Idées d’activité autour de l’air en maternelle

Dans le domaine “explorer le monde”, nous vous proposons ici une séquence d’apprentissages autour de l’air en maternelle. Au travers d’activités de manipulation, amenez vos élèves, dès la petite section, à prendre conscience de l’existence d’une matière qui n’est pas visible, qui peut se conserver et agir : l’air.

Ce que disent les instructions officielles

Dans le sous-domaine “explorer la matière”, il est stipulé que « tout au long du cycle, les enfants (…) utilisent quelques matières ou matériaux naturels, dont l’air (…). Les activités (…) permettent progressivement d’approcher quelques propriétés de ces matières et matériaux (…). »

Travailler autour de l’air, c’est également aborder une des caractéristiques du vivant dans le monde animal : la respiration.

L’action du souffle

Voici une série d’activités à mener dans les écoles pour amener les enfants à conscientiser l’action du souffle sur le déplacement de l’air :

Chaque élève dispose d’un gobelet contenant de l’eau ou d’une brique de jus si c’est jour de fête, et d’une paille. À quoi sert la paille? La réponse est rapide et unanime : à boire. Demandez-leur de vous montrer et de vous expliquer. Que peuvent-ils faire d’autre? Des bulles. Demandez-leur également de vous montrer et de vous expliquer.

À l’issue de cette première séance, vous réalisez un premier bilan illustré : avec une paille et un verre d’eau, on peut souffler pour faire des bulles ou aspirer pour boire.

Les enfants sont autour d’une table commune sur laquelle vous avez disposé des morceaux de papier, des pailles et des pots vides. Ils doivent mettre les morceaux de papier dans les pots (sans les toucher avec leurs mains). Certains vont souffler dessus, avec ou sans la paille, ce qui va avoir pour effet de les faire tomber. Vous pouvez, soit pour les orienter soit pour expliquer ce que fait l’un d’entre eux, leur rappeler ce qu’on peut faire avec la paille : souffler ou aspirer.

Vous pouvez également leur demander de déplacer, de la même façon : des morceaux de papiers plus grands, du tissu, une feuille entière, une balle (type piscine à balles) et une gomme. Vous les amenez à se rendre compte de l’intensité de l’effort selon le poids et de l’impossibilité de soulever des objets trop lourds.

Des objets sont disposés sur la table (des voitures, des balles, des bouts de papiers) sur laquelle vous avez matérialisé une ligne d’arrivée. Demandez aux élèves de déplacer les objets jusqu’à cette ligne sans les toucher et sans les faire tomber. Certains vont souffler directement, d’autres prendront des pailles, à disposition. Ensemble, vous remarquez la nécessité d’ajuster l’intensité et l’orientation du souffle selon les objets. Le bilan mettra en évidence que les objets plus légers sont plus faciles à déplacer et que les objets se déplacent dans le sens du souffle.
Des objets sont suspendus : vêtements, ficelles, rubans, crépon. Les élèves, placés derrière une ligne, doivent les faire bouger, d’abord sans outils. Après un échange sur la difficulté éprouvée, proposez-leur des objets : soufflets, pompes diverses, éventails. Après un temps de description, laissez-leur le temps de manipuler les différents outils. Le bilan fera apparaître que certains objets permettent de déplacer l’air. Un temps est pris pour remarquer que les pompes et soufflets ne fabriquent pas l’air mais aspirent et soufflent, comme nous.
Des bateaux sont disposés dans une grande bassine. Les élèves doivent les faire avancer sans les toucher. Ils peuvent utiliser leur bouche ou des outils. Prenez le temps, ensemble, d’observer les techniques mises en œuvre : souffler fort, longtemps, agiter rapidement son soufflet, faire des gestes amples. Le bilan mettra en avant que l’on peut influer sur la vitesse de l’air déplacé, sa force.

Laissez les ateliers accessibles sur les temps libres pendant quelques jours, dans l’espace sciences si vous en avez un. Certains enfants auront besoin de revivre les expériences pour comprendre le résultat de leurs actions sur l’air en mouvement.

Réinvestir et accompagner

Travail autour d’un album de littérature de jeunesse

Dans l’album Chut! C’est un secret! de Michel Van Zeveren, Babelut propose un tour de bateau à Benjamin mais arrivés sur le ponton, rien. Benjamin ferme les yeux et lorsqu’il les ouvre, un bateau les attend. D’où vient-il? Comment Babelut a-t-elle fait apparaître ce bateau?

Cet album est l’occasion pour les élèves de mobiliser leurs connaissances et faire des parallèles. Rapidement, certains vont proposer qu’elle a soufflé dans le bateau. Poursuivez en demandant ce qu’elle a mis dedans pour qu’il soit si gros, où était-il avant, comment va-t-elle le ranger ensuite.

Apportez-leur des ballons de baudruche : un vide, un gonflé, un avec de l’eau, un avec du riz, un gonflé avec du riz. Interrogez-les sur le contenu de chacun des ballons. Ensemble, écartez la proposition selon laquelle le ballon gonflé est plein de “rien” pour mettre en avant qu’il est plein d’air. Vous pouvez d’ailleurs gonfler un nouveau ballon et le lâcher pour remarquer que l’air s’en échappant crée du mouvement (et du bruit).

Des activités en arts plastiques

Plusieurs activités possibles pour déplacer les couleurs en utilisant le souffle :

Déposez la couleur au centre de la feuille, à déplacer jusqu’aux bords.
Déposez la couleur, tracez un chemin au crayon de papier puis demandez-leur de diriger la couleur sur le chemin.
Déposez plusieurs gouttes de couleurs différentes et demandez-leur de les étaler sans les mélanger.
Déposez de l’encre bleue d’un côté d’une feuille et jaune de l’autre côté puis leur demandez d’amener les couleurs à se rejoindre.

Dans le cadre scolaire, il est primordial de mener une éducation aux risques toxiques : privilégiez des médiums inoffensifs (curry, café, jus de betterave) lors d’utilisation de pailles. Vous pouvez bien sûr leur faire utiliser de l’encre s’ils utilisent des objets souffleurs (pompes, pipettes, éventails).

Prolongements possibles

En observant par la fenêtre, vous remarquez que le ballon roule seul dans la cour de l’école, que le linge qui sèche sur le fil se lève sans que personne n’intervienne. C’est l’occasion d’engager un travail sur le vent.

Après observation, faîtes des parallèles avec le travail mené sur l’air et le souffle. D’ailleurs, ne dit-on pas que le vent souffle?

Donnez-leur des foulards et demandez-leur de les faire se dresser un jour sans vent. Une seule alternative : courir. Autrement dit, le mouvement. Amenez-les à établir un parallèle entre la force du vent ou la vitesse du déplacement et le levé de foulard. Vous pouvez poursuivre par la fabrication de manches à air et introduire le relevé du vent à vos services du matin, avec la météo.

Pour compléter votre travail sur l’air, dans le domaine explorer le monde à la maternelle, téléchargez nos fiches de prep et documents pour les enseignants par ici :