Nos conseils pour aider son enfant à grandir
Dès sa naissance, votre bébé va développer ses capacités d’adaptation au monde pour apprendre à se détacher petit à petit de vous. Le rôle des parents est d’aider son enfant à grandir en lui offrant l’amour et la sécurité dont il a besoin. Comment ? Nous vous donnons cinq conseils pour apprendre l’autonomie à votre enfant.
La motricité libre chez le bébé
Un bébé n’a besoin de personne pour apprendre à se tourner du dos sur le ventre et inversement. Il n’a besoin d’aucune aide non plus pour se mettre à marcher à quatre pattes, puis à se hisser sur ses jambes. Néanmoins, vous pouvez l’accompagner dans le développement de sa motricité globale tout au long de sa croissance. Comment ? En créant un environnement sécurisant qui n’entravera pas ses mouvements. Cela passe notamment par ce que la pédagogie Montessori appelle la « motricité libre ». En quoi cela consiste-t-il pour un bébé de la naissance à 2 ans ?
Le développement de l’autonomie de la naissance aux premiers pas
Laissez le plus possible votre bébé sur un tapis d’éveil au sol afin qu’il puisse développer toutes ses capacités physiques. Vous pouvez alterner entre le tapis d’éveil, le lit ou le couffin pour les phases de sommeil, et les bras ou l’écharpe de portage. Le porter est également une façon de l’éveiller au monde. À hauteur d’adulte, il observe tout son environnement en sécurité dans les bras de ses parents. La motricité libre ne veut pas dire laisser son enfant au sol sans s’en occuper, bien au contraire. Dès que votre enfant commencera à ramper ou à se déplacer par lui-même, n’hésitez pas à installer les sécurités nécessaires dans votre logement (cache-prise, cale-portes, barrières d’escalier, etc.) afin de le laisser découvrir librement son espace de vie. Le parc a longtemps été utilisé pour protéger les enfants des dangers de la maison et laisser les parents vaquer à leurs occupations sans s’inquiéter. Il est aujourd’hui laissé de côté au profit de cette motricité libre même si son utilité première (laisser l’enfant jouer dans un endroit sécurisé) peut s’avérer parfois utile. L’enfant peut aussi se servir des barreaux du parc pour se lever et se tenir lors de ses premiers essais de marche.
L’apprentissage de l’autonomie pour un enfant de un à deux ans
De son premier à son deuxième anniversaire, votre enfant continue à explorer ses capacités motrices. Il commence à vouloir manger comme vous. Sa personnalité propre se définit petit à petit. Il découvre le monde à travers vous. Pour l’aider à grandir, il a encore besoin de votre présence. Une phase de peur de la séparation peut apparaître pendant quelques semaines à quelques mois. C’est une phase indispensable pour l’amener vers l’autonomie. Votre enfant sent qu’il grandit et n’en a pas nécessairement envie. Rassurez-le, apportez-lui votre présence tant qu’il la demande. Même si c’est une phase difficile, c’est indispensable pour qu’il puisse se détacher plus sereinement de vous.
Apprendre à son enfant à faire seul
À partir de deux ans et demi/trois ans, votre enfant commencera à vouloir tout faire tout seul. Il voudra s’habiller seul, mettre ses chaussures sans aide, manger (et se servir à manger) en autonomie, etc. Bien sûr, cela prendra plus de temps que si vous continuez à le faire à sa place, mais cela pourra occasionner au mieux une entrave à son autonomisation, au pire, des expressions intenses du sentiment de frustration plus ou moins longues et gérables.
Faire ensemble pour faire grandir
Trouver le juste milieu peut passer par des phrases simples, comme : « On le fait ensemble ? », « Je te montre et ensuite tu le fais tout seul » ou encore « Je crois que tu as encore besoin d’un peu d’aide, mais tu vas y arriver. Regarde je te montre. ».
La rentrée en petite section de maternelle est souvent l’occasion pour votre enfant d’apprendre à s’habiller seul. Pour l’aider dans cet apprentissage plus compliqué qu’il n’y paraît, voici quelques conseils à mettre en place :
- verbaliser le moment de l’habillage (nommer les vêtements et les parties du corps) ;
- lire des livres sur ce thème ;
- créer un rituel d’habillage/déshabillage avec une petite chanson ;
- laisser le temps et le choix.
Avant cinq ou six ans, nous vous conseillons d’éviter les chaussures avec des lacets. Privilégiez les chaussures à scratchs ou à fermeture éclair facile. En effet, apprendre à faire ses lacets requiert une habileté manuelle complexe. La motricité fine doit être bien développée afin d’arriver à la finesse des gestes de laçage. Pour aider votre enfant, vous pouvez lui proposer des jeux de construction, de perles, de transvasement, d’ouverture/fermeture de divers objets.
Le responsabiliser le plus possible
L’autonomie passe aussi par la responsabilisation. Puisque votre enfant est demandeur, profitez-en pour l’impliquer dans les tâches du quotidien. Il aime faire comme les grands, proposez-lui de vous aider à mettre la table, préparer le repas, arroser les plantes, étendre le linge, nourrir l’animal de compagnie, etc. Tout ce qu’il est en capacité de réaliser, laissez-le faire avec vous. Non seulement il sera fier de vous aider, mais ce sera l’occasion de l’accompagner à grandir. N’oubliez pas de vous enthousiasmer et de lui signifier quels besoins cela comble chez vous, en le remerciant. C’est souvent la somme des petits mots encourageants qui forge la confiance en soi sur le long terme. Attention, il risque évidemment d’y avoir quelques petits accidents de parcours. Il ne faut pas avoir peur d’un verre cassé, d’une eau renversée, etc. Cela fait aussi partie de l’apprentissage. Apprenez-lui à réparer ses erreurs, accompagnez-le à nettoyer ce qu’il a fait tomber, passez le balai ensemble… Il apprend tout, il est normal qu’il fasse quelques erreurs. N’est-ce pas ainsi que l’on apprend ?
Créer un cadre sécurisant avec des règles bien définies
Un enfant en bas âge a besoin de règles structurantes pour grandir en toute sécurité au sein de la famille. Un cadre strict et sécurisant ne vous empêche pas de lui donner tout l’amour dont il a besoin. Dire non ne veut pas dire crier ou faire peur. Dire non veut dire « je t’aime et je te protège » même si votre enfant ne le comprend pas nécessairement tout de suite. Il sera également nécessaire d’accompagner ses émotions en les nommant et en les accueillant.
Instaurer des règles non négociables pour le protéger
Les règles non négociables sont celles qui le protègent physiquement (ne pas courir près de la route, donner la main pour traverser et marcher dans la rue, ne pas toucher à la casserole d’eau bouillante, ne pas jouer avec les portes, etc.) Toutes ces règles doivent être expliquées clairement, mais si après plusieurs explications l’enfant continue à se mettre en danger, il arrive qu’il faille simplement répéter « Stop, c’est dangereux, je te protège ».
Enfin, il faut aussi garder à l’esprit que l’enfant grandit en se séparant de ses parents. Accepter ses oppositions (même si elles sont parfois très difficiles à accompagner lors de l’expression de la colère notamment) c’est aussi aider son enfant à grandir. Plus il aura confiance en vous, plus il saura qu’il peut décharger avec vous (attention, là encore il ne faut pas tout accepter, vous avez aussi besoin de vous protéger), plus il sera capable de se détacher de vous et de grandir sereinement.
Afficher les rituels pour aider son enfant à grandir
Une image vaut mille mots. Il peut être intéressant d’afficher des visuels sur un mur ou sur le réfrigérateur afin que votre enfant puisse s’y référer par lui-même. Les enfants de cet âge ne savent pas lire, les images sont donc beaucoup plus parlantes. Afin de grandir sereinement, l’enfant a besoin de règles strictes, mais aussi de rituels. Cela le rassure. Il sait que chaque matin, avant d’aller à l’école, il va prendre son petit-déjeuner, s’habiller, se laver les dents, mettre ses chaussures et son manteau. Il sait que chaque soir, en rentrant de l’école, il va se laver les mains, prendre son bain, dîner, se laver les dents, jouer ou lire une histoire, uriner, recevoir un câlin de ses parents et aller au lit (l’ordre peut varier légèrement bien sûr). Afficher ces rituels l’aidera à gagner en autonomie petit à petit.
Développer sa confiance en soi à tout âge
Aider son enfant à grandir passe aussi par lui montrer que vous avez confiance en lui et qu’il peut avoir confiance en vous. Ainsi, il développera son estime de soi, outil indispensable à son développement physique et mental. L’éducation positive se joue chaque jour. Rester bienveillant n’est pas toujours évident, mais il est essentiel que votre enfant sache qu’il peut vous faire confiance quoiqu’il arrive.
Vous enthousiasmer pour faire naître la confiance
Pour faire grandir cette confiance en lui, n’hésitez pas à exprimer quels besoins cela comble en vous, lorsqu’il a tel comportement agréable et que son attitude est positive à l’école. L’enfant doit sentir qu’il gagne en autonomie et qu’il grandit dans le regard bienveillant que vous lui portez. Lui offrir un cadeau à chaque fois qu’il se comporte bien entraverait à terme le développement naturel de sa capacité à bien faire. Il n’y a pas nécessairement de récompense à offrir. Un enfant qui recevra un cadeau en réponse à un comportement ne verrait cela que comme un but pour avoir quelque chose de matériel. Or, tout l’enjeu est de lui faire comprendre que grandir en ayant un bon comportement est simplement normal.
Pratiquer le sport pour l’aider à grandir
Dès l’âge de quatre ou cinq ans, votre enfant peut s’inscrire à une activité sportive. Individuel ou collectif, le sport est un bon moyen d’apprendre à grandir. Dans le cadre d’un sport, l’enfant doit respecter des règles, écouter un autre adulte, jouer avec d’autres enfants. Il apprend l’autonomie mais aussi la confiance en lui. Grandir en étant à l’aise dans son corps sera tout aussi bénéfique que toutes les activités citées plus haut. Le yoga est de plus en plus utilisé pour aider les enfants à accueillir leurs émotions. C’est un apprentissage essentiel pour l’aider à grandir sereinement. Commencer une activité de yoga en complément d’un autre sport ne peut être que bénéfique.
Les livres pour aider son enfant à grandir
Besoin de petits coups de pouce littéraires ? Voici quelques ouvrages pour les familles sur la question de l’autonomie.
Des livres pour accompagner les parents au quotidien
- 50 activités pour aider votre enfant à grandir heureux, Elizabeth Couzon, ed. Eyrolles ;
- Un non d’amour pour bien grandir, De la naissance à l’entrée dans l’âge adulte, Corinne Droehnlé-Breit, Catherine Allievi, ed. Eyrolles ;
- Je sais faire mes lacets, Coraline Ferjani ;
- Comment aider son enfant à bien grandir, Catherine Jousselme.
Des livres qui aident les enfants à gagner en autonomie
- T’choupi s’habille tout seul, Thierry Courtin, Éditions Nathan ;
- P’tit Loup s’habille tout seul, Éléonore Thuillier et Orianne Lallemand, Éditions Auzou Philippe ;
- Grosse colère, Mireille d’Allancé, école des Loisirs ;
- La couleur des émotions, Anna Llenas ;
- Mon amour, Astrid Desbordes, dessins de Pauline Martin ;
- Il y a un cauchemar dans mon placard, Mercer Mayer, éd. Gallimard Jeunesse ;
- L’école de Léon, Serge Bloch, ed. Albin Michel Jeunesse.
Être parent c’est tout faire pour aider son enfant à se séparer de vous de la manière la plus sereine possible. C’est lui donner les outils pour grandir, avoir confiance en vous et en lui afin d’aller vers l’autonomie. Avec nos conseils, nous espérons vous avoir aidé dans cette tâche exigeante.