Nos conseils pour mettre en place des outils d’aide pour les élèves dyslexiques
Dans toutes les classes, les enseignants sont confrontés à l’hétérogénéité. Dans votre mission de faire progresser tous vos élèves, il est nécessaire de prendre en compte les particularités et les difficultés d’apprentissage de chaque enfant. Toutefois, ce n’est pas toujours évident et vous n’avez peut-être pas reçu la formation ad hoc. Lorsque vous accueillez des élèves dyslexiques, vous pouvez vous sentir démunis et ne pas savoir comment les accompagner dans leurs apprentissages. Voici quelques conseils qui vous permettront de répondre au mieux aux besoins spécifiques et d’aider les élèves dyslexiques.
Quelle démarche instaurer pour aider un élève dyslexique ?
La dyslexie, de par les difficultés qu’elle apporte dans les apprentissages et la scolarité des élèves, a pu créer des traumatismes, de la phobie scolaire et ce même chez de jeunes enfants. Il conviendra donc d’en tenir compte et de leur permettre de retrouver confiance en eux.
Afin de bien connaître toutes les caractéristiques de ce trouble, vous pouvez lire nos articles :
🧐 sur les troubles dys ;
🧐 sur la dyslexie.
Agir avec bienveillance et compréhension
Avant toute chose, créez un climat de classe serein. Tous les élèves s’y sentiront en confiance et cette ambiance sera propice aux apprentissages pour tous, mais en particulier pour l’élève dyslexique. Pour cela, il faut s’abstenir de stigmatiser l’enfant. Par exemple, lorsque c’est possible, éviter de faire lire l’élève dyslexique à voix haute devant toute la classe. Il pourra s’exercer dans d’autres conditions moins stressantes pour lui, comme dans les temps d’aide personnalisée. Par ailleurs, il est primordial de valoriser toutes les réussites, non seulement pour créer les conditions pour que l’élève construise sa confiance en soi, mais aussi pour lui permettre d’accéder au plaisir d’apprendre, de travailler et de réussir. C’est comme cela qu’il pourra trouver la motivation de progresser pour lui-même. Cette motivation que l’on sait indispensable est capable de soulever des montagnes.
Aider l’élève dyslexique
Afin d’aider l’enfant dyslexique dans ses apprentissages le plus efficacement possible, il est nécessaire de bien le connaître. Observer et évaluer finement son fonctionnement cognitif sont des bases solides sur lesquelles appuyer sa pratique pédagogique. Toutes les activités visant le développement des capacités d’attention et de concentration sont à privilégier. Les pratiques de bien-être telles que la méditation, les exercices de yoga ou de cohérence cardiaque sont aussi une voie à explorer.
Adapter ses pratiques
Des petits détails dans la préparation des leçons et des exercices peuvent également être d’une grande utilité pour l’enfant dyslexique :
- choisir une police d’écriture adaptée (Arial, Verdana, DyslexieFont, OpenDyslexic…) ;
- utiliser des couleurs pour séparer les mots ou les syllabes ;
- agrandir les textes proposés ;
- augmenter l’espace entre les lignes pour aérer le texte au maximum ;
- éviter les présentations en colonne.
Proposer des alternatives
Les exercices d’entraînement ou les évaluations écrites peuvent souvent être adaptés en version orale ou sous forme de questionnaire à choix multiples (QCM). Il est possible aussi de différer dans le temps des activités pour qu’elles soient réalisées dans de meilleures conditions. On peut même aller, selon les cas, jusqu’à offrir la possibilité de réaliser certains exercices à la maison si les parents sont en mesure d’aider leur enfant. Par ailleurs, il ne faut pas non plus oublier que l’enseignant n’est pas seul dans son école. L’équipe pédagogique peut être d’un grand soutien. On peut envisager, de façon collective, que l’élève dyslexique rejoigne un autre groupe classe pour des activités de lecture ou d’écriture qui seraient plus adaptées à ses besoins.
Quels outils spécifiques employer ?
La Méthode visuo-sémantique
Ce système a pour principe de relier les particularités orthographiques d’un mot à son sens grâce à une illustration contenue dans le mot. Découvrez les fondements de cette méthode créée par Sylviane Valdois, ainsi que les planches à imprimer.
Les transparents de lecture
Souvent proposés sous forme de règle transparente colorée, les transparents de lecture guident les élèves dyslexiques grâce à une ligne. La mise en couleur d’un paragraphe est utile pour éviter de se perdre dans le texte et la ligne permet de garder l’attention sur ce qui est en train d’être lu par l’élève lui-même ou par un tiers.
Le Reader Pen
Le principe de ce stylo électronique est très simple. Il suffit de le passer sur le texte à lire et grâce à la reconnaissance optique on obtient une lecture à voix haute. Cela peut apporter une aide dans certaines situations et alléger la charge cognitive quand cela est nécessaire.
DysVocal
Ce logiciel permet d’adapter la mise en page de documents afin de faciliter la lecture des personnes touchées par les troubles Dys. On peut notamment utiliser la fonction Coupe-Mots afin de séparer les syllabes, mais aussi traiter les lettres muettes ou mettre en valeur les sons complexes. Il joue sur l’espacement des mots, des interlignes… Ce logiciel possède un module de reconnaissance vocale qui peut être bien utile.
DysAide
Cette extension qui fonctionne avec les navigateurs Chrome ou Firefox permet d’agir sur les pages web. En se concentrant sur les paramètres de configuration, on peut :
- changer la police utilisée ainsi que sa taille et les espaces entre les lettres, les mots ou les lignes ;
- utiliser des couleurs pour identifier les syllabes ou bien différencier les lignes.
Même si on pratique assez peu la lecture de pages Internet en classe, ce petit outil est très simple à mettre en place et à utiliser. Il est à connaître et pourra contribuer à l’étayage de lecture pour les élèves dyslexiques.
Le Toobaloo
Il s’agit là d’un objet peut-être plus anecdotique, mais qui a tout son intérêt dans certaines situations. C’est un tuyau en plastique de la forme d’un combiné téléphonique. Il permet à l’enfant d’entendre sa propre voix très distinctement et de s’isoler du bruit environnant. Son utilisation augmente la concentration sur le texte lu et donc sa compréhension.
Les assises modulables
Une des caractéristiques de la classe flexible tient dans l’exploration pour aider l’élève dyslexique. L’un des avantages est de pouvoir offrir différentes solutions pour s’asseoir. Les élèves y trouvent des espaces un peu moins traditionnels que le bureau classique. Pour favoriser la concentration, on peut choisir des assises générant une petite instabilité comme les tabourets à base arrondie ou les ballons d’assise dynamique. Mais on peut multiplier les possibilités avec des galettes à picots, le Ztool, les chaises à roulettes… Ces stratégies efficaces accompagneront pleinement les enfants à profil dys-.
Ces nombreuses solutions restent des outils, ce n’est bien sûr pas la panacée, mais elles permettent de faire des essais et de trouver des moyens d’aider au mieux les élèves dyslexiques et tous ceux qui ont des besoins spécifiques pour les apprentissages. Cela ne dispense pas de passer prioritairement par la discussion et la concertation avec l’élève lui-même, avec les parents, mais aussi en équipe pédagogique. Prenez donc le temps de questionner tous les partenaires avant de mettre en place les dispositifs adéquats.
