L’apprentissage progressif de la lecture inférence en CM2
La lecture inférence est travaillée très tôt à l’école primaire. Dès la Grande Section, pour être précis. Cette compréhension fine des textes lus fait l’objet d’un enseignement explicite et progressif. En effet, les élèves ont besoin de maîtriser des stratégies pour savoir lire entre les lignes, cela n’est pas inné. Arrivés en dernière année d’école élémentaire, ils en possèdent en principe les bases. Voyons ensemble comment vous, professeur des écoles, pouvez mener cet apprentissage de la lecture inférence en CM2.
Programmer ses séances en lecture inférence CM2
Depuis la dernière année de maternelle, les élèves ont appris à inférer. Au plus jeune âge, l’enseignement s’est concentré sur les types d’inférence les plus simples. En classe de CM2, il convient de s’intéresser aux plus compliqués. Parmi les dix grandes catégories d’inférences définies par Johnson & Johnson (1986), faites figurer celles-ci dans votre programmation.
L’action
Le lecteur infère l’action réalisée par un agent. « Jean met sa serviette, prend son couteau et sa fourchette, puis attend. » Dans cette phrase, il comprend que Jean s’apprête à déjeuner.
L’instrument
L’élève raisonne sur l’outil utilisé par un personnage. Exemple : « Le docteur André me demanda d’ouvrir la bouche. Il y enfonça un drôle d’instrument qui tournait vite et faisait un bruit insupportable. » Ici, il infère que l’instrument en question est une fraise de dentiste.
La catégorie
Il s’agit d’inférer sur la catégorie à laquelle appartiennent les éléments décrits. Exemple : « Le serveur apporta un plateau. Qu’allai-je choisir ? Un morceau de comté, de chaource ou bien de maroilles ? » Grâce aux indices du texte, on comprend que le narrateur parle de fromages.
La cause
Le lecteur déduit la cause de l’événement décrit, comme ici : « Au sortir du restaurant, il avait le pas lourd et le regard éteint. » Un élève de CM2 saisit que cette attitude est liée à un repas trop copieux.
L’effet
La phrase décrit une action dont les conséquences sont implicites. Exemple : « Ce jour-là, je découvris, sur les berges du lac, les restes d’un canot déchiqueté. L’embarcation appartenait à un jeune couple parti pêcher la veille, malgré le mauvais temps. » Ici, sans que ce soit écrit, on comprend que le couple s’est noyé.
Le problème
Le texte parle d’une solution sans expliciter le problème dont elle découle, comme ici : « Il n’a pas eu le temps de penser bien longtemps ; Georges a lancé la bouée de toutes ses forces. » Vos élèves de CM2 doivent inférer que Georges assiste à une noyade.
La solution
À l’inverse, il est question d’un problème dont la solution n’est pas écrite noir sur blanc. Exemple : « Mathieu avait le côté de la figure tout enflé et sa dent le faisait terriblement souffrir. » En lisant entre les lignes, l’élève comprend que Mathieu ira chez le dentiste pour se faire soigner.
Le sentiment
Le lecteur infère une émotion ressentie par un personnage. « En le voyant franchir la ligne d’arrivée, tout le monde a applaudi. Son oncle, le regard humide, arborait un large sourire. » Ici, on déduit que l’homme est fier de son neveu.
Se concentrer sur les inférences obligatoires au cycle 3
Les inférences ne sont pas toutes essentielles pour accéder au sens d’un texte. Ainsi, certaines sont dites facultatives, car elles enrichissent un texte sans contribuer à sa cohérence. Voilà pourquoi la lecture inférence en cycle 3 s’attache à renforcer la maîtrise des inférences obligatoires. Celles qui sont nécessaires à la compréhension d’un livre.
Des inférences essentielles à la compréhension fine des textes
Parmi elles, on distingue deux catégories : les reprises anaphoriques et les inférences causales. Leur particularité commune ? Elles relient des éléments à des informations fournies précédemment dans le texte.
Comme leur nom l’indique, les inférences causales établissent un lien de causalité entre les événements. Pour identifier la cause ou le problème, l’élève doit mobiliser à la fois des indices du texte et ses connaissances antérieures. Les reprises anaphoriques, elles, permettent d’établir le lien entre un référent et un mot qui le remplace. En tant qu’enseignant de CM2, vous allez prévoir pour ces inférences un entraînement spécifique, car elles mettent souvent les élèves en difficulté.
Les reprises anaphoriques
À l’école, on parle aussi de substitut. Les anaphores peuvent être un nom, un pronom, un verbe, un adjectif, un adverbe ou encore un déterminant. Sachez que les plus difficiles à comprendre pour les élèves sont les anaphores pronominales.
Regardez un exemple :
Michael m’a annoncé qu’il partira demain.
« Il » est une anaphore dont le référent est « Michael ».
Ici, le substitut est un pronom personnel sujet. En CM2, cette reprise anaphorique est en principe maîtrisée.
Voici un second exemple :
Théo et Anna ont trouvé une bague dans la rue. Ils l’ont déposée à la mairie.
« Ils » est un substitut pour « Théo et Anna ». « l’ » est la reprise anaphorique de « bague ». Cette dernière inférence, qui porte sur un pronom personnel complément, pose encore problème à certains élèves de cycle 3.
Nos conseils pour étudier ces inférences en CM2
Pour un apprentissage progressif, voici comment procéder :
- Commencez par étudier les anaphores dont le référent n’est pas trop éloigné dans le texte. Il doit pour cela être dans la même phrase, dans la précédente ou dans la suivante.
- Privilégiez les pronoms personnels sujets, puis passez aux pronoms personnels compléments.
- Choisissez, en début d’année, des pronoms dont le genre et le nombre donnent des indices sur leur référent. Exemple : « Mathias a caressé les chevaux. Ensuite, il les a brossés. » La marque du nombre aide l’élève à comprendre que le pronom complément « les » désigne les chevaux.
- Gardez pour les dernières séances le travail sur les pronoms qui remplacent un personnage ou une information secondaire. En effet, il est plus facile pour les élèves de comprendre ce qui réfère au personnage ou à l’idée principale du texte.
Besoin de fiches d’exercices pour mener vos séances de français en CM2 ? Ceci devrait vous intéresser :
👉 Je m’entraîne à la lecture fine – CM2 – lecture d’inférences sous forme de jeux.
👉 Comprendre un texte grâce à la ponctuation – lecture – CM2 – cycle 3.
La lecture inférence en CM2 : un apprentissage progressif pdf
La lecture inférence en CM2 : un apprentissage progressif docx