Conseils pour la mise en place de jeux collectifs en maternelle

Les élèves de cycle 1 ont un réel besoin de mouvement. Dans une journée d’école, les multiples situations d’apprentissages dont ils sont les acteurs leur demandent une grande capacité d’attention et de concentration. Afin de permettre aux enfants d’être disponibles dans ces moments, l’enseignant doit proposer une séance de motricité quotidienne. Parmi les différentes activités physiques possibles, les jeux collectifs en maternelle sont très appréciés des petits et développent de nombreuses compétences.

Pourquoi proposer des jeux collectifs en maternelle ?

Quels objectifs derrière le jeu collectif ?

Un jeu collectif est une situation motrice dans laquelle les enfants doivent œuvrer en groupe vers un but commun. La situation proposée comporte toujours des règles et peut donner lieu à l’affrontement de deux ou plusieurs équipes. En plus du plaisir de jouer ensemble, les jeux collectifs permettent d’aborder les notions de respect des règles, de partage de matériel, de compréhension des rôles et de respect des limites des autres enfants. L’objectif est d’apprendre à agir conjointement en se conformant au cadre de l’activité tout en veillant à son intégrité physique et à celle de ses camarades.

Le programme du cycle 1

Dans le programme de maternelle publié au bulletin officiel de l’Éducation nationale de 2020, les éléments de progressivité concernant la motricité sont définis dans le domaine 2 : « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique ». L’objectif principal de la mise en place de jeux collectifs en maternelle est d’apprendre à « collaborer, coopérer et s’opposer ». Le terme « collaborer » suppose de concevoir une stratégie en équipe pour atteindre un but commun tandis que « coopérer » fait référence à un passage à l’action en groupe. Le verbe « s’opposer » quant à lui renvoie à l’idée d’affrontement entre deux ou plusieurs équipes pour la victoire. Ainsi, à l’entrée au CP, les élèves doivent être capables de « coopérer, exercer des rôles différents complémentaires, s’opposer, élaborer des stratégies pour viser un but ou un effet commun ».

Quels jeux collectifs à l’école maternelle ?

Selon l’âge des enfants et les compétences à développer, différentes sortes de jeux collectifs peuvent être proposés en maternelle.

Des jeux de repérage et de poursuite

L’écureuil en cage, pour les petites sections. Les élèves sont répartis par groupes de 3. Deux se tiennent les mains pour former la cage et le troisième joue le rôle de l’écureuil à l’intérieur. Au premier signal, les écureuils sortent pour se promener dans tout l’espace de jeu. Au second signal, ils doivent regagner leur place initiale le plus vite possible.
Minuit dans la bergerie, pour les moyennes sections. Un élève joue le rôle du loup tandis que les autres jouent les moutons. Deux espaces de jeu sont définis, la bergerie et le pré. Les moutons se déplacent dans le pré et le loup leur donne l’heure qu’il souhaite à chaque signal. Lorsqu’il annonce minuit, il court pour attraper les moutons qui essaient de regagner la bergerie.
La rivière aux crocodiles, pour les grandes sections. Le terrain de jeu est divisé en trois parties : la rivière au milieu et une rive de chaque côté. Deux élèves jouent le rôle des crocodiles dans la rivière tandis que les autres sont des gazelles. Ces dernières ont un foulard accroché à la taille et doivent traverser la rivière pour rejoindre la rive opposée sans se faire subtiliser leur foulard par un crocodile.

Des jeux de transport

Les déménageurs, pour les petites sections. La classe est divisée en deux équipes. Chaque équipe doit transporter le même nombre d’objets d’un côté à l’autre du terrain. Les enfants ne peuvent prendre qu’un objet à la fois et le jeu s’arrête lorsqu’une des deux équipes a tout déménagé.
Les lapins et les carottes, pour les moyennes sections. Les élèves sont par deux, l’un derrière l’autre (le lapin derrière, l’arbre devant). Ils sont tous répartis autour d’un grand cercle. À l’intérieur de celui-ci sont disséminés des objets : les carottes. Au signal, le lapin passe sous l’arbre (autrement dit entre les jambes de son camarade) pour aller chercher une carotte puis il regagne sa place. Les binômes échangent leur rôle à chaque tour.
La chaîne des pompiers, pour les grandes sections. Les enfants sont répartis par équipes de 6 à 8. Sur le terrain, chaque équipe forme une chaîne qui relie deux paniers, l’un plein et l’autre vide. Le but du jeu est de transporter un par un tous les objets d’un panier à l’autre avant ses adversaires. Les élèves peuvent se les lancer ou se les passer.

Des jeux de ballon

Les balles brûlantes, pour les petites sections. Les élèves sont répartis dans deux équipes adverses et le terrain est séparé en deux. Chaque équipe est dans son camp avec le même nombre de ballons en début de jeu. L’objectif à atteindre est d’avoir moins de ballons de son côté que l’équipe opposée à la fin du temps imparti. Les enfants doivent donc lancer dans la zone ennemie les ballons qui sont sur leur territoire pendant tout le temps du jeu.
Les tours du château, pour les moyennes sections. Les élèves sont répartis à l’extérieur d’un cercle dans lequel se trouvent les tours du château (par exemple de gros cubes en mousse empilés). Pendant le temps du jeu, les enfants lancent des ballons sur les tours pour les faire tomber. Ils n’ont pas le droit d’entrer dans le cercle et ne ramassent que les balles à l’extérieur. Chaque équipe joue à son tour et on compte les tours détruites pour désigner les vainqueurs.
La balle assise, pour les grandes sections. Tous les élèves sont répartis sur le terrain. L’enseignant lance une balle au milieu des joueurs. Les enfants doivent l’attraper et la lancer sur un camarade pour le faire prisonnier. Les prisonniers s’assoient et le dernier joueur debout a gagné.

Conseils pour faire évoluer les situations de référence

Tous les jeux collectifs en maternelle doivent avoir une situation de référence. C’est la version la plus simple du jeu, pour laquelle les élèves ont bien intégré les règles et le rôle de chacun. À partir de cette base établie, l’enseignant fait évoluer la difficulté en s’appuyant sur une trame de variance :

Le temps : imposer une durée de jeu ou non, un rythme lent ou rapide, avec ou sans temps de repos, matérialiser le temps de jeu par de la musique ou un sablier…
L’espace : agrandir ou diminuer la taille du terrain, modifier sa forme, le rendre commun aux adversaires ou le séparer, jouer dans la cour ou en salle de motricité, ajouter des obstacles, aménager des refuges…
Le corps : imposer des conduites motrices (marcher, courir, sauter, attraper, tourner, etc.) ou des positions précises (assis, allongé, accroupi, debout, etc.), engager certaines parties du corps (avec ou sans les mains, avec un pied, etc.), enchaîner plusieurs actions, autoriser à toucher les autres ou non…
Les joueurs : changer leur rôle au cours du jeu ou à chaque tour, faire évoluer leurs pouvoirs (être intouchable dans une zone, attraper des camarades, etc.), modifier leur nombre…
Le matériel : faire varier le nombre d’objets, leur taille, leur position, leur distance d’avec les joueurs…
Les critères de réussite : respecter les règles, arriver le premier, finir avant l’équipe adverse, ramasser le plus grand nombre d’objets, terminer avant la fin du temps imposé…

La trame de variance permet également de répondre aux besoins des classes multi niveaux de maternelle en proposant le même jeu à tous les élèves, avec des objectifs et un niveau de difficulté adaptés.

💡 Retrouvez une programmation annuelle GS de motricité en maternelle et une programmation MS d’éducation physique sur notre site.

L’acquisition de nouvelles compétences à travers les jeux collectifs ne se borne pas à la simple séance de motricité. Afin de rendre ces apprentissages durables, pensez à prévoir des temps de langage en classe, par exemple sous forme de bilan d’activité. Demander aux élèves de verbaliser ce qu’ils ont vécu leur permet d’analyser ce qu’il s’est passé pour identifier leurs erreurs et améliorer leur stratégie. Au fil des séances, ils observent ainsi le chemin parcouru et les progrès réalisés.

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