Étudier les conséquences de la première guerre mondiale en CM2
Le programme d’histoire du cycle 3 prévoit une large place à l’étude des conflits mondiaux et leurs conséquences. Vous programmez donc vos séquences à ce sujet et cherchez à vous mettre au clair pour présenter les conséquences de la première guerre mondiale à vos CM2. Après un rappel incontournable du conflit, retrouvez dans notre articles les ressources dont vous avez besoin pour en aborder les conséquences, une clef de compréhension importante pour l’étude du 20ème siècle, la seconde guerre mondiale et la construction européenne.
Un point sur les textes officiels
Les programmes officiels prévoient, dans le thème 3 de l’histoire au CM2, l’étude de « la France, des guerres mondiales à l’Union européenne » :
« À partir des traces de la Grande Guerre et de la Seconde Guerre mondiale dans l’environnement des élèves (lieux de mémoire et du souvenir, paysages montrant les reconstructions, dates de commémoration), on présente l’ampleur des deux conflits en les situant dans leurs contextes européen et mondial. On évoque la Résistance, la France combattante et la collaboration. On aborde le génocide des Juifs ainsi que les persécutions à l’encontre d’autres populations. L’élève découvre que des pays européens, autrefois en guerre les uns contre les autres, sont aujourd’hui rassemblés au sein de l’Union européenne. »
Un bref rappel de la Grande Guerre
Alors que l’Europe est sous tension, l’héritier de la couronne austro-hongroise, l’Archiduc François Ferdinand est assassiné par un terroriste serbe le 28 juin 1914. Cet attentat de Sarajevo met le feu aux poudres. L’empereur autrichien François-Joseph 1er veut donner une leçon à la Serbie. La Russie lui apporte son soutien et la France se sent obligée d’apporter sa garantie à la Russie. C’est le moment d’illustrer vos propos avec une affiche d’ordre de mobilisation générale. L’Allemagne, de son côté, se doit de soutenir l’Autriche et déclare la guerre à la France le 3 août. Pour aller plus vite, l’armée allemande envahit la Belgique, violant sa neutralité. Les Anglais déclarent alors la guerre aux Allemands en représailles. En quelques semaines, par jeux d’alliances, le conflit est mondial et mobilise 6 millions d’hommes. Alors que tout le monde pense qu’il sera de courte durée, il s’enlise et devient une longue guerre de tranchées.
Pour étudier de plus près ce qu’étaient les poilus et comprendre leur vie, téléchargez notre dossier :
🤕Photos de tranchées, lettre de poilus et questions de compréhension
Pour faire le point sur ce premier conflit, télécharger notre trace écrite :
🛩️1ère Guerre mondiale : trace écrite
Au lendemain de la guerre
Un bilan humain sans précédent
Profitant d’une commémoration par exemple, engagez une discussion avec vos élèves à ce sujet, illustrant vos propos d’une visite au monument aux morts. Vous pouvez également télécharger notre dossier d’images :
🎞️1ère Guerre mondiale : images des vestiges du passé
La guerre a mobilisé 73,8 millions de soldats : 48,2 millions pour les puissances alliées, 25,6 millions pour les puissances centrales. On comptabilise 18,6 millions de morts dont 9,7 millions de morts et disparus militaires, soit plus de 6 000 morts par jour, mais également 8,9 millions de morts civils. Le caractère meurtrier de ce conflit est inédit. On compte également 21,2 millions de blessés. Les infirmes et les 300 000 « gueules cassées » témoignent de la violence du conflit. De plus, ce lourd bilan humain engendre un déficit de natalité 20 ans plus tard puisque ce sont majoritairement des hommes en âge de procréer qui sont morts au conflit.
De nécessaires reconstructions
Les territoires français situés dans les zones de combat sont ravagés. Certains villages ont été rayés de la carte. Les terres agricoles sont inexploitables, dévastées par les obus. Les usines sont à reconstruire et/ou à convertir pour des productions de temps de paix.
La reconstruction a lieu dans un contexte financier fragile de dévalorisation monétaire, d’inflation et d’endettement.
Construire un nouvel avenir mondial
Au lendemain de la guerre, dont les conflits armés ont pris fin avec la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918, il faut organiser la paix. La conférence se tient à Paris en 1919, dès le 18 janvier et réunit 32 nations. Le travail porte sur la redéfinition des frontières, la prise en charge de l’indemnisation des blessés, veuves et orphelins de guerre ainsi que sur la reconstruction matérielle. L’élan donné par cette construction d’un nouveau monde entraîne de nouvelles revendications : le droit de vote des femmes, le droit des travailleurs, le sort des colonies, etc. Un projet de gouvernement supranational voit le jour, aux côtés des Etats-unis pour garantir la paix, le développement économique et la liberté des peuples : la SDN, Société des nations.
Le traité de Versailles
Le traité de Versailles est signé le 28 juin 1919.
Ce traité ne concerne que l’Allemagne et sera suivi du traité de Saint-Germain-en-Laye (10 septembre 1919) pour l’Autriche, le traité de Trianon (4 juin 1920) pour la Hongrie, le traité de Sèvres (10 août 1920) pour l’ancien Empire Ottoman, devenu République turque. L’Allemagne est jugée responsable du conflit et doit s’acquitter de 20 milliards de marks or de réparation. Elle est privée de l’Alsace-Lorraine, acquise en 1870, ainsi que de tous les territoires acquis après le 3 août 1918. Naissent alors la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie. L’Allemagne est également privée de ses colonies. L’anéantissement porte aussi sur le terrain militaire : l’armée allemande est réduite à 100 000 hommes utiles au maintien de l’ordre ; elle doit livrer ses armes, ses moyens de défense aériens et navals. En opposition, elle saborde sa flotte à la veille de la remettre aux Alliés.
Un traité de paix source de nouvelles tensions
Le traité de Versailles ne fait pas l’unanimité. Jugé trop ou pas assez sévère par ses contemporains, les générations suivantes le jugent responsable de la Seconde Guerre mondiale et des conflits dans les Balkans, dans les années 1990. Dès sa signature, l’Allemagne entre dans une phase de crises politiques. Les partis d’extrême gauche dénoncent la tutelle capitaliste des démocraties occidentales. Les partis d’extrême droite dénoncent la trahison et l’humiliation de l’acceptation du traité. C’est sur cette thèse que Hitler fonde son idéologie nazie, voulant restaurer la grandeur de l’Allemagne par le rétablissement du Reich. L’Italie est également en proie aux contestations nationalistes. En mars 1919, Mussolini crée les Faisceaux italiens de combat et réunit les opposants aux partis politiques traditionnels et à la démocratie. Il prend le pouvoir par la force le 30 octobre 1922.
Besoin de fiches de présentation des dictatures grandissantes ? Nous les avons préparées pour vous, imprimez-les :
📝Notre dossier sur l’entre-deux-guerres
Dans les années 1930, l’Allemagne, le Japon et l’Italie quittent la SDN et le monde glisse vers le début de la Seconde Guerre mondiale. Après celle-ci, l’idée d’une organisation internationale pour la paix refait surface et voit le jour dès 1945 : c’est l’Organisation des Nations unies (ONU), à découvrir dans la suite du programme d’histoire CM2.
