Comment organiser des séances efficaces autour de la multiplication en CE1 ?
Vous êtes enseignant à l’école primaire ? Vous observez, chaque année, que vos élèves de CE1 rencontrent des difficultés avec l’apprentissage de certains concepts mathématiques ? Vous souhaitez simplement améliorer vos pratiques et gagner en efficacité ? Alors, voici quelques conseils pour organiser des séances plus percutantes autour de la multiplication en CE1.
Donner du sens à la multiplication en CE1
À l’âge de 7/8 ans, les enfants vont découvrir de nouveaux concepts mathématiques, notamment en numération au CE1. En parallèle, la construction du sens de la multiplication est fondamentale pour la suite des apprentissages. Elle démarre au CP et se prolonge jusqu’à la fin du cycle 2.
Choisir une situation-problème multiplicative adaptée en CE1
Il existe 2 entrées à privilégier pour appréhender le concept de la multiplication : les situations de recherches et les résolutions de problèmes. Dans les deux cas, les procédures d’exécution s’appuient sur l’addition itérée. Afin de trouver une situation-problème efficace pour atteindre l’objectif fixé, vous devez vous baser sur la typologie de Vergnaud. Vous avez alors 2 sortes de problèmes de multiplication :
- la configuration rectangulaire : quel est le nombre de cases que comporte une grille de Morpion de 3 sur 3 ?
- la multiplication itérée : il y a 4 élèves, le maître distribue 2 feuilles à chaque élève. Combien donne-t-il de feuilles en tout ?
Comprendre la multiplication grâce à l’addition itérée en CE1
Avant de parvenir à une procédure multiplicative à proprement parler, les élèves doivent d’abord convoquer l’addition itérée. Les problèmes étant faciles au début, ils vont d’abord utiliser les chiffres en comptant de 1 en 1. Puis, plus le degré de difficulté augmente, plus ils se rendent compte que cette procédure n’est pas assez efficace. Elle est trop longue et le risque de se tromper est important. Vous les guiderez alors à trouver une autre stratégie : l’addition itérée. C’est-à-dire que dans le 1er problème, précédemment cité, ils vont réaliser le calcul 3 + 3 + 3 et dans le 2e énoncé, ils feront 2 + 2 + 2 + 2. Au démarrage, vos élèves auront sûrement besoin de manipuler pour comprendre la situation problème. Utilisez alors des cubes ou des jetons. Quand vos élèves seront suffisamment à l’aise, faites-les passer à la schématisation, puis à l’abstraction. Autrement dit, les enfants arrivent à se représenter mentalement le problème et ils n’ont plus qu’à poser directement l’opération à réaliser pour parvenir au résultat.
Introduire le terme « fois » au bon moment en CE1
Dès que le sens de la multiplication est bien construit, vous pouvez introduire progressivement le mot « fois ». Procédez de la manière suivante : dans 3 + 3 + 3, combien de fois, j’ai écrit 3 ? Quand cela fait suffisamment sens pour les élèves, introduisez le symbole « x ». L’addition itérée 3 + 3 + 3 devient alors 3 x 3. Cet apprentissage prend du temps et s’étend sur plusieurs semaines. Il est crucial de ne sauter aucune étape. Assurez-vous que vos élèves ont bien compris ce qu’est une multiplication avant de passer à la mémorisation des tables. Pour les aider, donnez-leur une trace écrite à laquelle ils pourront s’y référer en cas de besoin. Pensez aussi à leur montrer des mini tutoriels en vidéo.
👉 D’ailleurs, n’hésitez pas à télécharger notre mémo sur le sens de la multiplication.
Mémoriser les tables de multiplication en CE1
Les programmes de mathématiques en CE1 invitent les élèves à apprendre par cœur les tables de 1 à 5. Les autres sont introduites dans les cours du CE2. En construisant le sens de la multiplication et en se confrontant régulièrement à des situations-problèmes, les élèves ont déjà en mémoire un certain nombre de résultats. Une fois qu’ils ont compris le concept, leur restitution est facilitée.
Choisir une progression cohérente pour apprendre les tables de multiplication au CE1
Au niveau de la progressivité, il est conseillé de commencer par la table de 1, qui est d’une simplicité évidente. Puis la table de 2 faisant référence aux doubles que les élèves de CE1 sont censés maîtriser. Les résultats ne sont que des nombres pairs que l’on peut retrouver en comptant de 2 en 2. Ensuite, la table de 4, qui correspond à 2 fois la table de 2. La table de 5, dont les résultats sont toujours 0 et 5. Les élèves comprennent qu’elle équivaut à compter de 5 en 5. Enfin, la table de 3 pose un peu plus de difficultés aux enfants en général. Dans ce cas, vous observez qu’il est important que les enfants puissent avoir des points d’appui pour trouver les résultats et qu’ils fassent des liens entre eux. Il ne s’agit pas d’apprendre des calculs de manière isolée. Insistez bien sur ce point qui sera d’une grande aide pour vos élèves. Soyez également vigilant aux conditions de mémorisation que vous leur imposez. Si vous leur demandez de réciter les tables dans l’ordre, un bon nombre d’entre eux auront du mal à retrouver le résultat de manière isolée. Or, l’objectif de cet apprentissage est qu’il est directement accès à la réponse pour gagner en efficacité.
Varier les activités autour de la multiplication au cycle 2
L’appropriation et la mémorisation des tables nécessitent du temps et de l’entraînement. Il ne suffit pas de faire réciter régulièrement les élèves pour y parvenir. Ils doivent être confrontés le plus souvent possible à des tâches de réinvestissement et à des problèmes les invitant à travailler la multiplication. Pour que cela ne soit pas trop indigeste, varier les activités. Passez du calcul mental en CE1, sur ardoise, à la récitation pure et dure ou des fiches d’exercices à des jeux mathématiques. Vous pouvez même leur donner des coloriages magiques. Vos élèves doivent être capables de construire et de reconstruire les tables de 1 à 5. Selon leur niveau, proposez-leur une table de Pythagore à compléter. Une fois corrigée, celle-ci peut leur servir de mémo. Pour les élèves les plus fragiles, gardez une structure linéaire des tables.
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En bref, apprendre et comprendre le concept de multiplication demande du temps et beaucoup d’entraînement. Une progression pertinente, des problèmes adaptés et des exercices aux formes variées sont garants d’un enseignement efficace.
