Aurélie a 3 enfants : Gabriel 12 ans, Galahad 9 ans, et Jalal 7 ans et demi.
Les 2 plus jeunes n’ont jamais été scolarisés, et Gabriel a fait le CP et le CE1 à l’école.
Les 2 plus jeunes n’ont jamais été scolarisés, et Gabriel a fait le CP et le CE1 à l’école.
Pourquoi avoir choisi l’IEF ?
C’était une décision du papa pour l’école du grand, mais cela ne convenait pas à Aurélie. Les allers-retours à l’école prenaient trop de temps, l’instituteur était super mais Gabriel subissait du harcèlement pendant les récréations. « Les enfants étaient lâchés dans la cour de récré sans surveillance. » Malgré tout, Gabriel appréciait l’école. L’IEF s’est imposée comme un choix de vie, une philosophie. L’école ne convenait pas sur plusieurs points : Le rythme imposé n’était pas OK pour Gabriel qui se couche tard. De plus il devait aller à l’école aussi le mercredi. Il était fatigué le matin. L’école ne proposait pas assez d’arts. Le domaine artistique est important pour Aurélie qui souhaite le faire découvrir à ses enfants, mais les horaires scolaires ne permettaient pas de participer à des cours extérieurs. La famille voyage beaucoup ce qui n’est pas compatible avec les contraintes scolaires. Ce dernier point n’est pas sacrifiable. Gabriel est OK pour sortir de l’école, même s’il aime bien les copains.
Comment se déroule l’instruction ?
C’est majoritairement du unschooling en dehors de français et maths, mais le papa n’est pas d’accord, et c’est compliqué avec l’attente des inspecteurs. « Galahad est très ascolaire. » On achète des cahiers d’école quand même. La lecture est apprise avec les alphas. Les enfants font tous du théâtre. Aurélie ouvre le dialogue sur des sujets très variés. Les enfants accompagnent leurs parents au bureau de vote, participent à la Gay Pride, discutent sur le RSA à l’occasion de difficultés rencontrées. Les parents sont vegan et ont expliqué ce choix à leurs enfants, tout en les laissant faire leur propre choix. Les enfants sont devenus vegan en prenant leur temps. Ils sont sûrs d’eux car c’est leur décision.
Comment a réagi votre entourage à l’annonce de l’IEF ?
C’était un projet prénatal, donc la famille s’en doutait. La famille était plutôt contre mais voyant l’évolution, les enfants ouverts, sociables, intelligents, elle a changé d’avis. La grand-mère a mal réagi, mais sans vraiment le verbaliser. La mère d’Aurélie est prof, et c’était évident pour elle que les enfants apprendraient plus à la maison car les parents ont une très bonne culture générale. Elle était néanmoins préoccupée par le manque de contacts sociaux, avait peur que les parents en fassent des sauvages. Dans l’ensemble, l’entourage a bien réagi, mais tous se posaient des questions quant à la socialisation.
Quels sont les points positifs de l’IEF ?
- La liberté
- L’IEF donne le temps aux enfants de grandir à leur rythme, chacun ayant un rythme différent
- La tolérance et l’ouverture d’esprit. Aurélie a remarqué ces qualités dans beaucoup de rencontres non-sco à grande échelle
- Les enfants n’ont pas les mêmes valeurs et repères que les enfants scolarisés. Aurélie donne l’exemple d’un enfant trisomique accepté dans un groupe IEF, alors que l’école était un lieu qui se montrait rejetant pour lui.
- Les enfants en IEF ont la possibilité d’être eux-même et pas dans un moule ou poussés par un groupe.
- « On peut faire ce qu’on veut quand on veut, des voyages tous les hivers, 6 à 8 semaines au Maroc, en Thaïlande… »
Quels sont les aspects négatifs ou mauvaises surprises de l’IEF ?
La décision de l’IEF était un choix familial, mais le regard du père fut inattendu. Il voudrait les rescolariser tous les 3 car les avoir à la maison trop souvent ne lui convient pas. Ce désaccord créé des tensions. Aurélie pensait qu’il y avait plus de motivation entre familles non sco.
Comment s’est passée l’inspection ?
L’inspecteur était chouette, ouvert d’esprit, gentil avec les enfants. Il sait que les enfants ne suivent pas le programme et il fait confiance à la famille.
Gabriel, Galahad et Jalal ont-ils des projets d’avenir ?
Galahad veut devenir Pirate. Jalal a pour mission de changer le monde, changer une grande partie du système. Il dit: « Il faudrait que les présidents aillent bosser à l’usine ». Ils veulent revoir le système social, le partage des ressources. Ils veulent que l’humanité devienne meilleure, que chacun puisse être qui il est.
Pouvez-vous parler de vos voyages et de ce qu’ils apportent aux enfants ?
Les enfants découvrent plein de choses au lieu de s’arrêter à la France. Ils découvrent d’autres pays avec leur géographie, leur langue, leur culture. Ils ont une ouverture d’esprit, une compréhension du monde. L’IEF n’est pas là pour les surprotéger dans un milieu familial clos. Par exemple, la pauvreté, ils voient concrètement ce que c’est, ils sont réalistes sur le monde. Ils sont motivés pour faire changer les choses, ont beaucoup d’engagements. Ils découvrent d’autres langues, d’autres personnes et façons de fonctionner. Ils acquièrent une grande adaptabilité et fréquentent tout le monde. La famille voyage en mode routard. Elle est de suite en contact avec d’autres voyageurs et locaux. Les enfants parlent facilement tout en sachant être vigilants. Ils sont ouverts à tous niveaux et ont une culture générale ouverte.
Est-ce que vous auriez des conseils à donner à des familles désirant se lancer dans l’aventure de l’IEF ?
Ce serait plutôt une discussion que des conseils à donner, c’est du cas par cas. Il n’y a pas de conseils justes qui peuvent marcher avec tous. Aurélie explique qu’elle préfère que les familles exposent leurs peurs, leurs idées , leur façon de vivre et qu’ils y réfléchissent ensemble. Un conseil tout de même : « s’entourer de personnes qui ont fait ce choix. »
Si vous deviez choisir un mot pour évoquer l’IEF, lequel choisiriez-vous ?
« Liberté ! »
Je remercie infiniment Aurélie d’avoir accepté de nous livrer son expérience de vie et ses conseils. Si vous aussi, vous souhaitez témoigner, rejoignez IEF Pass éducation sur Facebook, Instagram ou Twitter et contactez-nous ! Notre équipe de rédaction sera heureuse de discuter avec vous à propos de votre parcours IEF !
Florence P, pour Pass éducation