Depuis quelques dizaines d’années, les sciences du cerveau (les neurosciences) se développent rapidement. Elles permettent de mieux comprendre le fonctionnement de cet organe mystérieux. Les ponts avec l’éducation se multiplient également, car tout apprenant a besoin d’un cerveau pour apprendre. Cette branche est appelée la neuroéducation et elle apporte beaucoup à la compréhension de la mémorisation des enfants. On vous explique comment.
La neuroéducation c’est quoi ?
Notre cerveau est une machine incroyable et complexe. Elle est composée de :
- 100 milliards de neurones ;
- des millions de milliards de connexions, les synapses ;
- une centaine de substances chimiques, les neurotransmetteurs et les neuromodulateurs.
Grâce à la biologie moléculaire, l’imagerie cérébrale et la génétique, les scientifiques comprennent de mieux en mieux cet organe.
La neuroéducation, appelée aussi neuropédagogie, a pour objet de lier les connaissances en neurosciences et les méthodes pédagogiques. Il s’agit d’adapter au mieux les pratiques d’enseignement aux découvertes sur le cerveau, afin de rendre l’apprentissage plus simple, efficace et durable. Elle s’adresse principalement aux éducateurs et aux enseignants, mais elle intéresse également les parents, notamment ceux qui pratiquent l’IEF.
Comment fonctionne-t-elle ?
La neuroéducation s’appuie notamment sur les découvertes scientifiques dans les domaines du langage, de la mémoire et de l’apprentissage. Elle s’appuie sur plusieurs grandes découvertes, dont voici une liste non exhaustive :
- Le cerveau est plastique : rien n’est figé dans la matière grise, les neurones et leurs connexions ne cessent d’évoluer.
- Le recyclage et l’inhibition : notre cerveau est capable de s’appuyer sur l’existant pour créer du neuf, s’appuyer sur des zones neuronales préexistantes, pour aborder un nouveau concept, un nouveau geste, une nouvelle posture. Il est également plus ou moins capable de retenir ses pensées réflexes, ses intuitions.
- L’importance de l’imitation et de l’affect : on développe de nombreuses compétences par mimétisme, observation, etc. Nos émotions affectent nos capacités cérébrales, que ce soit positivement ou négativement.
- L’importance de l’attention : ce mécanisme intellectuel de focalisation sur un objet est la base de tout processus d’apprentissage. Sans lui, il est impossible de mémoriser.
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Quels sont ses bénéfices pour l’apprentissage des enfants ?
La neuroéducation nous permet de mieux comprendre notre façon de mémoriser et donc d’apprendre. Des pédagogies s’appuyant sur les découvertes citées précédemment permettent d’aller dans le sens naturel de notre fonctionnement cérébral. L’apprentissage devient plus intuitif, facile et moins douloureux. Les enfants, les élèves peuvent ainsi goûter au plaisir de découvrir et retenir. En apprenant comment fonctionne leur matière grise, ils sont davantage capables de comprendre leurs erreurs et de trouver une stratégie plus adaptée pour mieux apprendre. Cela est bénéfique pour leur motivation.
Cette branche des neurosciences a aussi réalisé de grands progrès dans la compréhension des troubles de l’apprentissage : dyslexie, dysgraphie, dyscalculie, dyspraxie, autisme, hyperactivité, etc. Les professeurs et le personnel de santé ont davantage d’outils pour aider les enfants atteints de ces troubles. Ils les aident à cohabiter avec et trouver des chemins différents d’apprentissage.