Nos conseils pour bien accueillir un enfant autiste en classe
Comment accueillir un enfant autiste en classe ? Que mettre en place pour favoriser son intégration ? L’école inclusive souligne le droit à l’éducation de tous les enfants, quel que soit leur handicap. Commençons par définir l’autisme. Nous évoquerons ensuite les ressources destinées à aider les enseignants dans cette démarche d’accueil. Découvrez ensuite nos 4 conseils pour un accueil réussi.
Qu’est-ce que l’autisme ?
Un trouble aux multiples visages
Lors de leur diagnostic, les différentes personnes concernées par les TSA (troubles du spectre autistique) sont classées selon trois niveaux : 1, 2 ou 3. Ce classement est établi selon le besoin d’aide à l’autonomisation de la personne. Certaines personnes autistes ne sont pas autonomes et ont besoin de beaucoup d’aide et d’adaptation de la part de l’environnement et de l’entourage (niveau 3), d’autres personnes ont besoin d’un peu d’aide quotidienne (niveau 2), d’autres peuvent vivre sans aide et adaptation extérieur particulières (niveau 1). Ce niveau est prononcé lors du diagnostic mais est amené à changer puisque le besoin d’aide et d’adaptation peut tout à fait varier au cours de la vie de la personne, selon son environnement, son entourage, sa santé, sa fatigue, son humeur, etc.
Certaines se distinguent par leurs performances intellectuelles quand d’autres souffrent de troubles sévères qui demandent des adaptations importantes du milieu scolaire. En effet, certaines personnes autistes ont une déficience intellectuelle ou un haut potentiel mais il s’agit, statistiquement, de la même probabilité que pour les personnes allistes (personnes non autistes).
Certaines personnes autistes ont des troubles du langage. Certains autistes peuvent être mutiques, d’autres non.
Lorsque une personne autiste est porteur de troubles associés, on parlera alors de comorbidités. Ceux-ci sont indépendants du TSA mais peuvent accentuer l’expression des troubles. Par exemple, si l’enfant TSA a une maladie qui le fatigue, alors l’enfant TSA aura moins d’énergie en stock pour s’adapter en société, garder son calme et sa patience, etc.
L’altération des relations sociales
Les interactions sociales sont source de difficultés pour les personnes concernées par l’autisme. Cependant, cela se traduit de différentes manières selon les personnes :
- Certaines personnes autistes refusent la relation orale classique avec l’autre. Ils ne veulent ni contact physique ni communication verbale. Il est alors possible de passer par d’autres moyens de communication : pictogrammes, LSF (langue des signes française), etc. Voyez comment ses parents communiquent avec l’enfant lorsqu’il se trouve à son domicile et calquez vous sur ce qui fonctionne déjà.
- Certaines personnes autistes acceptent de communiquer verbalement et d’être en contact physique avec autrui, mais n’initient pas ce type de situation.
- Certaines personnes autistes vont être qualifiées par l’entourage de plus “actives” car elles vont plus facilement vers les autres. Cependant, elles ont des comportements qui peuvent sembler inappropriés dans leur façon d’établir le contact ou d’entrer en communication. Leurs interactions sociales peuvent paraitres maladroites du point de vue des personnes allistes.
Quel que soit le profil de l’enfant autiste accueilli dans votre classe, la scolarisation peut être essentielle pour lui permettre de mieux comprendre et apprivoiser le monde qui l’entoure, lorsque la famille n’a pas fait le choix de l’IEF.
Les trois troubles principaux
Il existe cliniquement 3 grands troubles qui affectent l’enfant autiste dans les différentes sphères de sa vie :
- L’altération des relations sociales est commune à tous les enfants concernés par l’autisme. L’enfant a des difficultés à établir une communication fluide avec les autres, qu’elle soit verbale ou non verbale. Il a du mal à identifier ses émotions ou à comprendre celles des autres.
👉 Pour l’aider à progresser dans ce domaine, utilisez notre exercice en ligne sur les expressions et émotions. Vous pourrez ensuite approfondir ces notions grâce à notre séquence complète sur les émotions en EMC pour le cycle 2.
- L’altération de la communication verbale ne se retrouve pas chez tous les autistes. Ces troubles se manifestent par de l’écholalie, des inversions de mots, des incohérences syntaxiques ou encore l’emploi de mots inventés.
- Les comportements répétitifs et les intérêts spécifiques sont communs à toutes les personnes autistes. Ils se caractérisent par une restriction des intérêts et des activités, même chez les enfants autistes de niveau 1.
Les ressources officielles sur l’autisme à destination des enseignants
Voici trois des nombreuses ressources mises à disposition des enseignants par l’Éducation nationale pour l’accueil d’un enfant autiste en classe :
- le guide élèves autistes ;
- La plateforme d’autoformation autisme en ligne ;
- Les plans à mettre en œuvre en classe pour répondre aux besoins éducatifs particuliers des élèves.
La loi de Refondation de l’école du 8 juillet 2013 dit que la pédagogie est au service de l’inclusion scolaire. Elle indique que « tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser » et promeut « l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction ».
4 conseils pour accueillir un enfant autiste en classe
La pédagogie inclusive nécessite de la différenciation et de l’adaptation aux besoins particuliers de l’élève. Quelles méthodes d’enseignement utiliser pour ces enfants qui ont une autre façon d’explorer et de percevoir le monde qui les entoure ?
1. Adapter sa façon d’enseigner
Enseigner à un élève autiste peut nécessiter des adaptations pédagogiques comme :
- moins parler et écrire ou dessiner davantage ;
- ancrer les situations d’apprentissages dans le concret, le vécu et les centres d’intérêt de l’élève ;
- trouver le moyen de stimuler l’attention de l’élève.
En effet, l’enfant autiste peut rencontrer des difficultés pour utiliser son imagination. En résolution de problèmes par exemple, il est nécessaire de s’appuyer sur des faits du quotidien, plutôt que sur des situations imaginaires. La manipulation a donc une place importante : l’enfant autiste s’emparera plus facilement des notions mathématiques travaillées, s’il peut voir ou toucher des objets en lien direct avec les données du problème.
2. Modifier les supports pédagogiques
Les manuels ou supports pédagogiques utilisés habituellement en classe sont rarement adaptés aux besoins des élèves autistes. On y trouve trop d’informations : cela crée un problème de repérage.
Pour qu’ils puissent s’approprier un support, il est nécessaire de commencer par mettre en place une progression qui lui permette :
- de comprendre ce qu’on attend de lui ;
- de comprendre les consignes ;
- d’arriver à un niveau de maitrise suffisant qui permettra à l’enseignant de faire évoluer progressivement la forme de l’exercice.
Le but est que l’élève autiste devienne capable, à terme, d’utiliser le même support que les autres élèves.
3. Organiser l’environnement
L’enfant autiste a besoin d’être accueilli dans une classe relativement calme. Le trop-plein de stimulations, qu’elles soient auditives ou visuelles, est source d’anxiété. On peut alors lui proposer d’emporter en classe son casque réducteur de bruit.
De la même façon, une grande quantité de matériel ou de jeux à portée de main, sont susceptibles de le mettre dans un état de confusion. Il n’est plus capable de savoir ce qu’il y a à faire, ni où regarder.
En maternelle, la diversité des activités, couleurs et jeux proposés est souvent grande. Il est communément admis que c’est stimulant pour les enfants. Il est pourtant nécessaire de proposer à l’enfant autiste de travailler dans des conditions simples et sobres. L’espace doit être dénué d’éléments superflus.
Pour apaiser son stress, on peut lui proposer une boîte de stimtoys (fidgets stimulant différents sens).
4. Créer des repères
En élémentaire, l’enseignant peut élaborer des « présentations types » communes à toutes les matières. L’enfant autiste a besoin de cohérence. Le but est de construire des repères stables et rassurants qui lui permettent d’aller vers l’autonomie.
Pour favoriser le repérage visuel et la compréhension d’une fiche d’exercices, l’enseignant peut :
- réduire la quantité de travail ;
- la présenter de façon claire ;
- simplifier certains exercices.
Créer des repères, c’est aussi permettre à l’enfant autiste en classe d’évoluer dans un espace organisé. En maternelle, de multiples jeux sont sortis et utilisés chaque jour. Cela peut entraîner de la confusion, donc du stress chez l’enfant avec TSA. L’enseignant doit veiller à ne pas trop le solliciter avec du matériel superflu. Chaque objet se range à une place attitrée. Les affichages de la classe ne sont pas excessivement nombreux ni changés trop fréquemment.
Au-delà des moyens déployés à l’école pour accueillir un enfant autiste en classe, l’implication des parents et des autres professionnels qui gravitent autour de l’enfant est nécessaire. Pendant toute la scolarité de l’enfant autiste, chacun collabore et œuvre à son niveau pour affiner sa compréhension des besoins spécifiques de l’enfant et y répondre.