De Gaulle et la Ve République – 3ème – Cours
- Comment De Gaulle instaure-t-il une nouvelle République fondée sur le pouvoir présidentiel ?
- Comment la crise du 13 mai 1958, révélant les faiblesses de la IVe République, provoque-t-elle le retour au pouvoir du général de Gaulle ?
- Quelles sont les caractéristiques de la présidence du général de Gaulle ?
- Comment les réformes de de Gaulle réaffirment-elles la suprématie du pouvoir exécutif et tentent-elles de restaurer la puissance de la France dans le monde ?
Je me repère dans l’espace et dans le temps
Le général De Gaulle revient au pouvoir en 1958 pour résoudre la crise du 13 mai, qui a failli emporter la République. Très critique à l’égard de la IVe République, jugée faible et instable, il exige la rédaction d’une nouvelle Constitution et fonde la Ve République. Au cours de ses deux mandats, De Gaulle affirme la suprématie du président de la République et met en œuvre d’importantes réformes. La crise de mai 1968, qui révèle de nouvelles aspirations dans la population française, ébranle son pouvoir. Il démissionne en 1969.
Date | Évènement |
13 Mai 1958 | Alger : De Gaulle est réclamé au pouvoir par la foule |
28 Septembre 1958 | Approbation par referendum de la Ve République |
Décembre 1958 | De Gaulle élu président de la République Française pour 7 ans |
1959 | Création du ministère de la Culture |
1960 | Indépendances en Afrique subsaharienne française |
1960 | La France possède la bombe atomique |
1962 | L’élection du président de la République se fait désormais au suffrage universel |
1962 | L’Algérie devient indépendante |
1965 | De Gaulle élu au second tour, face à François Mitterrand, président de la République au suffrage universel |
1966 | De Gaulle retire la France du commandement militaire de l’OTAN |
Mai – Juin 1968 | Révolte sociale de la génération du « baby-boom » |
30 Mai 1968 | Dissolution de l’Assemblée Nationale ; défilé en faveur du Général de Gaulle sur les Champs-Elysées. |
28 Avril 1969 | Démission du Général de Gaulle |
Définitions :
Insurrection : soulèvement d’une partie du peuple contre le pouvoir politique.
Instabilité gouvernementale : incapacité des gouvernements à se maintenir en place durablement.
Référendum : consultation directe du peuple invité à accepter ou rejeter un projet de loi, un traité ou une réforme de la Constitution.
- La présidence de Charles De Gaulle, fondateur de la Ve République
- Le retour au pouvoir du général de Gaulle et la fondation de la Ve République
Le général Charles de Gaulle revient au pouvoir en 1958 à la faveur de la crise du 13 mai. Cette crise est due à la faiblesse des institutions de la IVe République qui, par l’importance des pouvoirs dont dispose le parlement, favorisent l’instabilité gouvernementale (24 gouvernements en 12 ans). Pour soumettre l’armée et les partisans de l’Algérie française, qui se sont soulevés à Alger, de Gaulle se présente comme le seul recours. Il accepte de devenir président du Conseil en échange d’une réforme des institutions.
De Gaulle a le plein pouvoir. Le 1er juin 1958, il lance la rédaction d’une nouvelle Constitution qui institue la suprématie du pouvoir exécutif. La Constitution de la Ve République est approuvée par référendum le 28 septembre 1958.
- Les grandes réformes de de Gaulle
En décembre 1958 Charles de Gaulle est élu président de la République, s’engage dans la consolidation de la Ve République en renforçant le pouvoir exécutif. Il obtient que le président de la République soit élu au suffrage universel direct grâce au référendum de 1962. Ses nombreux discours, conférences de presse et déplacements en France contribuent à forger un lien direct entre le président et les Français.
De Gaulle s’investit tout particulièrement dans la politique étrangère et de défense, dont il fait un « domaine réservé » du président de la République. Il veut restaurer la puissance de la France dans le monde. Le développement d’une force de dissuasion nucléaire (1960) lui permet de mener une politique d’indépendance nationale. Il fait sortir la France du commandement intégré de l’OTAN (1966) afin de se démarquer des États-Unis. Refusant la logique des blocs imposée par la guerre froide, il revendique une « troisième voie » dans les relations internationales.
- La crise de « Mai 68 » et le départ de De Gaulle
La pratique du pouvoir de De Gaulle provoque cependant des critiques. Lors des élections présidentielles de 1965, il est mis en ballottage et contraint d’affronter au second tour François Mitterrand, candidat unique de la gauche. Le pouvoir est fragilisé par le mouvement social et étudiant massif qui paralyse la France au mois de mai 1968 et révèle les nouvelles aspirations politiques, sociales et culturelles de la société française.
Malgré son succès aux élections législatives de juin 1968, le référendum d’avril 1969 est un échec. Se jugeant désavoué par les Français, de Gaulle démissionne et se retire de la politique.