Accompagnement dans la conception d’un parcours motricité grande section
Vos élèves de grande section doivent progressivement construire de nouvelles formes d’équilibre et de déplacements afin de s’adapter à divers environnements. Tout cela en prenant des risques mesurés et réfléchis. Vous les conduisez à se dépasser dans un cadre précis, avec des activités bien définies par les attendus de fin de cycle. Les parcours de motricité en grande section sont l’occasion d’expérimenter son corps.
De façon plus précise, quelles en sont les utilités ? Comment organiser leur progression et les concevoir ? On vous dit tout !
Pourquoi pratiquer les parcours de motricité ?
Définition
Un parcours sportif est un ensemble structuré et réfléchi d’un ou plusieurs ateliers. Vos élèves mettent en mouvement leurs habiletés motrices variées. Les différentes situations les amènent à expérimenter, explorer leurs capacités et à en développer de nouvelles. Ils maîtrisent des équilibres, construisent leur latéralité et appréhendent leur corps dans l’espace.
Un parcours, pourquoi ?
Il s’agit d’un dispositif pédagogique qui répond à des apprentissages dont les objectifs se trouvent dans le BO du 26 mars 2015, chapitre 2, « adapter ses équilibres et ses déplacements à des environnements ou des contraintes variés ».
Dans cette optique, les parcours de motricité en maternelle s’organisent à partir des besoins de vos élèves et des compétences attendues. Ils s’adaptent à l’âge et à leur niveau, l’aisance physique varie.
Prévoyez des différenciations pédagogiques afin d’adapter les agrès. Les objectifs de réussite restent à portée de vos élèves et clairement définis afin qu’ils se sentent en sécurité, tout en établissant une marge de progressivité. Vous leur permettez de repousser leurs limites dans un cadre sécuritaire réfléchi. Escalader, se suspendre, ramper, rouler, sauter… présentent l’intérêt de la pratique sportive conduisant vers des activités gymniques.
Comment organiser la progression des parcours de motricité en grande section ?
Les attendus de fin de cycle 1
Vos élèves doivent ajuster et enchaîner leurs actions et leurs déplacements en fonction d’obstacles à franchir, ainsi que se déplacer avec aisance dans des environnements variés, naturels ou aménagés.
Afin d’atteindre ces compétences, vous les incitez à développer l’expérimentation et le choix de leurs actions en fonction des obstacles mis en place. Alors, vos élèves :
- Prennent conscience de leur corps pour dépasser leur capacité en équilibre, comme se déplacer sur une poutre, se suspendre avec un bras, tourner autour d’une barre…
- Maîtrisent les effets de leurs actions motrices dans la réalisation de figures gymniques.
- Mémorisent un parcours et apprennent à le représenter en dessins et codages.
- Construisent leurs actions en réponse à des aménagements du milieu.
- Améliorent leurs mouvements pour les enchaîner, et libérer leur regard des points d’appui.
👉 Découvrez une fiche de préparation pour un parcours de motricité en maternelle.
Comment organiser la progression des parcours ?
Quand les pratiquer ?
La pratique d’activités physiques n’a pas de volume horaire déterminé. Cependant, il est souvent conseillé d’organiser une séance quotidienne de 30 à 45 minutes selon l’intensité des actions et l’organisation choisie et selon le moment de la journée.
Appuyez-vous sur les ressources officielles ou répartissez une activité de chaque objectif issu du domaine 2 « agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique », tout au long de la semaine. Une séance sera alors consacrée au parcours de motricité. Vous pouvez tout aussi bien l’instaurer sur une ou deux semaines, en le faisant évoluer.
Quelle progression ?
La programmation de sport dépend du matériel recensé dans l’école, de la disponibilité des lieux et des enseignants. Établissez-le sur l’année afin qu’il y ait cohérence entre les classes et les 4 objectifs du domaine du sport.
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En ce qui concerne plus particulièrement la programmation des parcours de motricité en maternelle, interrogez-vous :
- À quelle période sont-ils installés ?
- Sont-ils en parallèle avec d’autres enseignants ?
- À quelle fréquence : 1 fois par semaine durant 8 semaines, ou 2 semaines consécutives ?
- Quelle évolution souhaitez-vous pour tel parcours avec tels objectifs ?
Comment concevoir un parcours en grande section ?
Le matériel
Votre intérêt est de mettre en commun au sein de l’école les outils communs. L’aménagement matériel est déterminant pour permettre :
- Des réponses motrices diversifiées.
- De mobiliser et de développer les ressources affectives, motrices (par exemple, un toboggan a une pente suffisamment forte pour inciter les enfants à aller glisser dessus).
- Une durée, une répétition importante d’actions pour stabiliser les gestes.
- De présenter différents niveaux de difficulté afin que chaque enfant parvienne à aller au-delà de ses appréhensions tout en se sentant en sécurité.
- De pouvoir se repérer dans l’espace et les matériels proposés et donner des indices clairs sur la réussite de l’action (zones à atteindre matérialisées, cibles identifiées, espaces délimités…).
- De pouvoir s’exercer par essais et erreurs, avoir le temps de trouver une solution pour réussir. Vous proposez donc des dispositifs d’action de différents niveaux, comme marcher en équilibre sur un banc large, sur une corde, sur une poutre basse, sur une poutre plus haute…
Pensez à la mise en place dans le parcours des 4 actes moteurs que les enfants mettent en place, à savoir l’équilibre, la dissociation, la coordination, la prise d’information.
L’organisation
La présence de l’ATSEM est fortement recommandée. Elle aide, accompagne.
En « îlots », vous installez le matériel fixe comme les tapis et les bancs en les répartissant sous forme d’îles, dans la salle, en réfléchissant au prolongement des agrès (un tunnel suivi d’un banc), aux associations d’actions. Vous laissez les enfants aller dans les différents lieux. Circulez, aidez, sollicitez, observez, sans organiser de groupes, de sens, ni de passage.
En « pays », délimitez 2 ou 3 zones dans la salle et matérialisez-les clairement, avec du matériel spécifique pour chaque espace. Des groupes investissent les différents pays et y restent. Les parcours de motricité sont utilisés librement, puis instaurez des règles plus précises afin de mobiliser certaines compétences particulières. Des règles de jeu peuvent être propres à un pays. Votre rôle est de circuler, relancer les activités, et formuler les règles. La rotation se fait sur la séance ou à la suivante.
En « étoile », vous délimitez un espace central, avec un point de départ d’où trois ou quatre « chemins » divergent. La fin des trajets est clairement matérialisée. Le retour se réalise par l’extérieur vers la zone centrale.
Vous pouvez également installer un parcours unique en prévoyant plusieurs départs afin que l’ensemble des élèves soit actif le plus vite possible. Au fil des séances, ajoutez des variantes afin de complexifier la tâche.
De la même façon, proposez 2 ou 3 parcours en parallèle, en ateliers thématiques. Vous vous positionnez alors en tant qu’observateur et aide éventuelle. Les enfants réalisent à plusieurs reprises l’un des parcours, et ne changent que lorsque vous le signalez. Au fil des séances, vous les complexifiez.
Plusieurs organisations de parcours de motricité en maternelle sont réalisables. Adaptez-les au niveau des élèves de votre classe. Pensez à établir un classeur de ces différents parcours avec des photos et les remédiations, faites-les évoluer et utilisez-les en équipe.
La transversalité de ce domaine présente un réel intérêt. En langage, la compréhension des consignes est primordiale, tout comme le lexique formulé. Le passage du langage de situation à celui d’évocation, les traces écrites par le biais de comptes-rendus (dictées à l’adulte accompagnées de représentations) sont essentielles.