Parcours motricité petite section : mise en place et activités

Conseils pour un parcours de motricité en petite section réussi

Les élèves de maternelle ont un réel besoin de mouvement. Les instructions officielles préconisent une séance d’activité physique quotidienne d’une durée de 30 à 45 minutes en milieu scolaire. Les possibilités de situations motrices sont nombreuses et doivent être adaptées à l’âge des enfants. Ces séances proposées aux tout-petits répondent à des critères de mise en place et de déroulement appropriés. Découvrez nos conseils pour réussir vos parcours de motricité en petite section.

Objectifs du parcours de motricité en petite section

Les objectifs relatifs à l’enseignement de l’activité physique en maternelle sont définis dans le domaine d’apprentissage « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique » du programme de cycle 1 (BO de l’Éducation nationale de 2020).

Le parcours de motricité en petite section est une situation d’apprentissage que l’enseignant met au service du développement de plusieurs compétences. Celles-ci sont détaillées dans la partie « Adapter ses équilibres et ses déplacements à des environnements et à des contraintes variées ». Il engage les jeunes élèves à découvrir des « conduites motrices inhabituelles ». Ce sont les mouvements du corps qu’ils ne pratiquent pas nécessairement au quotidien (escalader, se suspendre, sauter, ramper, se déplacer à 4 pattes, glisser, s’équilibrer, etc.). Il met aussi en jeu des équilibres inédits pour les enfants (rouler, se renverser, etc.) qui peuvent générer quelques appréhensions chez les plus petits. L’enseignant veille à sécuriser ses élèves par sa présence et en proposant des installations où le risque est mesuré. Pour autant, il incite les enfants à repousser leurs limites et à s’engager dans des déplacements inaccoutumés.

Ainsi, le document d’accompagnement d’Éduscol pour la mise en place de parcours de motricité en maternelle définit l’attendu suivant pour la petite section : « Découvrir différents aménagements et différents engins, se déplacer en mettant en œuvre une motricité inhabituelle, y prendre plaisir et découvrir ses propres possibles. »

Enfin, un parcours de motricité en petite section doit permettre le développement des compétences suivantes : 

  • L’équilibre : les tout-petits se déplacent sur des surfaces variées qui sollicitent un effort d’équilibrage. 
  • La dissociation : les enfants commencent à effectuer simultanément des mouvements distincts, avec différentes parties de leurs corps pour avancer dans le parcours. Par exemple, ils se tiennent au dossier d’une chaise tandis que leur corps effectue une rotation et qu’ils passent leurs jambes par-dessus, une à une.
  • La coordination : tout comme en motricité fine, les petites sections apprennent à effectuer des gestes de plus en plus précis, mettant en jeu différents muscles de manière synchrone et coordonnée. 
  • La prise d’information : les élèves mobilisent la vision et le toucher (par les mains, les pieds ou d’autres parties du corps) pour évaluer la situation et adapter leurs mouvements en fonction de leur environnement. Ils observent également leurs camarades et imitent les conduites motrices qu’ils estiment pertinentes.

💡 Découvrez notre programmation annuelle pour l’activité physique en petite section de maternelle.

Organisations matérielle et spatiale pour des situations motrices efficaces 

Mettre en place un parcours de motricité en maternelle demande du temps et de l’organisation. Dans la plupart des écoles, un jour dans la semaine est dédié à cette modalité d’apprentissage afin que plusieurs classes en profitent tour à tour et que l’installation et le rangement soient partagés. Ce fonctionnement permet également d’échanger avec ses collègues enseignants pour découvrir toutes les ressources de l’établissement et pour enrichir les propositions pédagogiques.

Matériel

Le parcours de motricité en petite section nécessite du matériel propre à la discipline. En règle générale, chaque école maternelle est équipée en mobilier et objets pour proposer des situations d’apprentissage pertinentes. Parmi ce matériel, vous pouvez trouver : 

  • Pour s’équilibrer : des poutres, des briques de motricité, des tapis, des échasses, des ballons de motricité, des chaises, des bancs, des plans inclinés, etc. ;
  • Pour grimper : des espaliers, des murs d’escalades, des structures en triangle, etc. ;
  • Pour sauter : des trampolines, des cerceaux, des éléments hauts pour « sauter vers le bas », des cônes à trous où insérer des jalons pour « sauter par-dessus », etc. ;
  • Pour ramper et glisser : des tunnels en tissus, des cônes avec jalons pour « ramper sous », des bancs, des chaises, etc.

Notez que certains modules de vos parcours peuvent servir différents objectifs.

Aménagement des parcours de motricité

Un parcours de motricité en petite section peut prendre différentes formes selon vos objectifs, les possibilités offertes par les locaux de l’école et le matériel à disposition : 

  • L’aménagement en « coins » ou en « îlots » : L’enseignant propose entre 3 et 5 zones dans lesquelles il installe le matériel selon les objectifs à atteindre. Les élèves choisissent les coins qu’ils souhaitent investir et le temps qu’ils y passent. Un passage est dégagé entre chaque îlot pour permettre la bonne circulation des enfants. L’enseignant observe les élèves, les guide et les sollicite pour les inciter à explorer le matériel. 
  • L’aménagement en « pays » : Sur un principe similaire à l’aménagement précédent, il s’agit de délimiter des zones proposant des suites d’installations, comme des mini-parcours. L’investissement de chaque « pays » par les élèves n’est cependant plus aléatoire, mais réservé à un groupe prédéfini par l’enseignant. Après une phase exploratoire libre, l’enseignant donne une consigne simple pour chaque zone (ramper, glisser, marcher, etc.). L’enseignant circule parmi tous les groupes pour observer et relancer les élèves selon les besoins.
  • L’aménagement en parcours : Il s’agit de proposer un parcours unique et plus long. L’enseignant prévoit plusieurs points d’entrée pour permettre l’engagement de chaque enfant et le moins de temps d’attente possible. Dès la petite section et pour faciliter la participation simultanée de tous les élèves, vous pouvez proposer 2 ou 3 parcours en parallèle. Il est également intéressant de profiter de cette option pour différencier le niveau de difficulté des situations motrices.

D’autres configurations comme l’aménagement en étoile ou l’aménagement en ateliers proposant des activités plus collaboratives sont possibles. Ils sont cependant conseillés pour les niveaux de moyenne et grande sections.

Programmation de séquences adaptées aux plus petits 

Pour favoriser l’évolution des conduites motrices des élèves de petite section grâce aux parcours de motricité, il convient de respecter les phases d’apprentissage suivantes : 

  • L’exploration : les élèves découvrent les installations proposées par l’enseignant. Sans consigne particulière, ils explorent le matériel et apportent leurs propres réponses motrices.
  • La structuration : accompagnés de l’enseignant et grâce à certaines consignes (grimper, sauter, ramper, glisser, etc.), les élèves affinent leurs actions motrices pour s’adapter à l’environnement installé. 
  • Le réinvestissement : les enfants sont capables de mobiliser des conduites motrices adaptées dans des situations d’apprentissage inédites.

Une séquence d’apprentissage autour d’un parcours de motricité en petite section s’articule entre 8 et 10 séances. Le temps accordé à chaque phase se détermine « en entonnoir » :

  1. 4 à 6 séances : En première année de maternelle, il convient de consacrer un maximum de temps à l’exploration. En effet, chaque élève arrive à l’école avec un vécu et des expériences motrices différentes. Les installations proposées lors des séances de motricité en petite section peuvent impressionner certains jeunes enfants. Ils auront besoin de temps et d’être sécurisés avant de les investir pleinement. A contrario, d’autres petits peuvent s’y précipiter sans prendre la mesure des risques encourus. Il sera alors nécessaire d’instaurer un cadre et des règles strictes pour éviter toute conduite dangereuse.
  2. 3 à 4 séances : La structuration intervient par la suite, lorsque l’enseignant estime que chacun est à l’aise avec les installations du parcours. Il doit également avoir relevé suffisamment de conduites motrices spontanées et pertinentes de la part des élèves. Il s’appuie sur ces dernières pour induire les consignes de déplacement.
  3. 1 à 2 séances : Le réinvestissement n’est pas l’objectif principal des parcours de motricité en petite section de maternelle. Il s’agit plutôt de développer un maximum d’aisance dans les déplacements et de sécuriser les élèves.

À noter : à partir de la moyenne section, cette répartition du temps dans les phases d’apprentissage s’inverse. L’exploration se fait plus succincte et c’est le réinvestissement qui fait l’objet d’un plus grand nombre de séances.

Rôle de l’enseignant et points de vigilance

Dans la mise en place de parcours de motricité en petite section de maternelle, l’enseignant joue un rôle important.

En premier lieu, il permet aux enfants de progresser :

  • Il observe, encourage et félicite.
  • Il incite les élèves à observer leurs pairs ou à partager des réponses motrices qu’il juge pertinentes.
  • Il permet aux petits de progresser en intervenant le moins possible. Il les laisse se mouvoir librement, même dans les situations les plus à risques, sans les tenir pour leur permettre de trouver une réponse à un réel déséquilibre. Il peut apporter un soutien physique si un élève le demande pour se rassurer.

  • Il propose des installations pertinentes en fonction de l’objectif choisi. Un parcours de motricité en petite section se concentre sur une seule action (sauter, ramper, rouler, etc.). Si les réponses motrices des élèves sont multiples, l’enseignant concentre ses observations suivant l’objectif de base.

En second lieu, l’enseignant veille à la sécurité et au bien-être des élèves :

  • La sécurité active : Le professeur, aidé par l’ATSEM, assure l’intégrité physique des élèves en les observant et en corrigeant les comportements dangereux. 
  • La sécurité passive : Un espace de motricité n’est pas dangereux s’il est approprié pour les conduites motrices recherchées. En réfléchissant au préalable aux installations du parcours, l’enseignant réduit considérablement les prises de risques inadaptées. 
  • Le professeur observe tous les élèves et circule dans le parcours. Si besoin, lui et l’ATSEM se placent à des points stratégiques de l’installation, notamment où les élèves effectuent des roulades. Dans la mesure du possible, l’enseignant garde l’ensemble de la classe dans son champ de vision.
  • Le professeur s’assure que la tenue des enfants soit adaptée. Le parcours de motricité en petite section s’effectue de préférence pieds nus. Les chaussettes et les collants sont à bannir, car trop glissants. 

 

Vous voilà paré à proposer des parcours de motricité en petite section pertinents et engageants pour vos élèves. Pensez également à prévoir des moments de langage en classe pour fixer les apprentissages de vos élèves. Proposez-leur différents temps d’institutionnalisation, comme le visionnage de photos que vous aurez prises en action ou encore des jeux de manipulation de matériel de motricité miniature.

 



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