Votre enfant dit non à tout, multiplie les crises et s’oppose systématiquement ? Ne paniquez pas : vous traversez probablement la fameuse phase du « terrible two ». Cette période, souvent redoutée, cache en réalité un formidable potentiel de développement pour votre petit. Découvrez comment transformer ces moments de tension en véritables opportunités d’épanouissement.
Résumé :
- Cette phase naturelle marque l’émergence de la personnalité de votre enfant
- Les oppositions et les « non » sont des signes positifs de développement
- Des solutions concrètes existent pour traverser sereinement cette période
- Un accompagnement bienveillant favorise la construction de la confiance en soi
Qui n’a pas entendu parler du redoutable « terrible two » ? Cette phase, qui fait souvent frémir les parents, représente pourtant un tournant majeur dans le développement de votre enfant. Loin d’être une simple période de défis, elle marque l’émergence de sa conscience de soi et de son individualité. En comprenant les enjeux de cette étape déterminante, vous pourrez non seulement l’accompagner plus sereinement, mais aussi en faire un véritable tremplin pour son évolution.
Comprendre le « terrible two » : une étape clé du développement
Les parents peuvent parfois se sentir désemparés face à ce changement soudain de comportement chez leur enfant jadis si conciliant. Du jour au lendemain, le petit bout qui acquiesçait joyeusement à vos propositions semble s’être transformé en un farouche opposant. Pourtant, comme l’explique la psychologue Julie Scouppe :
« même si elle n’est pas très agréable pour les parents, c’est une phase importante du développement de l’enfant, car elle contribue à sa construction psychique. »
Cette période représente en effet une véritable révolution dans la croissance cognitive et émotionnel de votre enfant.
Cette phase essentielle, qui débute généralement entre 18 mois et 2 ans et demi, peut s’étendre sur une période variable allant de quelques mois à deux ans. Chaque enfant parcourt cette étape à son rythme et selon sa personnalité. Certains la traverseront comme une légère brise, tandis que d’autres la vivront comme une authentique tempête émotionnelle. Cette variabilité dépend de nombreux facteurs : le tempérament naturel de l’enfant, son environnement familial, mais aussi la manière dont son entourage réagit à ces nouveaux comportements.
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De l’opposition à l’affirmation : les vrais messages derrière les comportements
Le « non » systématique, véritable emblème de cette période, ne doit pas être interprété comme un simple acte de rébellion ou de défiance. Il représente bien plus : c’est un pas de géant dans le développement psychologique de votre enfant. En disant « non », votre petit explore sa capacité à avoir une opinion différente des autres. Il découvre qu’il peut penser par lui-même, que ses désirs peuvent différer des vôtres, et surtout, qu’il peut les manifester. Cette opposition, aussi frustrante soit-elle pour les parents, est en réalité un signe très positif de développement de la personnalité et de l’autonomie.
Les colères et les insatisfactions qui accompagnent souvent cette période méritent également une attention particulière. À cet âge, votre enfant vit un véritable tourbillon émotionnel : il ressent des émotions intenses, nouvelles et parfois effrayantes pour lui, mais ne dispose pas encore du vocabulaire ni des outils psychologiques pour les exprimer autrement. Imaginez-vous submergé par une émotion puissante sans pouvoir la nommer ou la comprendre : c’est exactement ce que traverse votre enfant. Ces manifestations, aussi éprouvantes soient-elles pour l’entourage, sont en réalité des tentatives maladroites mais nécessaires de communication et d’affirmation de soi.
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Les stratégies gagnantes pour accompagner votre enfant avec bienveillance
L’accompagnement bienveillant constitue la pierre angulaire pour traverser sereinement cette période. Il ne s’agit pas simplement de « tenir bon » en attendant que ça passe, mais de transformer ces moments de tension en opportunités d’apprentissage et de croissance. Voici des approches concrètes et détaillées pour vous guider :
- Posez des limites claires tout en restant bienveillant : comme le souligne Julie Scouppe :
« des limites placées avec bienveillance, dialogue et amour, vont être très rassurantes pour l’enfant. »
- Un cadre clair et cohérent agit comme une barrière de sécurité qui permet à l’enfant d’explorer son indépendance tout en se sentant protégé. Par exemple, vous pouvez établir des rituels quotidiens prévisibles qui donneront à votre enfant des repères rassurants : l’heure du bain reste l’heure du bain, même s’il proteste, mais il peut sélectionner son jouet pour l’accompagner.
- Proposez des alternatives constructives : fournir à votre enfant l’occasion de faire des choix dans un cadre sécurisant lui permet d’exercer son autonomie de manière positive. Au lieu de créer des situations de confrontation, transformez-les en opportunités de décision : « Tu préfères mettre ton pyjama bleu ou rouge ? », « Tu veux te brosser les dents avant ou après l’histoire du soir ? ». Ces choix, bien que limités, lui donnent un sentiment de contrôle et de participation aux décisions qui le concernent.
- Expliquez vos décisions avec patience : un simple « non » reste insuffisant et peut même attiser la frustration. Votre enfant, en plein développement cognitif, a besoin d’appréhender le « pourquoi » des choses. Prenez le temps de préciser vos décisions de manière cohérente et claire : « Non, tu ne peux pas manger de bonbons maintenant parce que c’est bientôt l’heure du dîner et que je veux que tu aies faim pour manger des aliments bons pour ta santé. » Cette approche l’aide à affiner sa compréhension du monde et des règles sociales.>
- Restez calme face aux crises : votre sérénité devient une ancre pour votre enfant dans la tempête de ses émotions. Respirez profondément et rappelez-vous que ces attitudes ne sont pas dirigés contre vous personnellement. C’est particulièrement important dans les lieux publics, où la pression sociale peut nous faire réagir de façon excessive. N’oubliez pas que ces comportements, aussi dérangeants soient-ils, ne remettent nullement en cause votre autorité parentale ou votre amour mutuel.
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L’accompagnement professionnel peut également s’avérer précieux durant cette période. Si les tensions deviennent trop importantes ou si vous vous sentez dépassé par la situation, n’hésitez surtout pas à consulter un spécialiste. Son rôle ne sera pas de juger vos compétences parentales, mais au contraire de vous accompagner et de vous redonner confiance en vos capacités. De nombreux parents craignent de placer des limites ou de trop frustrer leur enfant, redoutant de compromettre leur relation. Or, comme le rappelle la psychologue Julie Scouppe, c’est exactement l’inverse qui se produit : un cadre bienveillant renforce le lien parent-enfant et développe un sentiment de sécurité.
Un aspect souvent négligé mais essentiel est la prise en compte de votre propre bien-être pendant cette période. Prendre soin de soi n’est pas un luxe mais une nécessité pour maintenir une attitude positive et bienveillante. N’hésitez pas à vous accorder des moments de répit quand c’est possible, à partager vos expériences avec d’autres parents qui traversent la même phase, ou simplement à reconnaître que certains jours sont plus difficiles que d’autres, et que c’est parfaitement normal.
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