Cours en géographie pour la 5ème : L’alimentation dans le monde
Thème II : Des ressources limitées, à gérer et à renouveler
Problématique : Comment répondre aux besoins alimentaires croissants de la population mondiale ?
Plan du cours | Mots clés |
I-Une inégale distribution de la nourriture Comment et pourquoi la nourriture est-elle inégalement répartie dans le monde ? 1- Une partie de population mondiale souffre de sous-nutrition et malnutrition… 2- … malgré une production agricole suffisante 3- Malnutrition et insécurité alimentaire
II- Des systèmes agricoles variés Comment caractériser les consommations d’énergie et d’eau dans le monde ? 1- L’extension des terres cultivées : exemple des fronts pionniers 2- L’agriculture vivrière domine dans les pays en développement 3- L’agriculture productiviste au nord et au sud
III- Des défis pour demain Quels sont les défis de demain ? Comment nourrir l’humanité en 2050 ? 1- Nourrir 9 milliards d’individus 2- Limiter les impacts sur l’environnement 3- Des solutions durables (et locales)
| Famine Sous-alimentation Malnutrition Sécurité alimentaire
Front pionnier Agriculture vivrière Agriculture productiviste
Agriculture durable Agriculture biologique
|
Repères :
1 personne sur 9 dans le monde est sous-alimentée.
45% des décès d’enfants de moins de 5 ans sont liés à la malnutrition.
Un champ d’un hectare nourrit 2 personnes en 1960, 4 en 2006 et 6 en 2050
Introduction :
La croissance de la population mondiale suppose de répondre au défi de son alimentation, à la fois en quantité et en qualité. Les différents systèmes agricoles ne répondent pas tous de la même manière à ce défi qui réclame aussi de penser à la préservation des ressources de la planète.
Comment répondre aux besoins alimentaires croissants de la population mondiale ?
I- Une inégale distribution de la nourriture
Comment et pourquoi la nourriture est-elle inégalement répartie dans le monde ?
1- Une partie de la population mondiale souffre de sous-nutrition et malnutrition…
Environ 795 millions d’êtres humains souffrent encore de la faim aujourd’hui dans le monde : soit 1 personne sur 9 est donc sous-alimentée. La sous-alimentation est une situation dans laquelle la consommation alimentaire habituelle d’un individu est insuffisante pour fournir l’apport énergétique alimentaire nécessaire à une vie normale, active et saine.
Document : la sous-alimentation dans le monde
Source : FAO, 2018
La sécurité alimentaire n’est pas assurée pour toutes les populations, notamment dans les pays en développement. La sous-alimentation dans le monde concerne surtout les pays d’Asie et Afrique sub-saharienne. Or c’est dans ces pays que la croissance démographique et les besoins alimentaires croissent le plus vite. Les conflits, les catastrophes naturelles, le niveau de développement et la corruption en sont les causes majeures.
Famine : Mourir de faim
Sous-alimentation : Situation dans laquelle une personne ne parvient pas à se procurer assez de nourriture pour satisfaire ses besoins énergétiques alimentaires quotidiens.
Cependant, depuis 1990, la part des sous-alimentés a baissé de 7% en moyenne (10 % dans les pays en développement). Pour autant, la faim et la malnutrition constituent encore le risque sanitaire mondial le plus important.
Malnutrition : Maladie liée à une alimentation déséquilibrée en qualité (excès de graisses, par exemple).
2- …Malgré une production agricole mondiale suffisante
Pourtant, la production agricole mondiale est suffisante pour nourrir l’humanité. Depuis les années 1960, la sécurité alimentaire devrait être assurée pour tous. Mais la redistribution de la ressource alimentaire reste très inégale à l’échelle mondiale.
Sécurité alimentaire : Situation sans laquelle une personne a accès en permanence à une alimentation suffisante et saine, qui peut satisfaire ses besoins essentiels.
3- Malnutrition et insécurité alimentaire
La malnutrition est un état pathologique causé par le manque ou l’excès d’un
ou plusieurs nutriments. Elle progresse dans le monde.
A- Le manque de nourriture
Dans les pays en développement, la « faim invisible » qui est marquée par un manque en micronutriments (vitamines et minéraux), concerne 2 milliards d’individus et a des conséquences sur leur santé ainsi que sur le développement économique de leur pays.
Document : la « faim invisible »
Le calcul usuel de la famine dans le monde montre que celle-ci a diminué de 39% depuis 1990…c’est encourageant : l’évolution se rapproche ainsi des Objectifs du millénaire pour le développement établis en 2000 par 193 États et 23 organisations internationales qui ciblaient une diminution de 50% entre 1990 et 2015. Mais d’une part, il reste encore 805 millions de personnes souffrant de la faim au sens classique du terme (données FAO), d’autre part, et surtout, 2 milliards de personnes, soit 2,5 fois plus, souffrent d’une “déficience de micronutriments”, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. “Cette pénurie en vitamines surtout A et minéraux essentiels comme le zinc, le fer et l’iode, peut avoir à long terme des effets irréversibles sur la santé et des conséquences socio-économiques pouvant éroder le bien-être et le développement d’une personne. En affectant la productivité des personnes, elle peut également grever les économies des pays.”
Des effets inobservables à court terme mais qui agissent sur la mortalité maternelle et infantile, sur les déficiences du système immunitaire, sur les capacités physiques et sur les facultés intellectuelles. D’un point de vue économique, la faim invisible peut coûter à un pays entre 0,7 et 2 points de PIB.
www.science-et-vie.com, 16 octobre 2014.
La malnutrition est la plus forte en Afrique subsaharienne : près d’un habitant sur quatre souffre de la faim. Par contre, l’insécurité alimentaire a reculé en Asie et a diminué des deux tiers depuis 1990 en Amérique Latine et dans les Caraïbes.
B- L’excès de nourriture
La malnutrition est également causée par un excès de nourriture. L’obésité est l’exemple le plus flagrant. L’obésité est une maladie car elle altère la santé. D’un point de vue médical, l’obésité est un « excès de masse grasse entraînant des inconvénients pour la santé ». Les atteintes peuvent être nombreuses et sont d’ordre physique (diabète, hypertension, apnée du sommeil …), psychologique (dépression, mésestime de soi…) ou social (discrimination, isolement …).
Dans les pays riches et émergents, l’obésité est en augmentation (35% des hommes et 40% des
femmes aux Etats-Unis).
Document : l’obésité dans le monde
II- Des systèmes agricoles variés
1-L’extension des terres cultivées : exemple des fronts pionniers
Bien que les systèmes agricoles soient variés, ils coexistent au sein de pays. Au Brésil, deux modèles co-existent : l’agriculture commerciale (ou agribusiness) et l’agriculture familiale. L’agriculture commerciale ou agribusiness privilégie un type de culture (soja ou canne au Brésil) et destine sa production essentiellement vers l’exportation. Elle occupe de vastes superficies (souvent de plus de 100 hectares). En revanche, l’agriculture familiale, petite en surface est moins moderne ; elle utilise une main d’œuvre familiale. Et c’est elle qui nourrit les familles et le pays.
Document : l’agriculture au Brésil
Deux modèles coexistent : l’agriculture commerciale, ou agrobusiness, et l’agriculture familiale.
La première est massivement orientée vers la production de soja et de canne à sucre, sur de vastes étendues. La seconde exploite de petites surfaces et se caractérise par une utilisation de main d’œuvre familiale ; elle s’oriente essentiellement vers les besoins familiaux. On trouve aujourd’hui 3,4 millions d’exploitations de ce type au Brésil, qui occupent un quart de la surface agricole et emploient les trois quarts de la main d’œuvre. Si elle n’est à l’origine que de 38 % de la valeur de la production agricole nationale, elle fournit en revanche 70 % de la consommation du pays.
L’agriculture familiale est présente dans l’ensemble du pays ; dans chaque région, elle s’adapte et valorise l’agro-biodiversité locale. L’agriculture d’exportation exerce, elle, une pression très forte sur les ressources naturelles (eau, sol, biodiversité) et continue de s’étendre.
Témoignage de Joachim Apolinar, coordinateur de l’ONG brésilienne AC qui soutient l’agriculture familiale, alimenterre.org,2012.
Le besoin de terres agricoles se fait sentir partout. Toujours au Brésil, l’extension des terres cultivées sur les fronts pionniers, comme en Amazonie, et l’amélioration des rendements ont permis d’augmenter la production d’agricole mondiale.
Front pionnier : territoire, jusque-là très peu peuplé, mis en valeur récemment. Il est habité par des colons, et des activités économiques s’y déploient comme l’agriculture ou l’extraction minière. Pourtant cette mise en valeur pose de nombreux problèmes, notamment pour le développement durable.
La forêt amazonienne est le lieu des fronts pionniers du Brésil. Sa mise en valeur date du dernier quart du XXè siècle. Le rythme de déforestation est de près de 3 millions d’hectares par an (selon la FAO). L’image satellite ci-dessous montre le recul de la forêt depuis 1975.
Document : progression du front pionnier au Brésil (1975, 1999 et 2001)
Source : UNEP/GRID
Ce sont les paysans pauvres et sans terre qui sont concernés par ces projets de mise en valeur agricoles. Le but des déforestations et des défrichements est la mise en valeur d’un territoire vierge par :
– Par la construction de route
– L’arrivée des paysans qui défrichent pour l’élevage et les cultures ou les minerais
– La fondation de familles, de villages voire de villes. La ville d’Alto Paraiso, née en 1992, compte aujourd’hui plus de 20 000 habitants.
L’extension des fronts pionniers au Brésil a des conséquences négatives pour les populations indiennes : réduction de leur territoire, pollution d’où la diminution de leurs ressources alimentaires traditionnelles, également des maladies attrapées au contacts des colons.
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