Conseils pour une meilleure compréhension des consignes en classe
De la petite section de maternelle au CM2, la passation de consignes à vos élèves est un moment clé dans le bon déroulement du travail et des apprentissages. En donner une aux élèves ne se fait évidemment pas de la même manière selon la classe, et les élèves. Certains ont besoin d’un accompagnement particulier pour bien comprendre vos attentes. Nous vous donnons des pistes pour une meilleure compréhension des consignes en classe.
Comment passer une consigne à vos élèves selon le cycle ?
Tous les enseignants le savent, la passation de consignes est un moment court, mais fondamental dans une séance de travail. Elle détermine le bon apprentissage de la compétence abordée par vos élèves. Plus ils sont jeunes, plus ils auront besoin d’individualisation.
Donner une consigne en maternelle
En maternelle, les consignes se donnent généralement en petit groupe de quatre ou cinq élèves. Les enfants doivent se familiariser avec leur environnement avant de pouvoir suivre une consigne précise. Celle-ci doit être très simple en petite section. Elle doit impliquer une seule action ou un unique geste. Le temps de concentration augmente avec l’âge. Plus ils grandissent, plus ils sont en mesure de comprendre une consigne complexe avec deux ou trois actions. Par exemple « découpe, colle au bon endroit, écris ton prénom ou encore mets ton tablier, peins la feuille avec des tampons puis va te laver les mains ».
En maternelle, votre ATSEM doit pouvoir vous aider à redonner la consigne aux enfants qui en ont besoin. C’est la raison pour laquelle vous devez toujours lui expliquer vos attentes avant de lancer l’activité. Si un élève a besoin d’aide, il sait qu’il peut aller la voir pour lui demander de lui rappeler la consigne.
En grande section, vous pouvez commencer à donner les consignes en demi-groupe, et en groupe entier. N’hésitez pas à la faire répéter par un élève avant la mise au travail.
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Énoncer une consigne en cycle 2
Du CP au CE2, les élèves sont capables d’écouter et de suivre une consigne donnée en groupe classe. Comme en maternelle, l’enseignant(e) doit s’assurer que celle-ci est bien comprise de tous ses élèves avant de les mettre au travail. Ritualiser la passation de consigne peut aider les élèves à mieux l’intégrer. Ils doivent savoir qu’à ce moment-là, il faut redoubler d’attention. Le silence doit donc être de mise. Après avoir donné la consigne, vous pouvez faire répéter un ou deux élèves. Il est indispensable de demander de nouveau à la classe si la consigne est bien assimilée. Ils doivent avoir conscience qu’ils ont le droit de ne pas avoir compris. Dans ce cas, il leur suffit de lever le doigt afin que vous la reformuliez.
Bien sûr il y aura toujours une poignée d’enfants pour lesquels la consigne n’aura pas été comprise. Il faudra alors leur répéter individuellement. Vous apprendrez au fur et à mesure à reconnaître celles et ceux qui ont besoin de plus d’attention.
Partager une consigne en cycle 3
En CM1, CM2, 6ème, les élèves comprennent une consigne assez rapidement. Ils peuvent travailler en autonomie avec une consigne écrite au tableau pour un demi-groupe pendant que vous en exécutez une autre avec l’autre moitié de la classe par exemple. La passation de consigne se fait plus rapidement avec une énonciation assez similaire, quel que soit l’âge des élèves :
- introduire le thème de l’activité ;
- rappeler ce qui a été fait lors de la séance précédente ;
- passer la consigne ;
- faire répéter ;
- s’assurer que tout le monde a compris avant de mettre les élèves au travail.
Comment repérer une difficulté de compréhension des consignes chez les élèves ?
Lorsque la consigne a été passée et que les élèves sont censés se mettre au travail, il arrive que quelques-uns d’entre eux n’y arrivent pas. Comment reconnaître une difficulté de compréhension de consignes chez les élèves ?
L’enfant ne se met pas au travail
Lorsqu’un enfant ne comprend pas une consigne, il peut tout simplement ne rien faire, en silence ou non. Parfois, il adopte un comportement détaché ou plus provocateur. S’il n’ose pas demander par peur d’être jugé, il reste devant son cahier pendant de nombreuses minutes avant que vous vous aperceviez qu’il ou elle n’a pas compris. Il prend dans certains cas un livre, dessiner, ou plus embêtant, déranger ses voisins.
S’il suffit d’être à côté de lui/elle, de lui répéter la consigne individuellement voire de commencer le travail avec lui/elle afin de le motiver, cela reste envisageable. Si c’est la compréhension de l’activité et donc les compétences qui posent problème, alors il faudra entamer une action de remédiation.
Le problème dans ce cas-là aussi, c’est que l’enseignant ne peut pas passer un temps particulier avec chaque élève en même temps. Vous ne pouvez pas accorder même 5 minutes à 4 ou 5 élèves en simultanée. Le plus simple serait éventuellement de faire des petits groupes de remédiation le temps de donner la consigne.
L’enfant fait le travail, mais ne répond pas à la consigne donnée
Une autre configuration possible pour repérer un enfant qui n’a pas compris une consigne est de l’observer au travail. Il se peut qu’il se mette courageusement à la tâche, mais qu’il soit passé à côté de la consigne. Auquel cas, le résultat sera erroné et vous devrez tout reprendre depuis le début.
Pour ces élèves-là, nous vous conseillons de leur demander de vous attendre avant de commencer leur travail. Passez les voir rapidement pour leur redonner la consigne individuellement afin de vous assurer qu’ils ont bien compris. Cela ne vous prendra pas beaucoup de temps par rapport à ce que cela vous demanderait pour tout leur faire refaire.
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Comment aider les élèves à mieux comprendre les consignes ?
Pour remédier à la difficulté de compréhension de la consigne chez certains élèves, voici quelques outils à mettre en place à l’école, mais aussi à la maison.
Donner les consignes sous forme de jeux
On sait que le temps d’attention et de concentration des élèves varie avec l’âge. Mais globalement, il n’est pas très long. Pour ne pas perdre celui de votre groupe-classe, les consignes doivent être les plus courtes et simples possibles. Vous pouvez aussi vous amuser à les donner sous forme de jeu. Cela réveillera l’attention des élèves et augmentera leur compréhension des consignes données. Ils seront alors acteurs de la construction de leur travail. Vous pouvez par exemple :
- Faire deviner la consigne avec des visuels (flashcards, photos).
- Passer vos instructions en les mimant (le jeu pour les élèves est de deviner ce qu’ils vont devoir faire sans que leur disiez verbalement).
- Montrer aux élèves ce qu’ils vont devoir faire (cela se fait presque systématiquement en maternelle puisque les enfants sont encore non-lecteurs) et leur faire décrire la consigne eux-mêmes.
Apporter une aide ciblée à chaque fois
Comme nous l’avons déjà dit, une classe n’est jamais homogène. Il arrive souvent que trois ou quatre élèves (voire bien plus) aient des difficultés à comprendre une consigne. Ils se retrouvent alors en difficulté, n’osent pas demander de l’aide et ne font donc pas le travail demandé.
Aller voir chaque élève individuellement pour répéter la consigne peut vite se révéler épuisant pour l’enseignant(e). Courir d’un élève à l’autre pour s’assurer que tous sont bien au travail ne peut pas fonctionner à long terme. Plusieurs solutions s’offrent alors à vous :
- Créer un petit groupe d’élèves en difficulté à aider ponctuellement pour la passation de consignes.
- Constituer des groupes de niveaux hétérogènes pour certaines formes de travail afin que les élèves s’aident entre pairs.
- Concevoir des outils de remédiation spécialement conçus pour ces élèves en difficulté (supports en libre accès sur les tables et adaptés au niveau de classe)
- Prévoir un groupe de besoin en APC (activités pédagogiques complémentaires) afin de travailler exclusivement la compréhension des consignes.
Il se peut que les difficultés de compréhension des consignes cachent des difficultés scolaires plus profondes. Dans ce cas, il faudra certainement envisager une aide en APC plus approfondie, voire une intervention du RASED (réseau d’aide spécialisé pour les élèves en difficulté).
L’Éducation nationale a également mis en place des stages de réussite qui se déroulent pendant les vacances scolaires de Pâques et avant la rentrée de septembre.
Et si les difficultés persistent ?
Si vous soupçonnez un autre trouble des apprentissages, nous vous invitons à proposer aux parents d’envisager une aide spécialisée (médecin traitant, orthophoniste, psychomotricien, ophtalmologiste, psychologue). Attention, ce n’est que le médecin qui pourra véritablement établir une ordonnance pour un suivi extérieur.
Si la difficulté persiste malgré la mise en place de toutes les remédiations possibles, vous pouvez solliciter une demande d’AESH (Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap) qui permet le maintien de l’élève en classe ordinaire. Ceci n’est valable que dans le cas où l’enfant est en déficience notable d’attention et de concentration par exemple.
Proposer un bilan pour aider l’élève en difficulté
Quelles que soient les procédures que vous aurez mises en place, il est indispensable de faire un bilan afin d’analyser les améliorations, les bénéfices ou les manques. Si vous avez créé un contrat avec l’élève, faites un point avec lui, et/ou ses parents. Si vous avez établi un PPRE, voyez si les objectifs ont été atteints. Vous pourrez alors ajuster votre travail pour continuer l’année sereinement et donner à vos collègues des années suivantes un terrain stable pour poursuivre les apprentissages.
Accompagner les élèves dans la compréhension des consignes demande de la patience et de s’adapter à leur niveau. La passation d’instructions ne se fera pas exactement de la même manière pour des élèves de maternelle ou de cycle 3. La prise en compte des difficultés de certains leur permettra de mieux appréhender les entraînements et évaluations. Finalement, il vous suffit d’être à l’écoute pour une aide au quotidien.
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