La neuroéducation est une discipline à la croisée des sciences cognitives et des sciences éducatives. Elle vise l’amélioration des stratégies d’enseignement en s’appuyant sur la compréhension du fonctionnement naturel du cerveau humain. Approche aujourd’hui essentielle dans la formation des pédagogues et enseignants, elle leur permet d’adapter les méthodes pédagogiques pour rendre la mémorisation des savoirs plus efficace par les apprenants et notamment, les enfants.
Physiologie cérébrale et plasticité
Le cerveau humain est un organe complexe et dynamique, consommant 30% de notre énergie et composé de 100 milliards de neurones.
Chaque neurone peut établir jusqu’à 40 000 connexions synaptiques, permettant une plasticité cérébrale remarquable. Cette plasticité, qui se manifeste dès la naissance, permet au cerveau de se modeler en fonction des expériences, de l’apprentissage et de l’environnement. Elle est essentielle pour l’acquisition de compétences telles que l’écriture, qui nécessite le développement de nouveaux circuits neuronaux.
La mémoire au cœur des apprentissages
La mémoire est un capital précieux en constante évolution, surtout pendant l’enfance et l’adolescence, périodes d’apprentissages intensifs. La neuroéducation vise à comprendre et à optimiser ce processus. Les travaux de Francis Eustache et Bérengère Guillery-Girard soulignent que, malgré sa fragilité, la mémoire peut être renforcée par des interventions éducatives adaptées, en tenant compte de ses bases neurobiologiques et des différentes phases de maturation chez l’enfant.
Multimodalité et neurodiversité
La neuroéducation met l’accent sur l’importance de la multimodalité dans l’apprentissage, encourageant l’utilisation de méthodes et supports multimodaux pour stimuler l’attention et la rétention des élèves.
Les recherches ont montré que l’utilisation de diverses approches et médias (visuels, auditifs, kinesthésiques) stimule l’attention et la rétention. Ces approches multimodales favorisent l’engagement de différentes parties du cerveau, ce qui peut renforcer la mémorisation et la compréhension
De plus, elle s’attache à comprendre et à soutenir les élèves avec des troubles d’apprentissage, comme le TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité) ou la dyslexie, en se basant sur la neurobiologie de l’apprentissage.
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Attention et concentration
Plus la concentration et l’attention sont élevées, plus l’apprentissage est performant. La capacité à filtrer les informations et à se concentrer sur les aspects pertinents est essentielle. Dans son livre Le cerveau funambule (Éditions Odile Jacob, 2015), Jean-Philipe Lachaux explique que la compréhension implique la création de liaisons synaptiques entre des réseaux neuronaux disjoints. En la matière, ce sont notamment les activités d’entraînement qui contribuent à densifier et rendre ces connexions plus durables.
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La neuroéducation, par sa compréhension approfondie du fonctionnement cérébral, offre des stratégies pédagogiques novatrices et efficaces. En intégrant ces connaissances dans les pratiques éducatives, il est possible de maximiser le potentiel d’apprentissage de chaque enfant, en tenant compte de leur individualité et de leurs besoins spécifiques.