolution de la roche qui est emportée sous forme de solutions, c’est le cas du calcaire.
2. Mécanismes de transport
Le vent qui transporte les sables, exemple dans le désert, ou la Dune du Pilat.
L’eau qui transporte les matériaux provenant de l’altération des roches mères. Puis leur transport est ensuite assuré par les torrents, les rivières puis les fleuves jusqu’à la mer ou l’océan. Ces eaux transportent :
- Des substances dissoutes ;
- Des particules très fines, les argiles ;
- Des particules plus grosses, de tailles très différentes (cailloux, graviers, sable).
- II. Les types d’érosion
1. L’érosion par l’eau
Lorsque les gouttes de pluie frappent le sol, la force de leur impact permet de briser les agrégats et de disperser les particules qui forment le sol. C’est ce qu’on appelle l’effet splash. Ainsi les sables fins, les limons, les argiles et la matière organique sont facilement emportés par les gouttes d’eau, car ce sont des particules très fines.
Le ruissellement se produit lorsque l’eau sur une pente ne peut pas s’infiltrer assez vite dans le sol ou être interceptée par des obstacles naturels. Plus les précipitations et le ruissellement sont de forte intensité, plus les particules déplacées sont de grosse taille et en plus grande quantité. L’eau qui coule entraîne donc avec elle des particules de sol et cause de l’érosion. C’est principalement les eaux de ruissellement qui creusent les vallées.
Les chutes Niagara sont un bel exemple d’érosion. On considère que les chutes du Niagara se trouvent actuellement à 11 kilomètres du lieu où elles se sont formées initialement. Jusqu’au début des années 50, l’érosion des chutes du Niagara était de un mètre par année. Maintenant, grâce aux différentes constructions, ce taux est estimé à 36 cm par année.
Les vagues et les courants provoquent de l’érosion sur le littoral. Lorsque les vagues frappent le rivage avec un certain angle, il en résulte des courants littoraux, parallèles au rivage, qui déplacent continuellement les sables de la plage. L’ensemble des vagues produites par le sillage des bateaux, appelé batillage, frappe les berges et provoque de l’érosion là aussi.
2. L’érosion par la glace et les glaciers
L’eau sous forme de glace peut être aussi très érosive. Par exemple, une moraine est un amas de débris minéraux qui ont été transportés par un glacier ou une nappe de glace. Les cours d’eau et les glaciers façonnent les vallées.
3. L’érosion par le vent
Le vent agit comme l’eau. Il enlève des particules de sol et les transporte plus loin. Les débris que le vent souffle causent aussi de l’érosion par frottement. Ils usent et polissent les surfaces. Les sols s’appauvrissent. D’ailleurs, l’érosion éolienne est le principal facteur physique responsable de l’épuisement des terres agricoles.
Le vent assèche les terres et leur degré d’humidité diminue. Évidemment, plus le vent est fort, régulier et rempli de poussières et moins il y a d’obstacles sur son chemin, plus son pouvoir d’érosion est grand. Le vent a un grand pouvoir d’érosion dans les régions sèches où il n’y a pas beaucoup de végétation, comme les déserts.
4. L’érosion par la gravité
La gravité permet à plusieurs processus d’érosion de se produire. Le ruissellement, la reptation (lent mouvement de particules du sol vers le bas des versants), les éboulements, les avalanches, les glissements de terrain et la descente sur un versant de matériaux boueux sont tous des phénomènes d’érosion par la gravité.
5. L’érosion et la température
Dans les endroits où les variations de température sont importantes (climat continental, climat polaire, désert, haute montagne, etc.), on assiste à la thermoclastie (érosion due aux changements de température). Par exemple, l’eau qui s’infiltre dans les fissures des roches poreuses prend plus de volume lorsqu’elle passe de l’état liquide à l’état solide. Cette eau est capable de faire éclater les roches en cas de gel et de dégel. C’est ce qu’on appelle la cryoclastie.
6. L’érosion et l’action de l’homme
L’être humain, par certaines de ses actions, augmente l’érosion. Par exemple, la déforestation, l’agriculture, l’urbanisation et le transport ont pour effet d’accélérer l’érosion.
- Lorsqu’on défriche une terre, on enlève la couverture végétale et on expose ainsi le sol au vent et à l’éboulement.
- Lorsqu’on construit des barrages, les cours d’eau sont alors déviés.
- En construisant des routes, on augmente les surfaces de ruissellement.
- Lorsqu’on utilise des bateaux à moteur ou des motomarines, on détruit des habitats, on augmente la turbidité de l’eau et on libère de nutriments qui causent l’augmentation des algues.
Ces activités ont des conséquences sur les plans économiques et environnementaux. Le meilleur moyen de limiter l’érosion consiste à préserver la végétation, car les racines des plantes contribuent à maintenir le sol en place.
- III. L’érosion des granites
Sur les plateaux du Mont Lozère, on retrouve de nombreux amoncellements de boules de Granite. Dans les carrières que l’homme a creusées dans ce plateau, on observe un changement d’aspect du sous-sol avec la profondeur. Le Granite est une roche cohérente, perméable au niveau des fissures. Formé d’un assemblage de cristaux :
-des cristaux de quartz, gris, translucides et de forme irrégulière ;
– des cristaux de feldspaths, de teinte claire, blanche ou rose, présentent des faces planes brillantes à la lumière ;
– des cristaux brillants de mica blanc ou de mica noir.
Les micas et les feldspaths se désagrègent au contact de l’eau en une arène meuble. Certains minéraux sont transformés en Argile. Sous l’action de l’eau qui ruisselle, les éléments meubles de l’arène sont entraînés, dégageant peu à peu des boules de roches saines, caractéristiques des paysages de chaos.
- IV. La dissolution des calcaires.
La surface de certaines régions calcaires présente des champs de ruines. Sur certaines dalles de ces calcaires, les fissures sont nombreuses, larges et profondes. En profondeur, ces fissures deviennent étroites puis fermées. L’eau pénètre dans ces fissures pour entraîner l’érosion de ces massifs calcaires.
La roche calcaire, cohérente et perméable au niveau des fissures, est en grande partie dissoute par les eaux de ruissellement et d’infiltration riches en dioxyde de carbone. Les marnes, peu cohérentes, imperméables, sont érodées. (Marnes : roches sédimentaires composées de 20 à 80 % de calcaire).