Apprendre les échecs à son enfant : de nombreux bienfaits

Le film Harry Potter à l’école des sorciers comporte une impressionnante scène de jeu d’échecs où les héros doivent se battre contre des pièces grandeur nature pour atteindre une salle secrète. Pensée par un joueur d’élite, Jeremy Silman, cette partie culte a peut-être réveillé chez vos chérubins une passion enflammée pour l’échiquier. Ne réfrénez surtout pas leur ardeur ! Accessible dès l’âge de quatre ans, ce jeu apparu en 600 entre l’Inde et la Perse possède de nombreux atouts, et participe au développement émotionnel et cognitif du joueur. En quoi apprendre les échecs à mon enfant peut lui faire du bien ? Réponse en 8 points.

Apprendre les échecs à son enfant pour booster sa concentration et sa mémoire

Les échecs contribuent au développement et à l’entretien de facultés cognitives variées dont la concentration. En effet, impossible de déplacer ses pions correctement et d’élaborer une stratégie efficace si on n’y consacre pas toute son attention ! Au bout de quelques parties, votre enfant va complètement s’immerger dans l’activité pour trouver le meilleur moyen de gagner. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ? Eh oui, les jeux vidéos ! Sauf qu’ici, il n’y a pas d’écran et qu’on évite les difficultés auxquelles ils sont associés.

Par ailleurs, ce jeu de tactique stimule favorablement :

la mémoire à long terme : pour apprendre les règles, les déplacements des pièces telles que le roi ou la tour, ainsi que les ouvertures ;
la mémoire à court terme ou mémoire de travail : pour élaborer ses coups tout au long de la partie.

👉 Le saviez-vous ? La mémoire à court terme recouvre notre capacité à manipuler des informations sur un temps limité pour nous aider à réaliser une tâche.

Optimiser sa perception de l’espace

Déplacer mentalement des pièces sur un plateau de manière horizontale, verticale et diagonale permet de structurer l’espace. Apprendre les échecs à votre enfant, c’est lui donner l’occasion de comprendre en action :

la notion de quadrillage ;
l’encodage des cases ;
le concept d’abscisse et d’ordonnée.

Pour les plus petits, c’est également une autre façon d’apprendre à compter en s’amusant, à l’instar du jeu de l’oie ou des petits chevaux.

Améliorer sa capacité à résoudre des problèmes et sa créativité

L’aspect ludique de cette activité recèle encore un autre avantage en termes de cognition : le désir de gagner amène le joueur à se montrer créatif dans sa façon de gérer la partie. Au bout d’un certain temps, il aura amélioré sa capacité globale à résoudre des problèmes. Alors, les échecs conduisent à être meilleur en maths ? La réponse est oui ! Et plus généralement, ils permettent aux enfants de vivre des moments d’évaluation de la situation (« que va-t-il se passer si je fais ceci plutôt que cela ? »). Ces instants de réflexion leur permettront de mieux délibérer lorsqu’ils rencontreront des dilemmes dans leur vie de tous les jours.

Renforcer l’autorégulation

Avoir un bon esprit de synthèse n’est pas utile si l’on reste impulsif ou trop émotif. Jouer aux échecs, c’est l’opportunité pour votre enfant d’en apprendre davantage sur son caractère et de développer son autorégulation. Cette capacité, qui s’acquiert tout au long de l’enfance et de l’adolescence, se caractérise par une emprise positive sur son propre comportement :

savoir réguler ses émotions ;
être capable de respecter les règles ;
prendre des décisions ;
se montrer endurant.

Inutile de préciser que les échecs, c’est tout cela à la fois ! Ainsi, sa pratique fait littéralement grandir votre enfant sur le plan intellectuel et comportemental.

Partager un moment de transmission

Les bienfaits de cette activité ne sont pas uniquement cognitifs. Les échecs permettent également de faire de belles expériences sur le plan affectif et émotionnel. Les toutes premières, ce sont les parties que vous allez vivre en famille, autour de l’échiquier. Que vous soyez un adversaire aguerri ou simplement un parent curieux, vous avez devant vous des après-midis et des soirées ludiques en perspective ! C’est un bon moyen de partager un moment de complicité déconnecté des préoccupations quotidiennes, et ce dès l’âge de quatre ans.

👉Ici, plus d’idées de jeux éducatifs dès 3 ans.

Développer la confiance en soi de son enfant

Autre bienfait, apprendre les échecs à son enfant lui donne l’occasion de prendre confiance en lui. Jouer à ce jeu stratégique, c’est prendre des décisions à l’issue d’une réflexion qui n’est pas forcément aboutie (les pièces sont en perpétuel mouvement). L’enfant doit alors trancher, et si son intuition est la bonne, il va gagner en assurance et se fier davantage à son libre arbitre. Par ailleurs, il n’est pas rare de voir un jeune, au bout de quelque temps d’entraînement, mettre échec et mat un adulte d’un niveau correct. Quel plaisir alors de se hisser sur un pied d’égalité avec ceux qui lui font généralement la leçon !

Favoriser les rencontres

Lorsqu’on pratique régulièrement, on entre en contact avec des personnes que l’on ne fréquenterait probablement pas dans notre contexte habituel. Dans un club d’échecs, votre petit sportif sympathise avec un enfant qu’il aurait peut-être qualifié d’intello. Votre timide sort de sa coquille et s’épanouit au contact de jeunes plus dégourdis. Les générations peuvent se mêler au cours des tournois. Autour de l’échiquier, il n’y a ni âge, ni différences sociales ou appartenances : il n’y a que deux joueurs qui mettent en œuvre toute leur ingéniosité pour gagner.

Lui apprendre le fair-play et le respect

Gagner, oui mais dans le respect des règles et de l’adversaire. Les échecs sont une belle école d’humilité et de persévérance. Car avant de remporter la partie, il faut accepter de perdre de nombreuses fois et comprendre pourquoi, si l’on veut progresser. L’autre a donc ici beaucoup à nous enseigner. Ainsi, apprendre les échecs à l’enfant présente de tels avantages que le Parlement européen plaide pour l’introduction du jeu d’échecs dans le système éducatif des pays de l’Union. Ce mouvement trouve un écho dans les écoles de France et une confirmation dans les travaux de chercheurs en psychologie cognitive. La concentration, la capacité à planifier, la maîtrise de soi sont autant d’habiletés qui seront décisives dans la vie de votre enfant une fois adulte.