Comment enseigner les maths en CP ?
L’acquisition des savoirs fondamentaux par tous les élèves : une priorité nationale. Ainsi débute la circulaire du programme officiel de cycle 2. Piliers du socle commun de connaissance, le français et les mathématiques nécessitent une mise en œuvre complexe. En effet, chacun de ces domaines recouvre des notions abstraites difficiles à installer. Retrouvez dans cet article, les fondamentaux de l’enseignement des maths en CP. Avec une attention particulière portée au domaine des nombres et du calcul.
Connaître les attendus institutionnels dans le domaine des mathématiques en cycle 2
Le socle commun de compétences
Lire, écrire, compter, respecter autrui : autant de compétences indispensables au futur citoyen. L’école primaire concentre donc ses efforts pour amener les élèves à développer leurs compétences fondamentales, ainsi qu’une pensée critique et réflexive. Bien entendu, chaque enseignant se doit d’identifier les piliers des différents domaines. Celui des mathématiques recouvre les axes suivants :
- nombres et calculs ;
- grandeurs et mesures ;
- espace et géométrie.
Les compétences spécifiques au CP
« En mathématiques, les élèves s’approprient les nombres par la manipulation, le jeu et le calcul mental au quotidien. Ils s’exercent en particulier sur les compléments à 10 et la soustraction. Le rythme d’apprentissage doit être suffisamment soutenu pour que les nombres jusqu’à 100 soient abordés au plus tard en quatrième période d’année scolaire. Les élèves apprennent à résoudre des problèmes mathématiques et mobilisent le sens des quatre opérations. » Le détail des attendus de fin de CP est disponible dans le document « repères pour les mathématiques » (site Eduscol).
Travailler le domaine des nombres et du calcul au cours préparatoire
Si les domaines des mesures et de la géométrie ne sont pas à négliger, celui de la numération demeure primordial. En effet, les notions associées requièrent une organisation pédagogique pointue. Le guide « Pour enseigner les nombres, le calcul et la résolution de problèmes au CP » (site Eduscol) recense les points d’attention suivants :
- la construction du sens des opérations ;
- la distinction de deux systèmes de numération ;
- les différents modes de calcul ;
- le rôle de la manipulation et de la verbalisation ;
- la modélisation dans la résolution de problèmes, etc.
Charge à l’enseignant de les travailler régulièrement et progressivement tout au long de l’année scolaire.
Intégrer les séances dans une progression de maths en CP
Les différents champs numériques se travaillent en parallèle sur chaque période. Assurez-vous que chacun d’entre eux soit présent hebdomadairement dans votre programmation :
- Les deux systèmes de numération :
- Explorer les petits nombres en utilisant le système de numération orale.
- Construire le système de numération écrite chiffrée.
- Réinvestir les nombres en utilisant ce système.
- Le calcul mental :
- Mémoriser des « faits numériques » : doubles des nombres, les compléments à 10, somme de deux nombres, etc.
- Maîtriser les procédures élémentaires (additions, soustractions) et intégrer les symboles mathématiques associés.
- Combiner des procédures.
- Le calcul en ligne et posé.
- La résolution de problèmes arithmétiques : additifs, puis multiplicatifs.
👉 À télécharger ici : une leçon sur les doubles et les moitiés au CP (calcul cycle 2).
👉 À découvrir également : des exercices sur les doubles et les moitiés au CP (calcul cycle 2).
S’appuyer sur le jeu comme moteur d’apprentissage au cycle 2
Quels sont les atouts du jeu pour travailler la numération en CP ? En jouant, l’élève s’investit au niveau intellectuel comme au niveau affectif. Ainsi, il ancre plus facilement les notions. De plus, il prendra plaisir à développer des stratégies et des raisonnements mathématiques. L’élève se décentre aussi de l’objet d’apprentissage, car la place de l’écrit y est moindre. Le jeu permet également de renforcer des automatismes et d’ancrer des notions. Voici le découpage d’une séance type :
- Apprentissage des règles et collaboration entre pairs.
- Élaboration collective d’une stratégie pour gagner.
- Vérification de l’hypothèse.
Laisser une place centrale à la manipulation et à la résolution de problèmes en CP
Manipuler pour intégrer les notions
La manipulation représente une première étape dans la perception de la quantité et dans sa représentation. Les élèves l’ont expérimentée en maternelle. Certains auront besoin d’un passage au concret pour fixer les principes abstraits liés à la construction du nombre et à sa traduction en écriture chiffrée. En classe, l’enseignant proposera donc d’utiliser le matériel régulièrement tout au long de l’année. Voici les incontournables, à présenter en grand format et en support individuel :
- les cubes emboîtables ;
- la frise numérique ;
- le tableau des nombres.
Résoudre des problèmes de différents types
Le développement des capacités mathématiques réflexives repose sur la résolution de problèmes. Ces derniers incitent les élèves à chercher, à raisonner et à communiquer. Soumettez-leur des situations avec des objectifs variés, tels que :
- construire une nouvelle connaissance (situation avec un rôle de déclencheur) ;
- réinvestir une notion déjà travaillée ;
- développer les habiletés à raisonner et à chercher.
Au début de l’année scolaire, les problèmes porteront sur des situations additives élémentaires. Puis, progressivement, ils comporteront une part d’abstraction plus importante.
Identifier des temps d’apprentissage
Construisez votre séance autour de 3 phases :
- Manipuler dans un premier temps des objets proches de la réalité (jouer au marchand). Puis manipuler des objets figuratifs (exemple : les cubes emboîtables).
- Utiliser des représentations imagées des éléments tangibles, puis figuratifs (schémas en barres).
- Consolider la forme abstraite : écriture en langage mathématique.
Organiser l’enseignement des maths en CP
Intégrer les séances de mathématiques dans l’emploi du temps
Rituel de calcul mental
Prévoir un créneau de 15 minutes par jour. En effet, les élèves s’approprient les nombres en manipulant régulièrement et s’exerçant au calcul mental quotidiennement. L’académie de la Guadeloupe propose une progression et des jeux associés, pour travailler l’addition en CP.
Ateliers jeux de société
Tous les 15 jours, intégrez un temps de jeux de société de 30 à 45 minutes. À positionner en fin de semaine, en alternance avec un défi lecture de français par exemple.
Travail sur cahier
Régulièrement, les élèves réinvestissent leurs connaissances avec de petits exercices dans leur cahier de mathématiques. Les référents de la classe seront collés à l’intérieur.
Choisir un manuel pertinent pour enseigner les maths en cours préparatoire
Support destiné à l’élève, le manuel complète le panel d’outils utilisés par l’enseignant. De nombreuses éditions coexistent sur le marché, alors sur quels critères choisir celui de sa classe ? Le guide du site Eduscol préconise d’analyser :
- La progression proposée dans le manuel au regard des programmes en vigueur.
- La répartition en calcul mental et l’approche du calcul posé.
- La méthode de construction du nombre autour des deux systèmes (numération orale et écriture chiffrée).
- La présence de situation problème dans chaque domaine.
- La structure des séances d’apprentissage en termes :
- de différenciation ;
- d’évaluation ;
- de manipulation.
👉 À découvrir ici : un fichier de ressources mathématiques pour CP.
Les compétences du socle commun se façonnent du cycle 2 jusqu’au collège. Le travail autour des maths en CP constitue une partie des fondations et se poursuivra tout au long de l’école élémentaire. À l’aide de jeu et de situations problèmes, l’enseignant prépare les élèves à cette grande aventure !
