Mobilités humaines – La Tunisie – Etude de cas – 4ème – Géographie
- Un pays touristique
- D’anciennes et de nouvelles formes touristiques
- Un bilan contrasté
Les espaces touristiques de Tunisie
Le tourisme fait partie des mobilités humaines, même s’il est d’un autre type que les migrations de travail. Il s’agit, en général, de migrations des populations des pays les plus riches. Ces mobilités restreintes dans le temps n’en produisent pas moins de puissants effets spatiaux.
1. Un pays touristique :
La Tunisie ne manque pas d’atouts pour développer l’activité touristique :
- Un climat méditerranéen propice (au moins pendant l’été).
- Un littoral de 1 300 km de côtes souvent sableuses ;
- Un patrimoine culturel et historique important (jadis berceau de la civilisation carthaginoise, puis province romaine, entre autres) ;
- La proximité du premier marché de consommation mondial, l’Union européenne ;
- Un coût de la vie encore suffisamment bas pour attirer les touristes des pays riches ;
- La persistance de la langue française, ancienne langue coloniale devenue langue touristique.
La Tunisie indépendante a commencé le développement de ses activités touristiques dès les années 1960, juste après son indépendance en 1956. L’État tunisien, en partenariat avec des groupes privés tunisiens, mais aussi en relation avec les grands groupes touristiques internationaux (Accor, Sheraton, etc.), a progressivement augmenté sa capacité hôtelière.
La Tunisie est une destination touristique d’importance (plus de 7 millions de touristes avant le Printemps arabe), en provenance :
- De Libye (1,8 million).
- De France (1,4 million).
- D’Algérie (1 million).
- D’Allemagne (0,5 million).
- D’Italie (0,4 million).
- Du Royaume-Uni (0,25 million).
- De Pologne (0,2 million).
2. D’anciennes et de nouvelles formes touristiques :
- Le tourisme tunisien est essentiellement balnéaire, ce type de tourisme occupant 95 % des capacités d’accueil du pays. Quelques grandes zones balnéaires avec complexes intégrés assurent l’essentiel des prestations : l’île de Djerba (30 %), Sousse (25 %), Nabeul-Hammamet (20 %), Sfax-Monastir (15 %), etc. Ces grands complexes comprennent des hôtels, des résidences, des marinas avec port de plaisance, des installations sportives ou de loisirs (piscine, tennis, golf), voire des parcs d’attraction.
- Le tourisme saharien a connu récemment un fort développement, permettant de diversifier l’activité en l’élargissant notamment à d’autres publics (environ 300 000 touristes chaque année), mais surtout de générer une activité économique à forte plus-value dans les régions de l’intérieur tunisien. Ce type de tourisme est donc un facteur de rééquilibrage spatial. Toutefois, la perception de plus en plus négative de l’espace saharien en Occident (menace terroriste) est un risque important pour la pérennité de ce tourisme spécifique.
- Le tourisme médical a fortement progressé ces dernières années, drainant près de 200 000 personnes, surtout en provenance du Maghreb (70 %, surtout Libye et Algérie). Les Européens (15 %) viennent y chercher une rapidité d’intervention et des coûts de 40 à 70 % moins élevés qu’en Europe.
Le tourisme balnéaire évolue, quant à lui, vers le haut de gamme : thalassothérapie, golf, tourisme vert, hôtels 4 et 5 étoiles, etc. L’objectif est d’attirer des retraités européens, pour des séjours plus longs, voire définitifs, comme au Maroc.
3. Un bilan contrasté :
Le secteur touristique contribue aujourd’hui à la hauteur de 7 % du PIB tunisien et génère environ 20 % des recettes en devises du pays. Il couvre à lui seul plus de la moitié du déficit commercial et emploie plus de 400 000 personnes. Avec les emplois induits, le tourisme représente 16 % de l’économie tunisienne et emploie 15 % de la population active.
La baisse de la fréquentation touristique liée aux événements parfois sanglants du Printemps arabe (baptisé « révolution du jasmin », en Tunisie, le jasmin étant la fleur nationale du pays) a coûté cher au secteur touristique et à l’économie tunisienne, dont la croissance a été divisée par trois en 2011, par rapport à 2010.
C’est d’autant plus dommageable que les effets d’entraînement de l’activité touristique sont manifestes sur des multiples secteurs : transports et communications bien sûr, mais aussi artisanat, commerce et bâtiment (qui profite du boom touristique et des constructions parfois pharaoniques des complexes touristiques).
Le bilan du développement touristique tunisien n’est pas seulement positif : la construction de grands complexes balnéaires destinés au tourisme de masse génère nombre de nuisances et de concurrences spatiales. Le complexe d’El-Kantaoui, au sud de Tunis, est un bon exemple de ces constructions dévoreuses d’espace littoral, qui exacerbe la spéculation foncière au détriment d’agriculteurs qui ne peuvent pas rivaliser. Sans compter la consommation d’eau : un touriste consomme, sous diverses formes, plus de 500 litres d’eau par jour ! Les questions de la gestion des déchets et de l’érosion littorale sont également à prendre en compte sérieusement.
Par ailleurs, l’activité reste pour le moment essentiellement saisonnière, avec un pic estival marqué et un creux hivernal que ne compensent pas complètement les nouvelles formes touristiques.
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