L’année dernière, l’inspecteur académique nous a demandé si nous avions une programmation, leçon par leçon et semaine par semaine. Ce n’était pas le cas et il nous a conseillé de le faire tout en précisant que les maîtresses le faisaient mais ne s’y tenaient pas. Je me suis penchée sur le sujet… La programmation sert à établir son planning à l’année pour avoir une vision globale de toutes les leçons de toutes les matières. Par exemple savoir qu’en semaine 14 vous devrez faire la leçon numéro 10 de français, la numéro 12 de maths, la numéro 6 d’anglais etc. Cette méthode d’organisation s’adresse donc aux parents faisant l’école à la maison en formel, c’est à dire en suivant le programme scolaire (contrairement à ceux qui pratiquent le unschooling) mais sans suivre des cours par correspondance (avec ces cours, la programmation est déjà établie). Rappelez-vous qu’elle n’est absolument pas obligatoire et certains inspecteurs académiques ne vous la demanderont peut-être pas.
Comment s’organiser pour mettre en place la programmation ?
Pour mettre en place la programmation il vous faut regrouper vos supports de travail. Si votre enfant travaille avec des fichiers ou manuels ce sera très facile. Si vous imprimez ou faites faire les exercices en ligne au fur et à mesure, il vous faudra d’abord trouver une liste de leçons pour chaque matière (afin de connaître toutes les notions abordées). Pour chaque matière, prendre le nombre de leçons et le diviser par le nombre de mois, afin de vous donner une idée de la charge de travail. Il est bien entendu qu’une leçon de conjugaison prendra plus de temps qu’une leçon sur le masculin et le féminin par exemple. A vous de pondérer tout cela, également par rapport aux préférences de votre enfant (une matière qu’il aime particulièrement prendra moins de temps qu’une autre qu’il aime moins). Une fois cette étape réalisée, il faut prendre une grande feuille de papier, ou mieux, ouvrir un tableur qui vous permettra de modifier plus facilement votre programmation si besoin. En haut de chaque colonne il faut noter les semaines (semaine 1, semaine 2 etc ou bien semaine de xx au xx septembre, semaine du yy au yy septembre…), sachant qu’il y a 36 semaines d’école. Au début de chaque ligne, noter les matières et le nombre de leçons. Maintenant il ne reste plus qu’à remplir les cases avec les numéros des leçons. Ça doit vous donner quelque chose dans ce genre (exemple pour un CE2) :
On peut, au fur et à mesure et avec un code couleur, valider les leçons effectuées afin de s’y retrouver facilement.
En pratique, c’est pratique ou pas ?
Cette méthode est effectivement pratique pour avoir une vision claire de ce qu’on va proposer à l’enfant sur toute l’année scolaire. C’est pratique car on n’a pas à se poser la question, et ce tous les jours, de ce que l’on fait avec son enfant. Indéniablement. Mais quand on prend du « retard » sur le planning, souvent pour de bonnes raisons (une sortie pédagogique, un voyage, un intérêt pour un sujet qu’on a étudié à fond ou tout bêtement parce que l’enfant est malade) il faut avouer que cela peut entraîner un certain stress qui n’est pas nécessaire. C’est pour cette raison que je recommande de grouper au maximum les leçons (sans trop charger non plus, il faut que ce soit réalisable) afin d’avoir de la marge en fin d’année. Votre programmation s’arrête fin mai ? Ce n’est pas un problème, le temps entre fin mai et début juillet vous servira pour rattraper ce fameux « retard » qui n’en est pas vraiment un. Si cela vous semble trop risqué, vous pouvez adapter ce système et ne rien programmer la semaine précédent chaque vacances scolaires, toujours dans le but d’avoir un peu de marge. Et si vous êtes dans les temps, profitez de cette semaine pour prendre de l’avance sur votre planning !
Observer et s’adapter
Établissez votre programmation et testez-la avec votre enfant. Suivez-vous le programme que vous avez établi ? Est-ce trop chargé ou trop léger ? Laissez-vous quelques semaines pour adapter votre programmation. Encore une fois, certaines notions demandent beaucoup plus de temps (et de patience…) que d’autres pour être acquises totalement. Et cela est propre à chaque enfant. Petite foire aux questions à l’intention des plus réticents…
Est-ce bien nécessaire d’établir une programmation alors que les instituteurs ne la suivent pas eux-même ?
Oui et non. Oui pour son côté pratique qui ne prend pas énormément de temps à mettre en place et parce que ça rassurera l’inspecteur. Non parce que ce n’est pas obligatoire.
Et si je fais un prévisionnel par trimestre avec le nombre de leçons pour chaque matière ?
Cette méthode peut tout aussi bien fonctionner en vous laissant plus de liberté. Mais ce n’est plus une programmation telle que l’entend l’inspection académique.
A quoi sert de présenter une programmation à l’inspecteur académique ?
Ça sert surtout à marquer des (bons) points auprès de l’inspecteur, mais pas que ! Elle peut vous être très utile pendant l’inspection car si votre enfant est interrogé sur une notion que vous n’avez pas encore abordée (ce qui est très classique dans la mesure où les contrôles n’ont pas tous lieu fin juin), vous pouvez argumenter, preuves à l’appui (votre programmation ainsi que le manuel si vous en utilisez) que cette notion sera abordée en semaine 24 (par exemple). C’est imparable ! Pour finir, la programmation doit vous rendre service et non vous stresser, elle doit vous faire gagner du temps et non pas vous en faire perdre (n’y passez pas des heures !). Elle n’est pas une épée de Damoclès et doit avant tout être faite pour vous, parents et enfants, et non juste pour l’inspecteur académique. Si vous ne le sentez pas, ne le faites pas ; si vous avez essayé mais que le résultat est plus anxiogène que bénéfique, laissez tomber. Car la programmation doit avant tout être votre alliée !
Emilie, fondatrice du blog alecoledesloupiots.fr, pour Pass Éducation