Enseigner l’anglais à l’école : comment faire ?

Nos conseils pour des séances d’anglais efficaces à l’école

Apprendre une nouvelle langue n’est pas toujours chose aisée. Et plus nous grandissons, plus c’est compliqué. Les programmes nous conseillent donc de commencer à enseigner l’anglais à l’école le plus tôt possible. Mais comment faire pour faciliter les acquisitions de nos élèves ? S’il est important de bien choisir nos objectifs, comprendre les processus d’apprentissage nous permettra de produire des supports performants. Vous ne maîtrisez pas vraiment la langue ? Pas d’inquiétude, laissez-vous guider !

Être au clair avec les objectifs attendus

La progression des niveaux avec l’âge

Plus l’enfant est jeune et plus la plasticité de son cerveau est grande. Ainsi, l’intégration des différentes prononciations en est facilitée. Son articulation n’étant pas encore complètement fixée, il reproduit plus aisément de nouveaux sons.

L’apprentissage de l’anglais bénéfique dès la maternelle

Il est donc important dès l’école maternelle, d’éveiller nos élèves à la diversité linguistique. Ils vont petit à petit prendre conscience que la communication peut se faire autrement qu’en français. 

En moyenne section déjà, il demeure important d’activer cette sensibilisation aux langues (qu’elles soient vivantes ou mortes, étrangères ou régionales, ou même la LSF [Langue des Signes Française]). Il est bénéfique de proposer une ouverture sur des référents culturels, lexicaux et phonologiques multiples.

Si les ambitions restent modestes au cycle 1, il ne faut pas en être moins rigoureux.

La complexité en classe va être de mettre en place des activités à la fois variées et adaptées afin que l’apprenant y trouve du sens. Cela peut passer par des jeux (moteurs d’apprentissage puissants), des écoutes, des chants, des comptines…

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à lire notre article 👉L’anglais en maternelle.

Des cours d’anglais obligatoires en élémentaire

En 2013, la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de la République rend l’enseignement de langue vivante obligatoire dès le CP. À partir de ce niveau et jusqu’en études supérieures, l’élève va franchir des paliers de connaissances et de compétences définis par le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) :

  • Le palier 1, celui qui nous intéresse, se compose de deux niveaux.

A1 qui doit être atteint à la fin de l’école élémentaire. Chaque élève doit être capable de communiquer avec des mots simples du quotidien lors d’un échange explicite. 

Les enseignants de CM2 et de secondaire vont travailler ensemble afin que dès l’arrivée en sixième, les professeurs d’anglais puissent poursuivre vers un niveau A2. L’objectif est alors que les collégiens échangent sur des sujets familiers.

  • Le palier 2 avec les niveaux B1 et B2, ce dernier étant attendu lors du passage de l’épreuve d’anglais au baccalauréat.
  • Le palier 3 avec le C1 pour les utilisateurs expérimentés et le C2 pour les bilingues.

Les compétences à atteindre pour nos élèves à l’école élémentaire

Afin de mettre en place des séances d’anglais réellement efficaces, il faut respecter la progression de chacun et cibler judicieusement nos objectifs. À l’école élémentaire, le langage oral est une priorité !

Il est indispensable qu’il y ait une régularité, une répétition voire une ritualisation de l’apprentissage des savoirs. Pour cela, nous disposons de 1 h 30 par semaine.

En cycle 2, pour les classes CP, CE1 et CE2, les objectifs seront :

  • Travailler la compréhension orale.
  • S’exprimer oralement de façon continue.
  • Prendre part à une conversation.
  • Découvrir l’aspect culturel.

En cycle 3, pour les classes de CM1 et CM2, nous ajouterons à ces objectifs :

  • Parler en continu, écouter et comprendre.
  • Écrire.
  • Réagir et dialoguer.

Il faut garder à l’esprit que l’objectif essentiel est de développer à la fois les compétences langagières, mais aussi culturelles des élèves.

Vous pourrez retrouver tous les programmes détaillés sur Les langues vivantes étrangères et régionales | ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.

Comprendre les stratégies d’apprentissage pour savoir comment enseigner l’anglais 

Lors de l’apprentissage, l’élève met en place des stratégies et des habiletés à la fois cognitives et métacognitives. Maîtriser ces dernières permet de concevoir des supports adaptés et donc plus efficaces.

En 2006, une étude d’Amandieu et Tricot montre que le coût cognitif dépend de 4 facteurs :

  • La tâche d’apprentissage. Il est primordial qu’elle soit accessible afin que l’enfant reste motivé. Il faut donc à la fois respecter les programmes et leurs attendus tout en considérant le niveau de chacun. La différenciation de notre travail prend ici tout son sens.
  • La tâche d’utilisation. Ce sont les habiletés que l’élève doit avoir acquises afin de se mettre au travail. Elle ne doit absolument pas être une charge supplémentaire.
  • Le dispositif d’apprentissage lui-même.
  • Les caractéristiques de l’apprenant : à la fois, ses connaissances, ses capacités mais aussi sa motivation.

Nous allons développer plus en détail ces deux derniers points.

Viser l’optimisation du dispositif 

Les études en psychologie cognitive montrent que toutes activités, fichiers ou supports de travail optimisés favorisent l’apprentissage. Voici donc quelques précieux conseils :

  • Respectez le principe de cohérence. Supprimez toutes les informations inutiles !
  • Pensez à la signalisation. Quand l’essentiel est mis en avant, on apprend mieux.
  • Appliquez le principe de redondance en associant une image au texte.
  • Assurez la continuité spatiale et temporelle. Affichez à proximité les choses qui doivent être présentées simultanément.
  • Segmentez votre support.
  • Assurez-vous que les concepts principaux soient acquis au préalable avant d’avancer.
  • Favorisez les supports originaux.

Garder ses élèves motivés pour une séance d’anglais efficace

La motivation est un phénomène dans lequel interagissent la perception de l’élève, son comportement et son environnement. Elle est dynamique, c’est-à-dire qu’elle change constamment. Mais surtout, elle implique l’atteinte d’un but.

Selon la situation et l’évaluation qu’il en fait, l’écolier va contrôler, modifier ses comportements pour s’autoréguler.

La valeur de la tâche

C’est l’utilité que l’apprenant y voit afin d’atteindre ses buts. Nous pouvons distinguer :

  • Les buts de maîtrise. L’objectif est l’optimisation d’un savoir, d’un savoir-faire ou d’une compétence. Ils favorisent les efforts, la mise en place de stratégies cognitives avec un traitement profond et les activités de métacognition afin de réguler l’apprentissage.
  • Les buts de performance. Bien moins propices à l’apprentissage, ils visent à démontrer une compétence, à se comparer socialement.

En tant qu’enseignants, nous devons veiller à ce que le climat de classe soit propice. Il faut privilégier les comparaisons personnelles des efforts et non la compétition avec les autres. Cela permet également de diminuer l’anxiété des plus faibles. Il est important de veiller à ce que les activités et les fiches de travail induisent le bon but.

La compétence

C’est le sentiment d’auto-efficacité personnel. L’évaluation subjective de ses propres capacités à accomplir une tâche. Chacun va avoir :

  • Des attentes d’efficacité. C’est ce que l’apprenant pense être capable d’exécuter avec succès. Par exemple, apprendre 20 nouveaux mots par semaine.
  • Des attentes de résultats. Elles représentent les conséquences de ma performance. Si je réussis à apprendre 20 mots par semaine, cet été, je pourrais me faire comprendre lors de mon séjour en Écosse.

Petit clin d’œil 👉 À la découverte de l’Écosse – niveau CE1.

C’est la combinaison complexe de ces deux croyances qui va influer sur la motivation. Notre rôle va être à la fois d’adapter nos activités au niveau de maîtrise des enfants, mais aussi de mettre en avant que la compétence est construite avec le travail.

La contrôlabilité

Un élève autodéterminé est intrinsèquement motivé. Il faut favoriser cet état d’esprit.

Ses résultats doivent rester contrôlables et donc la tâche adaptée à ses aptitudes.

Les solutions pour enseigner l’anglais à l’école quand on ne maîtrise pas la langue

Les grands principes de l’apprentissage

La profondeur de traitement

Il faut absolument que l’activité ait du sens ! Cela induira un traitement plus profond de l’information et donc une meilleure fixation des connaissances.

Le niveau d’activation

Si aucune attention n’est allouée à une information alors son niveau d’activation décroît. Il est donc primordial de réactiver les structures de la mémoire le plus régulièrement possible.

L’attention

Elle fluctue avec la motivation, l’environnement et d’autres processus plus psychologiques. L’essentiel est de poser un cadre de classe favorable. À force de répétitions, les connaissances vont devenir des habiletés et demanderont de moins en moins d’attention consciente.

La mise en place des activités d’anglais en classe

Vous l’avez compris, la répétition et la ritualisation sont primordiales pour enseigner l’anglais à l’école. Comme les programmes le préconisent, il faut développer des comportements de « curiosité, écoute, attention, mémorisation, confiance en soi » en gardant nos élèves motivés par des objectifs accessibles.

Pour cela, il n’est pas nécessaire d’avoir une maîtrise exceptionnelle de la langue anglaise. Il faut mettre en place des tâches simples de compréhension, de reproduction puis de production. De nombreuses fiches et fichiers existent.

Si vous ne vous sentez pas à l’aise, plutôt que de lire, vous pourrez faire écouter, visionner des films, proposer des chansons… Rien ne vaut les supports originaux !

La mise en place de petits rituels va s’articuler autour de ces trois thèmes principaux : l’enfant, la classe et l’univers enfantin.

👉 Téléchargez notre dossier pédagogique sur les salutations et consignes de classe en anglais – niveau CE1.

La mise en place d’un décloisonnement ou l’intervention d’un professionnel extérieur reste possible. Néanmoins, de nombreuses formations sont maintenant proposées aux enseignants pour apprendre à parler anglais et pouvoir l’enseigner en classe.

Pour vous aider en attendant, vous trouverez un article Pass Education autour de l’apprentissage ludique de l’anglais. Alors, découvrez nos conseils et lancez-vous !

👉 Enseigner l’anglais à partir d’albums.



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